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ACCOISEMENT
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quement aussi le corrigeant de quelques imperfections qu’il avoit de nature. Am vo.r, Phocion, 6.

— Amy, qu’en la prime jeunesse Vacointay chez le bon l’usait. Poemes, Li. IV (II., 202). Se familiariser avec. — Il appartient : à un seul ocrates, d’accointer la mort d’un visage ordi- naire, s’en apprivoiser et s’en jouer. MoNTA1GNE, III, 4 (III, 303). — Peu y a qui considerent les .maux en eux mesmes, qui les gour Lent et accointent, comme fit Socrates la mort. CHARBON, Sa- gesse., III, 29. (Dans ta phrase de Montaigne, accointe, — peut aussi bien signifier aborder, mais Charron, qui imite Montaigne, donne au mot le sens de se familiariser avec.) Avoir des relations d’amour avec qqn. — En tel païs portent pour marque d’honneur autant de belles hou pes frange.s au bord de leurs robes, qu’elles ont accointé de masles. MorvrArcm., 1, 22 (I, 131).. Disposer. — Si faut il, troupe eshaudie, Que je die Noir m3.-steres esba.udiz, Les celebrant sur ]a • harpe Weil écharpe Phebus m.’acointa jadis. O. Dr. MAe : NY, Gayete2., les Martinales. S’accointer de. S’approcher de, s’unir à.— Et la Veau se joint à un Amant Comme le fer s’ac- cointe de l’Aimant.. J. PAssERAT, Œtw. poet., I, 3-1. Aborder, entrer en relations avec, fréquenter. Cestuy marchant print dévocion de faire dire une messe toutes les !.iepmaines, et s’accointa d’ung prestre, appellé Jehan, qui luy di- soit sa messe tous 1*. ; samedis. Nrcoi..A.s TROYÉS, Grand Parangon, 30. — Et tu eusses suie y peut entre Non une fois, mais raille fois, Les Cours des Papes et des Rois, Sans t’accointer d’un si bon maistre. RoNsA.Rni Odes, V,. 24, — En disant. que Job s’a.cointe de Dieu, il entend qu’au paravant il s’es estoit retiré. CA.Lvms, Serin. sur le liv. de Job, 86 XXX IV, 315). — Depuis qu’il eut esté esteu capitaine, jamais il ne se trouva au conseil avec ses autres compagnons, ny jamais rte s’approcha ny ne s’accointa d’eulx. MelYoT, trad. de Di000ftE., XIII, 29. — Caton… s’accointa de Antipater Tyrien„ philosophe Stoïque… embra- sant l’exercice de toute vertu, avec une si grande, affection, qu’il sembloit proprement qu’il y Fust poulsé par quelque divine inspiration. ID., Caton d’Utique, Ii. — D’ernbas la troupe saincte autre- fois an-to-ureuse, Nous honorant sur tous, Viendra nous saluer, s’estimant bien-heureuse De s’ac- cointer de, nous. Ro Ns rup _Amozirs diverses, Chan- . son’à (I, 3fi5), — Hante les bons, des meschans ne Vacointe. PIBIIAC Quatrains, 35. — Une femme… s’estant à son lever accointée de ses voisines comme de coustume, leur laissa couler quelque mot de recommendation de ses affaires, TA rGNE, II, 29 (III, 122). — Et des trompeurs qui masquent leur courage, Je n’a voulu tant soit Peu m’accointer. DEsPort.TEs, Ps. de David, 25. — Fig.. : [Euripidesi conseille et commande aux gou- verneurs de fouir l’ambition comme une trespes- tilente et mortelle furie à cent’qui s’accointent d’elle. A m YOT, Sylla, 4, l’1"14-1CCUinter de. Avoir des reia.tions d’amour avec. — La 1)te.sse Venus daigna bien sacoirder de Iuy, tant quil engendra en elle le tort Eneas. LEMAIRE DE BELGE, 5, Ji/ 11, st r I, 22. — Celui pre- "nier qui de moy s’acointa., Avec.’sa mort mes amours emporta. Du BELLAY, Eneide, IV 342). — Ii s’accointa de ceste Laurentia, et l’aima tel- . lement, que depuis venant à mourir, il la laissa son heritiere de plusieurs grands biéns. AmyoT, Roneuly_s, 5, — Ln premiere Dame de qui Alexan- dre s’accointa en _Asie, fut Barsine, fille d’Artaba- zus, de laquelle il eut un fliz qui fut nommé Her- cules. ID., Eumène, 1. S’accointer à. Se familiariser avec. J’a y au moins ce profit de la cholique, que ce que je n’avoy encore peu sur moy, pour me concilier du tout, et m’accointer à la mort, elle le parfera. MoNrAiGNE, II, 37 (Hi, 201). Accoisement Apaisement, calme. — Fo cœurs, par les promesses sacrees que la divine Bonté nous a faites, demeurent tout à fait a.ccoi- sés. Et cet accoiseinent est la racine de ta tres- saincte vertu que nous appelions esperance. st FRANÇOIS DE SALES, Amtir de Dieu, II, 16. — Par un certain accoisement et repos que leur es- prit prend en elle [la présence de la personne ai- niée]. In., ib., VI, 8. — Toutes Ies puissances de nos aines entrent en un aggreabl.e repos, avec un accoysernent si parfait, qu’il n’y a plus aucun sen* tinrent que celu y de la volonté. ID., ib., VI, 9. — c sacrifice a esté appellé le sacrifice d’accoise- ment et de pacification. ID., Sermons recueillis, 30 {IX 28n Ac viser. Apaiser, calmer [au sens matériel’. — A ces chansons les chesnes °Teillez Abaisseront leurs chefs esinerveillez.„ Et par les prez les es ton- nez ruisseaux Pour t’imiter avcoiseront leurs. eaux. R.oNsAan, Pocme8, L. II (V, 262). — Le Beril que je chante, est une pierre fine, Imitant le verni— gay des eaux de la marine, Quand les fiers Aquilons mollement accoisez Ont fait place aux Zephyrs sur les flots reposez. BELLE AU AMOUrS des Pierres pretieuses, le Ber i1. — Calmez la mer, accoisez la tempeste„ Et ma navire avoyez d’un bras fort. _BAÏF, Poeines, L. II (II, 85). — Et toy, Perec Eternel, qui d’un mot seulement Accoises la fureur de liondeux Eiement. Du BARTAS, ire Se- "naine, 5e Jou’, — Visitez ceste mer par mes chants acoisee. ID., ib. — I uL pren pour m’asservir cet arc tant. redouté, Qui de Jupiter mesme accoise la tempeste. DESPORTES, Amours dllippoiyie, la. — (Au sens moral.) Tou Sour et tous ours j’aper- çoy Une grande tourbe apres toy Tachant d’apai- ser ses querelles. 0.. DE, MAGNY, OdfM I, 87. — Encores vous faut.-il d’un courage adcloucy Com- ploter quelque fin à ce discord icy Vous devez accoiser ce turbulent orage, Et sauver par pitié le reste du naufrage. H.. GARMER, Forcie, 875. — Accoisant et flattant les Mens felonnes Des Tigres affamez, et des ileres Lyonnes. BELLE AU, itenours des Pierres precieuses, les A MOILFS de — Le priant [Dieu)… D’accoiser en nos cœurs les passions diverses Qui naissent du limon de nos humeurs perverses. DU HANTAS, 1 Se- maine, 4e Jour. — La France en partis divisée Sent enfin sa rage accoisée. DESPORTES., Diane, L. Complainte. — Il nous faut la triste chan- son Dont accoise son marriçon La gente Philo- mele. R. GA a ritEn, Marc Antoine, 328. Mais tout cela ne peut accoiser les regrets Que j’a y de veoir un Juif grimper sur les degrets De ce Palais Royal. P. MArrumu, Aman, 111 (p. 72). — S’il est expe- (lien t. do vous plaindre à quelqu’un, ou pour rente- dier à l’offense, ou polir accoiser vostre esprit, ïl faut que ce soit à des anges tranquilles et qui ayment bien Dieu, St FRANÇots DE SALES, Vie devole, III, à. S’occulter. S’apaiser, se calmer. — Le doux Ze- phyre un doux souspir de.s.serre, Et tous muets s’a.cco.isent les ruisseaux. RONSARD, Arneurs 67— cassandre. _ Pa y donc, fay donc, Amour, qu mes douleurs s’apaisent, Que mon feu eamortise et mes 5011SpirS S58.CeoiSerit. BELLE A Ui BergeriA 2C fourni, Eclogue sur la guarison d’Amour.