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AFFAIRÉ
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recteur et ordinateur des affaires secret-. -1 importants de Pestat de la saincte Union. Sal. Men., Har. de M.. de Lyon p. 129). — Ce petit affaire leur apporta par après de grands désavantages. Aupte., ;NÉ.., Hist. Uni.i., VII e 24. Affairé. Ayant des embarras d'argent, ayant besoin d'argent. — Ce prince ne se voit jamais à son aise, ains fout perpétuellement affairé ; et... il laissa son empire pauvre, engagé et en dehte de toutes parts. LtHOSPTTAL, Reform. de la Juslice, IV (IV, 308). — Ti y,voit un Gentil-homme sien voisin grandement affairé, lequel pour se mettre au large, parla à l'un des domestiques du Cardinal, à ce qu'il voulust moyenner envers son mais. tre acheptast une sienne terre qui estoit grandement à la bien-seance de Gaillon,. E. PASQUM.a, Recherches ;VI, 6. Affaireusement. Avec beaucoup d'alfaire.s, d'occupations. — La Fortune m'a a.ydé en cety que, puis que ma principale profession en cette vie, estoit de la vivre mollement, et plustost laschement qu'affaireusement, elle m'a osté le hesoing de multiplier en richesses, Montaigne, III, 9 (IV, 47-48). Affaireux. Rempli de beaucoup d'affaires. Crates fit pis, qui se jetta en la franchise de la pauvreté, pour se deffaire des indignitez et cures de la maison. Cela ne. ferois-je pas. Je ha y la pauvret à pair de la douleur . ; mais oui bien changer cette sorte de vie à une a.utiTt moins brave et znoins affaireuse. Montaigne., III, 9 (IV, 54). En une condition de vie publique, elevee, difficile et affaireuse. u A.RRoriz, Sagessie, I I, 11, Difficile, pénible. — L'usage, conduit selon raison, a plus d'mpreté que n'a l'abstinence~ La, modera.tiou est vertu hien plus affaireuse que n'est la souffralice. MONTAIGN E., Ir, 33 (III, 163). — Plusieurs vertus sont incompatibles.... comme la continence filiale et viduale... le ccelihat et le mariage ; estans les deux seconds estats de viduité et de mariage hien plus per ibles et affaireux... que les deux premiers de tillage et de ccelibat. CHAB.Rori, Sagesse, I, 3'2. — La multitude, l'abondance est bien plus affaireuse que la solitude, la disette.. ID+, ib., I, 54+ Ayant des embarras (l'argent, — L'indigence se voit autant ordinairement logée chez ceux qui ont des biens que chez ceux qui n'en ont point... Et me semble plus miserable un riche malaisé, necessiteux, affaireux, que celuy qui est simplement pauvre. MONTA/GNE, I, 40 (I, 345. Affaiter. Préparer. — Je sçay faire gommes et colles... Brasser cervoise, ailoitier vin. Arne. Pots, franç., XIII, 166. — le plusieurs autres matieres servans à la laincture... à humer et affaiter cuirs, et semblables services, s'a.ecommodora le diligent mennager. O. DE SERRES, &tr d'Agric., VI, 29.

Choyer. — Elle gastera. cest enfant., elle l'acoynte, or aquoquine, ar affaictie trop. PALS-GRAVE, Enclore., p. 626.

Affairé. Apprêté. — (Fig.) Brusquet aussi raison tout de mesures mine douce et. allaitée d'un nouveau marié. Brantôme ! Cap. esir., te mareschal d'Estrozze (1 I, 253 Affaiter, Instruire,. dresser. — [C'est un chien qui parleel Lors il me print comme par Brant merveilles Et si me feit coupper les deux oreilles Pour à son gré estre plus affaité Et dun chaseun estre mieulx souhaité. Pièces attribuées à LEMAIRE DE BELGES UV, 345). — Il n'y a amour si secrette qu'il ne soyt sçeue, ne petit chien si affaité et faict à la main duquel ou n'entende le japper.. MARG. DE


NAv., Ilepianh, 70. Faucon... affaicté, i. apprivoisé. 111 n E LA PORTE, Epirhetes. — Et puis Jean de Franeiere en la fauconnerie, Voilant t'ensei gnera. les traits et les façons II a.ffaiter et leurrer lk..s Gerfauts et Faucons. Vauquelin de la Fresnaye, Are. put., I.

Affairé. Instruit de ce qu'il doit faire, à qui l'on a fait la leçon. — De nuiet le cauteleux Sinon., affaité de par les Grecz, et ayant ceste charge, ouvrit le ventre du grand cheval, dont il saillit, Pyrrhus filz d'Achilles et une grand cohorte de gens d'armes. LE MAIRE DE BELG ES, Illustr.. II, 2. 2. Rusé, habile, trompeur. — D'eux lle.s Satyres] je nay cure, quelques Dieux ou Demyclieux qu'ilz soient. LE MAIRE DE BELGES, Musc., I, 25. — Je scay sans doutauce, Qu'en toy n'y ha ne vertu ne congance, Et que tu es une garse affai : tée. Id., 3 Gonie de Cupido er d' Atropos (III, 62). — Le jeune filz s'appeloit, Fouquet, de l'âge de seize à dix-sept ans, qui estoit bien affaicté, et faisoit tousjours quelque chattonnie. DES PÉRIERS, Nouv. Réer., 10. — Il y eut un aultre qui respondit de mesme à son confesseur, mais il sembloit estre un petit plus affaité. In., ib., FA. — 0 seducleurs, revestus de faintise, Dissirnulans une affaitee sottise. FERRY Jr UleYOT, Elegies de la belle fille, I, 13 (Eleg. 6). — Je croy que ces allant« m'ayent pris pour une pelotte d'un magot. JEAN DE LA TAILLFir Negrornant, V, 2. — Que font. nos compagnons ? Ils sont doctes, gentils, affaitez et mignons, Et chacun aux jardins den neuf Muses jardine. Vauquelin de la Fresnaye DkeerS So nets, 21. •--Cf. Affeté.

Affamé. Dépourvu. — D'honneur estoit la princesse famée, Et d'attrempence ne fut pas affamée, Ny de prudence qui à vertu consonne. Anc. Pais. franç., VI, 165. Insuffisant, pauvre. — Je vous ay escrit par trois fois ; non point lettres affamées, comme tes vostres, oins pleines de longs discours. E. PASQu'ER, Lettres, I, 13. — Il avoir grands Prelatn, ou Princes, qui n'y eussent aussi leurs maisons, et non point maisons affamées, ains grands et magnifiques Palais. Id., ib., X, IL — Lesdictes mailles 'festoient pas trop affam4.es, mais assez longues et avantageuses. Brantôme, Dise, sur les Duels (VI, 284). — (La correction de Lala.nne, qui écrit affinéee, me semple faite mal à propos.) Étriqué. — Ceux qui se non-iment aujourd'huy religieux... n'ont. autre chose du Religieux, sinon Religl'habit, lequel n'est point encor de Religieux, ions qu'estant ordonnez par les institutions des Religions d'estre estroict, affamé et de gros drap.. ilz les font toutesrois a.ujourd'huy larges à plein fans, luysans, et de tresfins draps. LE 1.4A.çoN, trad. de BOCCAC E,. Décarnéron, III, 7. — Ce juge... qui avoir ses habillemens, par escharseté de drap, si estroits et affamez, qu'il z estoient tous ouverts par devant,. Id., ib.., VIll, 5. Maigre. — Celle qui veult de mon cueur estre a :kun.ee, A grosse jambe, et la cuisse affamee.. CU. FQNTA[NE, trad. d'OviDE, Rernede d'Amour,. p. 8i. Mince, Menu (en parlant d'une lettre).. — I1 se y abusé, en la taisant [ta lettre hastardel trop afamee et meisgre. G. ToRY, Champ fleury, Lettresfrançoises, 72 IP.

Aframement, Action d'affamer. — Quand ils eurent esmotelé ces quatre brioches, commencerent à dire : ce n'est qu'affamement les avoir l'une apres l'autre : Han, l'Hostesse : apportez-en six dune voilée, afinqu'on n'y ail'e point si souvent. ALCRIPE, Nouvelle Fabrique, p.100.