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AFFRONTERIE
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l’armée., et à ceste voue apprirent que ZarnieViche trahissoit son général. AtTRIGNg VII, 23. Faire face. Ils siesleverent sur ceste petite croupe, qu’on appelle l’ordre du loup., et qui s’affronte à la motte de Sancerre, comme de pareille hauteur. Aum..Gtqd, Hist. Unie., VI, 12. Être contigu. —-La Picardie se affronte à Artoys. pALSGRA.VE, Esclarc., p. 593.. S’affronter avec. Combattre contre. Dionsius… ayant autour de luy les meilleurs combattans qui fussent en tout. son os La du commencement eut quelque avantage sur ceux : qui s’alfronterent avec luy. Am_yoT, trad. de DiorioRE, XIr,. Se mettre en face de. O malheureux eieluy qui ses jours compte, Et un mille ans luy semble, o vie vaine De tel qui onc avec say ne s’affronte. VASQl"IN PIIILIEUL, trad. de FIÉ-riart.QuE, Triomphe de Mort, eh. 2. Affronterie. Tromperie. Une chose digne (Ili me moire, et d’estre racomptee entre les plus gras affronteries du monde, est d’une finesse et abileté, avec larrecin bon et fin, qui advint pas longtemps au pays de Touraine. NICOLAS DE TROYES, ran. Perengon, Nouy. 2. Affronteur. Qui affronte. 11 se doit souvenir de ce brave Encelade, Qui dressa vers le ciel l’affr011teuse escalade. P. MATTHIEU, Aman, II, p. 37. Trompeur, imposteur. Il faudrait entre trop mal advisé pour donner credit à tels affronteurs que ce gueux de l’ilostiere. CAL-Iiiti, Reformalion contre À Moine’Catelan (IX, 120). Pendant ce temps, se trouverent deux ou trois affronteuses, qui se firent prescher par Paris, comme estans aussi en-voyées des cieux à mesme Cect que la Pucelle. E. Pasquier, LenreS, I, 8. Tu crois que je n’en sçay que par la renommee, Et que quand j’auray digit que tu n’as point de foy, Que tu es affronteur, que tu es traistre au Roy, Que j’aura, contre toy ma force consommee. Du BELLAY, Regrets, 65. n (saint Augustin] se complaind qu’Il y en avoit entre eux files moines] des coureurs et affron Leurs, qui suççoyent la substance du simple peuple par leurs finesses. CA.L.vrei mn, 15. Nous sommes bien trompez, si celuy qui vous a apporté les lettres n’est neplieu d’un certain Vergerio, ung foran d’Italie et un affronteur aussi effronté qu’il y en oust jamais. Id., Lettres, 3502. NOUS voyons beaucoup de coureurs et d’affronteurs qui abusent des noms des serviteurs de Dieu, et ne leur chaut de mentir à gueule despioyee. Id., Serin. sur l’Epistre aux Galates, 9 (L, 379). Au temps des Rois passez j’avais le front menteur, Le parler d’un trompeur, les yeux d’un affron leur : Maintenant je suis ferme, et pleine d’assurance. RONSARD, Elegies, 21 (IV, 124). Hà trop beaux et trop clair-voyans yeux, seure demeure et vray sejour de ce petit affronteur Amour. Belleau, la Bergerie, ire fournée (I, 25ii). Quand.., quelque imposteur se feroit surnommer en ceste maniere, il le taudroi t chasser et abominer comme Un affrontour, mensongier, et détestable. Montaigne, tract. de RAYMOND SEBON, dl. 206. [Le diable] ne parloit-il pas de Dieu comme d’un affronteur et menteur ? Id., ib., ch. 251. Venez ça, meschant et affronteur, meschant trompeur que vous estes, JEAN D’E LA TAILLE, les ensila us, a. D parjure, mechant, desloyal, affronteur, Cauteleux, desguisé, de fraudes inventeur. Ft. GARNIER, la Troade, 1067. Qui pourra se garder de ces bailleurs de balivernes, affronteurs et larrons, ce sera bien fait. AmER, PABÉ, Disc. de la Licorne, 18. Retournez, dit le Cardinal, luy dire qu’il virile, sur peine des estrivieres, comme un affronteur : car s’il savait guerir de la goure, i1 seroit plus riche que les Foucres d’Ausbourg, Du FA LL, Contes cl’Euhrape4 5. Je ie tiens pour affronteur, de faire le prudent et le contemplatif. MolliTAIGNE, 5 (III, 36 L). Faire des reverences et dernonstrations exterieures a. quelqu’un n’est pas aussi l’honnorer ; les flatteurs et affronteurs eh font à ceux qu’ilz tiennent les plus indignes du monde. St FRANÇOIS DE SALE, Defense de la Croix, IV, 2. Sous les frauduleuses adresses et inventions des pipeurs et affronteurs. O. DE SERRES, Théâtre d’Agric., VI, 29. [L’esprit humain] comme un aftronfeur et joueur de pa_sse-passe, sous ombre de quelque gentil mouvement subtil et gaillard, forge, invente et cause tous les maux du monde. CHARRON, Sagesse, I, là. — 0 Dieu, que ses beaux yeux sont de grands affronteurs I Et ses propres souspirs, qu’ils sont faux et m.enteurs… ! BERTAur, poét., p. 483. — Ses remonstrances inutiles ne persua.derent personne, et n’empescherent qu’elle ne fut tenue pour une affronteuse, s’estant su.pposee pour la Princesse de Pragense. BEu0ALU E D E VEItVILLE, Voyage de. Princes fortunez, p. 1171. Pour l’œil d’un fat bigot l’afIronteur hypocrite [a tari De chapelets s’enchaîne en guise d’un hennit ?. Au utcru-4 Tragiques, V (IV, 199). C’est la tragique avanture de dom Sébastien de Portugal, selon la constante opinion de tous les Portugais… ou… d’un affronteur supposé en la place de ce roi, selon les partisans du roi d’Espagne. Id., iSt. XV, 17. (Adjectif). Trompeur, mensonger. — despenden t. infiniement en des magiciens, diseurs de bonne adventure, Iriacleurs et hommes abuseurs et affronteurs. Am Yoir, Superstition., 3. — es des charlatans le seigneur.. Et de ceux qui jugeants és lignes de la main, D’un babil affronteur vont mendiant leur pain. RONSARD, Hymne de Mercure 319). sous ie fard d’un parler afronteur Tu feins avoir trouvé mou service agreable. P. DE CORNU, Ouvr. poét., p. 81. Affruytee. Garni de fruits. La sainte verge qui aboutit en un sommet Ileury et affruy té represente la paLience. S nt.m. ; çois DE SALES, _4 MOU r de Dieu, Id I, ire rédact. (V, 362). Affuble. Vêtement d’église. Mes autelz, chapes, chasubles, Mes cordes, cordons, allia : des, Mes serviettes et. manfilz. Anc. Poés. franç., XIII, 361. Affubler. Revêtir, attacher Isur le corps ou sur la tête], se vêtir de, se coiffer de, vêtir de, coiffer de. Le bon chevalier… la prist par la main et luy fast affubler un manteau. LE. Lay AL SERVITEUR, Hist. de Ba art, 55. Affeublant en teste son chapperon de martres cingesses. RAFIELAIS, III, 37, Si test que la vigueur de l’âge qui permet Lrendosser le harnois et d’affubler Parmet, T’aura fait artizan des mes tiers de Bellonne… Je te vois renverser Chevaliers et soldars. RoNSARD, Foe s, L. II, les _Parques (V, 136). A peine eut dit que Mercure s’appreste, Sa capeline affubla sur sa teste.. Id., Francia de, L. I (III, 161. Puis un beau guimpli. afubla par dessus. In, ib., 14 IV (III, 127), ce Roy, bien que l’Anglois troub]ast tout son royaume, Jamais qu’à centre-cœur n’affubloit le heaume. BA-iir, Po.cenes, L. II (II, 92). Affuble ce manteau de la saincte