Page:Dictionnaire de la langue française du seizième siècle-Huguet-Tome1.djvu/146

Cette page n’a pas encore été corrigée
ACHOMMER
56


115. — Ovide composa ung livre de l’Art d’A mours, dont à juste achoison il fut mis en exil par les Senateurs de Romme, P. DE CHANGYe Inst de la lemme chresdenne, I, 5. — L’essence est immortulle et trespure Dont procede, et pour ceste achoison, Ce sainct Amour eternene- ment dure. MICHEL D’AMBOYSE, trad. du Hi5 de Democrite, ch. 9. — Dieu sourdre fait. de la guerre achoison Quand ruiner il veut une maison. AMYOT, CornmenÉ il faut lire les poetes, 2. — Je m’en des- tourne choses récentes], content de repre- sen.ter cell1.- ; de nos vaillans et loyaux predeces- seurs, franc de toute passion de faveur ou de haine, dont je n’ay aucune achoison. FAIrcimT, Aniiquire :, Avant-propos. — A fin d’oster toute achoison cle querelle et niatiere de guerre. 11).e ib., V, 15. — 11 ne faut pas que les Rois pour petite achoison, laissfflit passer les bonnes olive : dures et moyens de paci Iiiir leurs querelles. ID., ib., IX, 9, — En mesure Umps, s’esmeut une grosse que- relle.. et ce pour bien petite achoison. ID., XI, 5.. — Quelle ac.hoison a peu avoir le Diable de tenter le fils de Dieu ? LE LovÉrt, des Sper ires, VII, 16. Situation, état. — Si bien depuis il Nasale Pin- constance Du sort auteur de tant aspre a.choison, Rien ne lui vault de ses cris la. foison Pour repa- rer ceste aigre violence. MA.GNy, les Amou rs, 14. — Aveugle Amour, si tout aygre poiyson Le pins souvent tu changes en douceur, Et du plus doux te monstres effaceur, Le relu, rsant en amere achoyson. In., ib., S. 29. — Chasqu.e membre a son office, Les mains, l a bouche, les dents, Pour voyeuses du dedans, N’apportent rien davantage Que requiert mon achoison. E. PASQUAER„ Jeux Poedques, III (Il, 878). On peut encore trouver le sens de situation, d’état, dans les exemples suivants, où le mot achoison désigne, [Lou pas une action., mais l’état qui en résulte. — Et en ce corps ha rit et droiti composé Le ciel transmit un esprit bien posé ; Puis le reprint quand par grefve. achoison Ferraroys lui donna la poison. MA ROT, Cimetiere, 22. •— Cela devoit surlir à ta cruelle rage, Rome, sans me livrer par mortelle achoison, Spubs le miel d’une.fabie une arnere poison. PIBRAC ! Poé- sies, Dido (p.107), • Pour chanter dignement les gTandes escarmouches D’un long siege de Troye, et la dure achoison Dont se plaignoit Medee en- contre de Jason. AUQUEL IN DE LA FRESNAYEe Sat. franç., L. V, à Ponthus de Thiard. Dans l’exemple. suivant, achoison indique l’el.Tet d’un poison, c’est-à-dire encore l’état qui en ré- sulte, — Quelqu’un de ton parentage, Brinon, dés le premier âge Que le Ilous fut transformé, En prit. un sien ramé, Et le planta tout sus l’heure Au jardin de la demeure., Pour divertir rachoison De toute estrange poison Qu’un ver ou qu’une arai- gnée Y povirroit avoir trairïée. RONSARD, P Me. L. II, le.hrou…x. De grand-e « cloison. — Tous les peuples qui de- Puis en ce grand débord se liguerent contre les Romains, le firent par une necessité d’eschanger leurs terres pierreuses et sans fruit, en lieux de plus grande achoison, , E. pAsQuiEsi &Merdes, I, L Achommer (s’). Rester inactif.— Le paillard.++ se retira, disant ne se pouvoir achoinmer davan- tage. Du FAIL, Contes d’Eu.trapei, 33. Action. — En Auvergne, Bourhonnois, et Fo- rest, une coignée s’appelle Action. FAucllEii, An— Liquirez, HI, 8. Achopper (intrans.). Se heurter à un obstacle qui arrête ou qui fait tomber. — Rostre raison et intelligence… achoppe à tant d’empeschemens„+ qu’elle est bien Ioing de nous diriger certainement. CALVIN, Insgit., ch. II, p. 64. — C’est mer- veilles quand tant de personnages qui n’estoyent point autrement mauvais ont achoppé à ce festu. ID., ib. 1.1.56CF), Il, ni, 12. (Trans.). Heurter, arrêter. — Que celluy qui voudra entre enseigné au present livre se rende docile, excusant ce qui le pourroit achopper, i passer tousjours plus outre, pour estre conduict droyt à la pure venté de Dieu. CALVIN, Préf. de la Somme de Melanchthon (IX, 850). S’achopper (mime sens qu’achoppe• intrans.). Estans sortis des limites de l’Escriture, nous cheminerons hors du chemin et en tenebres : et pourtant ne pourrons sinon errer, treb-uscher, et nous achopper ù rhascun pas. CALviN, Ir tiL. VII I, p.. — Nous sommes cause par nostre ii ! merité qu’un homme infirme s’achoppe pour irehuscher en ruine, ID.e Que doit faire 7..in homme fiele entre les papistes (VI, 563). — Nous voyons que les poivres Papistes sont esgarez, chu’ils courent à travers champs, et cependant ne tien- nent nul chemin, ils clochent, ils tombent, ils s’achoppent, et le tout à. leurruine, 1D, Serin— sur le Deuter„ 52 1XXV1, 514). — Nous devons adresser les aveugles, de peur qu’ils ne s’aehop- perd, ou qu’ils ne s’esgarent en leur Chenlin. ID., „ 151 (XXVIII, 324), — Dieu ne permettra point que ses lideles s’achoppent, qu’ils tombent en sorte qu’ils ne puissent se relever. ID., Serin. se., er le Ps, CXIX, 21 (XXXII, 734). — Il nous faut garder du scandale, auquel ils [nos prochains] se pourroyent achopper, ID., Sernt, sur l’Epistre aucc Corinthiens, 9 (XLIX, 688). Achotter (si). nchouer. — Le gra.nd flot, qui estoit le principal a.ppuy et fondement de son desseing, s’est achoué en terre, si bien que de long temps on ne sein pourra servir. Dans Pu. nE MA RN] Xt Ecrits polit_ et hist., p. 309. Achoyson, v. Aelboison. Achrimafie. Manque d’argent. — Nous [quel- ques courtisans lettrés] avons tiré [du grec] ce. rtains mots, qui nous servent comme d’un jer- gon entre nous, pour n’estre point entendus,. Je commencera y par le mot. d’A chrirnatie. Car quand nous voulons parler de queleun l’argent duquel est cape, nous disons, Il est malade d’achrimatie. EsTiEriNE, Dia/. du 1-an.g. franç. a1.t II, 209. Acier. Casseur d’acier, Ni.. Casseur. Acircdogia (&)ttple, lourd, gauche, sot). — Il est une malle appropriation de termes.. qui s’ap- pelle acirologia, comme : t J’ay ma] a dent, des- quelles j’espoire avoir grain douleur, » fespoire pour je craings. FARM,. Art d.e Ehet., , II, 118. Aellner (s1). S’adonner. — Si vault. mieux que je m.’a.clin Aux viandes et au bon vin. Anc. Pués. franç., III, 88, AcIoure. Fermer. — Faisons acloure la bar- riere Du paliz.’Rouies, II, 90. Acmastique (daptsvrrtx, qui est dans toute sa force). — Que si elle [la fiè-vre] garde un mesme degré de chaleur et de vehemente depuis le com- mencement jusques à la fin, elle est appellée brommone et Acrizasiique. AMBR, PA.Ftg, XX, I, 8. Acodouoir, v. Accoudir. ooinetant. Disposant. à ]’amour. — Tout le parfum contemneras, Car il est par trop acoinc- tant, El, neantmoins sentir pourras Lavande et souchet, dont est tant.. Aitir. Poe. franç., VIII, 294,