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mesmes progrès, ou estre semblables de leur fin. Id., Lettres de sources diverses, 27.

Aduni. Uni. – Les divers interests de tous les }Princes qui abaissent leurs sceptres sous le joug de Rome, sont, aujourd’huy adunis et ameutez à un dessein qui est. diesteindre deux choses, premierenient ta verité de Dieu, et puis les Republiques, et leur liberté’. Aubigné, Lettres et Mémoires d’Estat, 12.

Adurcir (s’). S’endurcir.— Autant que le cœur de Cliamene s’enflammait, tant celuy du berger s’adurcissoit contre le feu et les flammes. N. DE MON T a EU X, ie Premier Livre des Bergeries de Juliette, Journ+ II, VI ro.

Aduré. Enflammé. — Dotilee Ame zephiree, Respire en moy ton doulx vent pour estaindre La grand chaleur en mes nerfs aduree. COLIN B)CHER, Poesies., 71. Muets. Brûlé. — On temps d’esté nu, sec, cler, et adulte, Et sur la fin du violent auguste. J. Bou Epietree familieres d ’rci.ver, eier, 65_ — La nature de la terre est toute aduste, et en des endroits rougeastre et pierreuse. THEVET, Ca$inOgr., 2. — Il s’en vint sur ceste mer… à "l’opposite de laquelle est une rnontagne seche et adulte. Trad. de FoLENGO, Merlin Coccaie, 12. X X (II, 172). Adustif. Brûlant, ca_ustique. — Les choses uretiques ou adustives sont les ailz, pyrethrum, euphorbium. AniT. Dli MOULIN, trad. de la Vertu de la Quinte Essence, p. 84. — Combien que la sevre aigrie soit corninunement engendree par violence de colore adtisfive. ID., ib., p. 146.

Advancer, Advanceur, Advantage. v. A yan. eer, Aoaneeur, Aoantage.

Advantagement, Avanta..geusernent… — Ceux de son Excellence estoient bien et advantagemen t montez,. IIABLLATS, la Sciomachie ( III, 403).

Advantageux, v. Apancageu.r.

Advenaire, Étranger, Encaves que les Peres 5e trouva.ssent sipeu de gens, et de mine. puissance, lors qu’ils —vindrent se tenir au pais comme advenaires. TEL DE BÈZE, Ps. de David, 105, Paraphrase. — Nous nous servons de l’invocation des Saints, les suppliant d’interceder pour ce qui nous regarde, nous qui sommes udivenaires et peierins sur cegte terre. St FBANçois DE SALES, Sermons recueillis., 51 (X, 139).

Advenant. Convenable. — Mais Pan, qui Vayme, est assez souvenant Qu’un tel ouvrier est propre et advenant. A toy, qui est recueil des bons esprits. MA ROT, Chants divers, 5. — Ces deux passages donques ne sont pas advenans ni a propos pour vostre retormation. St FRANçois DE SALES, rôniroverSeS,. III, 3. 2. A l’advenant Convenablement.. — Cela est bon… à dire à vous qui estes monté à l’advenant sur un bon cheval. BRANTemE Cap Car le corme Ludovic _Loewi.(1, 344). Advenement. Arrivée. — Le lieu esteit umbreux et odoriferant par ]advenement Diu printtraps qui nouvelles fleurs et, fueilles y avoit tissu. LEMAiRE DE BELGES, illustr., I, 28. — Pour le soudain advenement des François en Ytalie à tout si grosse puissance. ID., Chronique annak (IV, 507). — Par ce luy convenoit prendre couraige nouveau au nouvel advenement de son poupon. R B E LA FS, I, G. — Car je jouys du sainct advenement De ce grand Pape abouchant à Marseille, MitirtucE SCÈVE, Delle, 28, — La suite des jours ne diminua rien de la bonne chere qu’on leur avoit faîcte à leur avenement, J. DE LA LANDE, trad. de DICTY5 CR : TE., L. I, 2 ro.— Il s’en retourna en Acha.ïe, avec si bon nom… qu’il fut incontinent eleu Capitaine general de la gen. darinerie et là à son a, dvenement il trouva que teulx_ qui devoyent servir à cheval avoyent de meschans petits clieva.ux. Ara yorr, Philopemen, 7. — Sois donc sans peur : et dy moy franchement Le Ment-heureux motif de ton avenernent. Du DARTAS„ Judith. L. IV. — Pay usé de ce mot de nunce, puisqu’il s’use aujourd’huy j’ay veu, t mon advènement à la court, que l’on n’en usoit, sinon d’ambassadeur du pape.. BRANTôMEe Cap. franç.> l’admirai de Chastillon (IV, 294-2g5). — L’esprit [Sa.tani dans un Typhon pirouettant arrive De Seine tout poudreux à l’ondoyante rive. Ce que premier il trouve à son advenement Fut le préparatif du brave bastirnent Que dessei gnon pour lors la peste Florentine.. AuBreNÉ, Tragiques, V (IV, 198). Début. — Pericles à son advenernent., pour acquérir reputation pareille à celle de Cimon, tas cha à se mettre en la bonne grace du commun populaire. AMYOT, Périclès„ 9. — Pytheas l’orateur à son aclveneinent, qu’il ne faisoit encore que commencer a harenguer devant le peuple, babilloit desja à tout propos audacieusement et presurnptueusement. ID., FhOciQln, 21. — A son advenement à la chose publique, ayant trouvé un subject honorable de parler contre Philippus, pour defendre les droicts et la liberté’des Grecs, et s’y estant employé dignement, il en acquit en peu de Lemps repu Cation tresgrande. In, Démosthène} 12. — Jamais vie d’homme ne fut belle el. accomplie, qu.ielle n’ait produit en nous quelques traits de gaillardise, sur nos premiers avenernens. E. PAS.. QUIER, Lettres, VI, 3. — Les Carmes à leur advenement en France portaient leurs ehappes bigarrées de blute et de noir. Recherches, IV, 30. — Son premier advinement de guerre et de Na pies fut. lors que Manuelle dy Berna-vida amena d’Espagne deux cens hommes d’armes… et deux mil’hommes de pied. BitKriemE, Cap. esir., dom rte ire de Lève (ii 174). — Son premier advéne. ment [de Brusque] fut au camp d’Avignon, où il se jetta., venant de scie pays de Provance, pour Baigner la pièce d’argent. ID., ib.., relichai crEstrozze (Il, 260), — Son premier a.dvènernent fut lorsqu’il vint servir la France, quand Barberousse vint en la mer de Provance. Iu f# Cap, franç., le prieur de Capoue (IV, 122). —, l’avais fait imprimer mon Monophile dés mon premier advenement au Palais. E. PASQUIER, Lettres, XXII, 12.

Le fait d’advenir, d’avoir lien, événement. — A fin que en tout advenement il fust en ordre et en bataille. SEYssEL, trad. de DrononE, III, 19 (107 vo), — Il ne fault pas estimer la faculté du libéral Arbitre de l’homme par I’advenenient des choses comme font aucuns ignorans. CAlvin, /nietii., II, p. 91. — Nous voyons à cause que les choses adviennent, et les choses n’adviennent pas cause que nous voyons. L’advenement fait la science, non la science l’advenernent, Ce pie nous voyons advenir advient : mais il pouvoit autrement advenir : et Dieu, au registre des causes des evenernensqu’il a en sa prescience, y a aussi celles u’on apelle fortuites. MoNTAIGNE, II, 29 (HI, q 125). —p Elle. [ia fortune] aura finallement payé le reste de son hayne ert ceste publique plainte et deuil de toute la France et dernière perte mienne par le cas et advenement d’une si grande désadvanture. BRANTÔME, Rodomontades espagnolles (VII, 70).