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AFFRÉMENT
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contre l’horreur de l’erre mesmes. CHOLIÈRES, ire Matinée, p. 52. — Ils n’ont osé comparoir devant le soleil de justice, devant la. majesté du roy triés chrestien, leur propre conscience leur donnant affre. Var. hist. et litt., IX, 122. — Apres l’affte evité’d’un danger marinier. P. MATTHIEU, Arre, an, V, p. 114. Affrém.ent. Affreusement. — Des coups il se donnoit Et se souilloit la face affrément esgaree. AM. JAMYN ? Made, XVIII, 120 ro. Affreter (el S’attacher. — Je crains que c’est un traistre [l’esprit] ii s’est si estroittement affreté a.0 corps qu’il m’abandonne à tous coups, pour le suivre en sa necessité. MONTAIGT2b+E„ 5 (III, 317. Alfreur. Effroi. — Et le siecle pervers Eut grand’affreur de la nuit éternelle. BuTTET1 Arnalthee, 149. — [A la, Mort] Tu es affreur éternelle aux parvers, Et douce aux bons. In., ib., 316. Affreux. Effrayant. — La Justice à son arrivée semble un peu affreuse et redoutable pour sa severité. Du VÀiB., Ouvert. des Grands Jours de Marseille, 1602. Affriander. Affriander à. Mettre. en goût de. — Et permist butiner à ses sould.ars tous les biens qui estoient aux navires quil avoit trouvez au port, pour les affriander à la guerre, SEYSSEL, trad. de DIODORE, 9 (11 vo). S’affriander de. Prendre goût à.. — Ceux qui navigent vers les Lotophages s’affriandent tellement du Loton… qu’ils ne se soucient plus de lt-..ur pays. Du VAIR, Constance et Consolation., L. Ill. Affriandé. Alléché, mis en goût. —C’est comme un yvrongne qua_nd on ne le chastie pas du premier coup de son intemperance… puis qu’un homme est ainsi affriandé, il Juy est impossible de se pouvoir chastier. CALVIN, Serm. site la. ire à Timothee, 21 (L I II, 248). Aff.riandir. Alhicher, attirer par quelque chose de friand, de désirable. — Le millet frit dans affriandit les pigeons dans le Colo.mbier pour rte l’a.bandonner jamais. O. DE SEsiiss, Théâtre d’Agric., V, 8. — L’on est tellement affriandy apres qu’il semble… que c’est le seul C+F1 duquel fauit faire compte, et travailler à, l’amasser, TH EV ET 5 COSMOgr., XXII, 12.. — L’incon.sta.nce Affriandit seF., appetits [de la FiDrtune]. P. MATTHIEU, IV, p. Rendre agréable au goût. — Entre deda.ns, et In’afTriandis cela, avec autres choses. F. BRETIN, trad. de. LuciF.T…, 7, Leziphczne, 3, — (Fig.). Je Groy que tu ne trouveras point ma.uvais que pour bonne bouch.e je te mette en ce dernier chapitre les sucrées douceurs et miellées confitures desquêtes le Poéme, le.iirers et la ryme sont parfois afria.ndis. SEBILLET, Art poétique, II, 15. S’affriartdir. Prendre goût. — II ne s’affrianda a.ux douceurs de la Lotte Du verger de ta Cour. P. MATTHIEU, Atnale, I, p. 12. Affriqué. — Vous estes amoureux, et tellement animé de cest humeur amoureux, que, tout vieinard que vous estes, ne pouvez vous tenir que ne juchiez sur quelques jeunes et affriquées amourettes. CHOL1ÈRESt 9e Api-Dis-nee, p. Affrodil, Apierndile. fi.endre froid. — Fievre cartable Iffroydisse tous les rains chaulx. Sotties, 11, 60. — [Niobé] Qui fut changée en pierre larmoyante, Voyant les fils de Latone puissante Tuer les siens, dont l’horreur l’afroidit, Si bien qu’en roc tout son cors se roidit. —RONSARD, Elegies, var. (IV, 380). J.5"aliroidir, Devenir froid, — Mais que son sang s’afroidisse D’un trait de plomb froidureux. BAÏ17, Aenours Melérte, 1 (1, 4.7), Affroidi. Devenu froid. — Ces nains, ces moucherons de coura.ge affroidis Quereller contre nous seront-ils bien hardis ? P. MATTninu, Aman, II, p. 46. Affront. Attaque, choc, — Nos censeurs… [disent] de nostre infanterie qu’elle escarmouche bravement de loin, et que nostre cavalerie a une furieuse hontee à l’affront, puis apres qu’elle s’accommode. LA NOUE, Dise. pol. et mit., XX, p, 430, Action de braver. — Là_ où il y a plus d’hasard et d’affront, Ià plus de gloire s’acquiert. BEANTbolE, Rodomont, espaign. (Un, 1091 — Piajer, que lion approprie à ceux qui vainement veulent faire des braves, est. de nostre siecle, comme aussi… faire un affront, pou.r braver un homme. E. PAsQuIER, Recherches, VIII, 3. Tromperie. — Pour les re-preserver de ceux qui re-seduyse.nt, Soubz l’affront des couleurs, les peuple, s ignorants. L. PAPON, Pastourelle, I, 1. Affronté. Insolent. — Le ciel sous sa masse ronde Hait l’affronté sourcy. Le Soleil faisant sa, ronde Des superbes nia soucy. P. MArrniEu, Vasthi, IV, p. 96. Affrontement. Rencontre face à fa_ce. — Queiquefoys il rencontra. ce gentilhomme tronc à fronc en un destroict ou il ne se pou.voit destourner luy, et… ne se peult contenir en ceste approche et affrontement, qu’il ne le print a_ux cheveulx. BUDÉ, instite du Prince, édit. J. Foucher, ch. 37. — Elles vindrent.. danser leur ballet si bizarrement invanté, e.t par ta.nt de tours, contours et destours, dientreIasseures et irieslanges, affrontemens et arrests, qu’aucune dame jamais ne faillit. de se trouver à son poinct ny à son ra.ng. BRANTômE, des Dames, part. I, Disc. 2, Catherine de Medicis (VI I, 372). En. affrontement à. En face de. — Les princes… venerables et augustes en affrontement a tous ceulx qui gect.ent leur veue et attention sur eulx, qui est a dire, à tout le monde. Bunik, Prin.ce› édit. J, Foucher, ch. 8.

Affrontement. Rencontre pour une lutte, choc. — Parlons de l’affrontement des deux escadrons. Sur cela, je diray, encores que celui de lances face sa charge valeureusement, qu’il n’en peut succe-der grand effect. LA NOUE, Disc. pol. et mil., XVIII, p. 374. — A cest affrontement… ils seroyent repoussez et bien battus, avecques perte de plus de quatre ou cinq mille chevaux. Id., ib, XXII, p. 511.

Tromperie. — Lequel Mars adjouste mal sus mal, cestasavoir maladies, craintes, deceptions, et affrontemens. Complexions des hommes, trad. par ADIT, DU MOULIVII, p. 282. — Car on toutes a_utres sortes de larrecins je confesse que les autres nations ne les passent point ; ains plusto.sl, qu’eux les passent en quelques sortes, et notamment en subtilitez d’affrontemens, FI. ESTIENNE, Apol. pour ïi’er, , ch-18 367). — Mais quoy ? sans ma peiner à deschiffrer les ru.ses Dont cha.sque heure du jour, trompeur, tu nous abuses, Je veux, en reprenant mes derniers erremens, Descrire le premier de tes a.ffronitemens. Du BARTAS, 2e Semaine, ler Jour, l’Imposture. — Ce patelinage fut sceu… par toute la ville car eeluy qui l’avoit faict estoit cogneu pour d’autres affrontemens