115. — Ovide composa ung livre de l’Art d’A
mours, dont à juste achoison il fut mis en exil par les Senateurs de Romme, P. DE CHANGYe Inst de la lemme chresdenne, I, 5. — L’essence est
immortulle et trespure Dont procede, et
pour ceste achoison, Ce sainct Amour eternene-
ment dure. MICHEL D’AMBOYSE, trad. du Hi5 de
Democrite, ch. 9. — Dieu sourdre fait. de la guerre
achoison Quand ruiner il veut une maison. AMYOT,
CornmenÉ il faut lire les poetes, 2. — Je m’en des-
tourne choses récentes], content de repre-
sen.ter cell1.- ; de nos vaillans et loyaux predeces-
seurs, franc de toute passion de faveur ou de
haine, dont je n’ay aucune achoison. FAIrcimT,
Aniiquire :, Avant-propos. — A fin d’oster toute
achoison cle querelle et niatiere de guerre. 11).e ib.,
V, 15. — 11 ne faut pas que les Rois pour petite
achoison, laissfflit passer les bonnes olive : dures et
moyens de paci Iiiir leurs querelles. ID., ib., IX, 9,
— En mesure Umps, s’esmeut une grosse que-
relle.. et ce pour bien petite achoison. ID.,
XI, 5.. — Quelle ac.hoison a peu avoir le Diable de
tenter le fils de Dieu ? LE LovÉrt, des Sper
ires, VII, 16.
Situation, état. — Si bien depuis il Nasale Pin-
constance Du sort auteur de tant aspre a.choison,
Rien ne lui vault de ses cris la. foison Pour repa-
rer ceste aigre violence. MA.GNy, les Amou rs, 14.
— Aveugle Amour, si tout aygre poiyson Le pins
souvent tu changes en douceur, Et du plus doux
te monstres effaceur, Le relu, rsant en amere
achoyson. In., ib., S. 29. — Chasqu.e membre a
son office, Les mains, l a bouche, les dents, Pour
voyeuses du dedans, N’apportent rien davantage
Que requiert mon achoison. E. PASQUAER„ Jeux
Poedques, III (Il, 878).
On peut encore trouver le sens de situation,
d’état, dans les exemples suivants, où le mot
achoison désigne, [Lou pas une action., mais l’état
qui en résulte. — Et en ce corps ha rit et droiti
composé Le ciel transmit un esprit bien posé ;
Puis le reprint quand par grefve. achoison
Ferraroys lui donna la poison. MA ROT, Cimetiere,
22. •— Cela devoit surlir à ta cruelle rage, Rome,
sans me livrer par mortelle achoison, Spubs le
miel d’une.fabie une arnere poison. PIBRAC ! Poé-
sies, Dido (p.107), • Pour chanter dignement les
gTandes escarmouches D’un long siege de Troye,
et la dure achoison Dont se plaignoit Medee en-
contre de Jason. AUQUEL IN DE LA FRESNAYEe
Sat. franç., L. V, à Ponthus de Thiard.
Dans l’exemple. suivant, achoison indique l’el.Tet
d’un poison, c’est-à-dire encore l’état qui en ré-
sulte, — Quelqu’un de ton parentage, Brinon, dés
le premier âge Que le Ilous fut transformé, En
prit. un sien ramé, Et le planta tout sus l’heure Au
jardin de la demeure., Pour divertir rachoison De
toute estrange poison Qu’un ver ou qu’une arai-
gnée Y povirroit avoir trairïée. RONSARD, P Me. L. II, le.hrou…x.
De grand-e « cloison. — Tous les peuples qui de-
Puis en ce grand débord se liguerent contre les
Romains, le firent par une necessité d’eschanger
leurs terres pierreuses et sans fruit, en lieux de
plus grande achoison, , E. pAsQuiEsi &Merdes,
I, L
Achommer (s’). Rester inactif.— Le paillard.++
se retira, disant ne se pouvoir achoinmer davan-
tage. Du FAIL, Contes d’Eu.trapei, 33.
Action. — En Auvergne, Bourhonnois, et Fo-
rest, une coignée s’appelle Action. FAucllEii, An— Liquirez, HI, 8.
Achopper (intrans.). Se heurter à un obstacle
qui arrête ou qui fait tomber. — Rostre raison et
intelligence… achoppe à tant d’empeschemens„+
qu’elle est bien Ioing de nous diriger certainement. CALVIN, Insgit., ch. II, p. 64. — C’est mer-
veilles quand tant de personnages qui n’estoyent
point autrement mauvais ont achoppé à ce festu. ID., ib. 1.1.56CF), Il, ni, 12.
(Trans.). Heurter, arrêter. — Que celluy qui
voudra entre enseigné au present livre se rende
docile, excusant ce qui le pourroit achopper, i
passer tousjours plus outre, pour estre conduict
droyt à la pure venté de Dieu. CALVIN, Préf. de la
Somme de Melanchthon (IX, 850).
S’achopper (mime sens qu’achoppe• intrans.).
Estans sortis des limites de l’Escriture, nous
cheminerons hors du chemin et en tenebres : et
pourtant ne pourrons sinon errer, treb-uscher, et
nous achopper ù rhascun pas. CALviN, Ir tiL.
VII I, p.. — Nous sommes cause par nostre
ii ! merité qu’un homme infirme s’achoppe pour
irehuscher en ruine, ID.e Que doit faire 7..in homme
fiele entre les papistes (VI, 563). — Nous voyons
que les poivres Papistes sont esgarez, chu’ils
courent à travers champs, et cependant ne tien-
nent nul chemin, ils clochent, ils tombent, ils
s’achoppent, et le tout à. leurruine, 1D, Serin— sur
le Deuter„ 52 1XXV1, 514). — Nous devons
adresser les aveugles, de peur qu’ils ne s’aehop-
perd, ou qu’ils ne s’esgarent en leur Chenlin. ID.,
„ 151 (XXVIII, 324), — Dieu ne permettra
point que ses lideles s’achoppent, qu’ils tombent
en sorte qu’ils ne puissent se relever. ID., Serin.
se., er le Ps, CXIX, 21 (XXXII, 734). — Il nous faut
garder du scandale, auquel ils [nos prochains] se pourroyent achopper, ID., Sernt, sur l’Epistre aucc Corinthiens, 9 (XLIX, 688).
Achotter (si). nchouer. — Le gra.nd flot, qui
estoit le principal a.ppuy et fondement de son
desseing, s’est achoué en terre, si bien que de
long temps on ne sein pourra servir. Dans Pu. nE MA RN] Xt Ecrits polit_ et hist., p. 309.
Achoyson, v. Aelboison.
Achrimafie. Manque d’argent. — Nous [quel-
ques courtisans lettrés] avons tiré [du grec]
ce. rtains mots, qui nous servent comme d’un jer-
gon entre nous, pour n’estre point entendus,. Je
commencera y par le mot. d’A chrirnatie. Car quand
nous voulons parler de queleun l’argent duquel
est cape, nous disons, Il est malade d’achrimatie.
EsTiEriNE, Dia/. du 1-an.g. franç. a1.t II, 209. Acier. Casseur d’acier, Ni.. Casseur.
Acircdogia (&)ttple, lourd, gauche, sot). — Il
est une malle appropriation de termes.. qui s’ap-
pelle acirologia, comme : t J’ay ma] a dent, des-
quelles j’espoire avoir grain douleur, » fespoire pour je craings. FARM,. Art d.e Ehet., , II, 118.
Aellner (s1). S’adonner. — Si vault. mieux
que je m.’a.clin Aux viandes et au bon vin. Anc. Pués. franç., III, 88,
AcIoure. Fermer. — Faisons acloure la bar-
riere Du paliz.’Rouies, II, 90.
Acmastique (daptsvrrtx, qui est dans toute sa
force). — Que si elle [la fiè-vre] garde un mesme
degré de chaleur et de vehemente depuis le com-
mencement jusques à la fin, elle est appellée brommone et Acrizasiique. AMBR, PA.Ftg, XX, I, 8.
Acodouoir, v. Accoudir.
ooinetant. Disposant. à ]’amour. — Tout le
parfum contemneras, Car il est par trop acoinc-
tant, El, neantmoins sentir pourras Lavande et
souchet, dont est tant.. Aitir. Poe. franç., VIII,
294,
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