que l’on leur doit payer. ID., ib., VIII, 62. —
V. Abrenement.
Abornement. Action d’abhorrer. — Et qui,
honte du Ciel, des Dieux, et d’Amour mesme,
Devroit d’aborrernent et contre-cœur extreme
NOUS faire oster le feu qui de l’Amour nous vient.
JoDELLs, la Riere-Venus (II, 95).
Aborreur. Action d’abhorrer. — De nos faits
la refile certéne, C’est aler droit où pousse et
méne, Ou l’aborreur ou le desir— BAÏF, efierneS,
L. VIII (II, — Je maintien que la vie hu-
maine Tout-par-tout de travail est pleine, Qui
s’entremesie de plaisir : u i n’est pas un seul,
mais se change Selon que chacun se meslange lie
Paborreur et du desir. ID., Passetems, L. IV
378).
Aborrir, v, bhorrir.
Aborrition. Action d’abhorrer. — Le vray
contraire de desirer, c’est avoir en horreur, et il
est tout. evident que icelle _.iborrition est une
mesme chose que la haine. PONTUS DE TYA_RD,
trad. de l’Amour de LEorq HE.B.RiEu, Rial,
(p. 74)
Abortif. Qui meurt en naissant. — Ses vers
naistront inutis, Ainsi qu’enfuis abortis Qui ont
forcé leur naissance. HoNsAno, Odes, 1, 10 (II,
136). — Le rossignol ne contraint son ramage ;
Mes vers aussi rie sont point abortifz. rrAHUREAU,
Poesies, sonnet 75. — Je ne veux toutesfois qu’un
bon esprit se fiche A faire un Anagramme, à faire
une Acerostiche D’un travail obstiné ce sont
fruioth abortifs Dont la semence vient des povres
apprentifs. VAUQUELIN DE LA FHESNAYE, Art
Otique, I, v. 381.
Abortivement. — Si par fortune en ses tra-
verses lourdes Ne Fast ma joye abortivement née.
MAunicE ScÈsE, Delie, 13’2.
Abosme. Abomination, horreur. — A Dieu en
vint si gant abosme Que pour ce G-omorre et So-
dome I t fist toutes ardoir en cendre, J. BoUCUET,
les Regnars travers. (G.),
Aboth. Officier de Quinte-Essence. — Ses Abs-
tracteurs… Sotrins, Alma… et autres siens offi-
ciers. RAIBELAIS, V ? 19.
Abouchement. Conversation, entrevue, ren-
contre. — Les autheurs susdictz ont au meclitin
l aile advertissement, particulier des parolles,
propolis, abouchemens, et confabulations, qu’il
doibt tenir a.vecques les malades. RABELAIS ? IV,
à Odet de Chastillon. — C’est… une cerimonie
ordinaire aux abouchemens de tels Princes, que
le plus grand soit avant les autres au lieu assigné.
MOHTAICNE, I ? 13 {I, 63). — IL introduisit Pa-
nurge, parler sept ou huit langages divers au pre-
n-lier abouchement de lui avec Pantagruel. E. PASQUIER ? ReeiterChe$, VII’, 59,
Aboucher. S’aboucher. Se pencher en avant,
abaisser le visage, approcher la bouche. — Des-
sus le lict je me baisse et nea.bouche : Puis de nies
pleurs estant pleine la couche, Lui vais criant.
CIL FONTAINE ? trad. des Epieres d’OvinEr 10. —
Des cerfs.., longuement pourchassés et malme-
nés… s’abouchais a une claire et fraische fon-
taine tirent a eux la fraise-heur de ses belles eaux.
SI FRANÇOIS DE SALES ? Amotr de Dieu, V, 1.
Abouché. Penché en avant, abaissant ! e visage,
approchant la bouche. — Lon voyoit clu.n costé
Antoine tout sanglant et à demy mort entre tiré
tontremont par une corde, tendait les mains
contre la Reyne… Et de l’autre costé icelle Hoyne
abouchee sur la fenestre qui sefforçoit de tirer la
corde. SEYSSELe Extraiet de PLUTA RQ [JE, ti —
Cesar… monta en un Tribunal qui estoit là et
voyant tous les Citoyens a.bbouchez en terre, leur
commanda quilz se levassent. ID. ? — Sur son
ventre abouché à la fraisehe fontaine Sa soif
seiche il tain t,. MAURICE SCÈVE ? Microcosme,
L. I. p.19.
Aboucher (in trans.). Arriver. — Car je jouys
du sainct a.dvenement De ce grand Pape abouchant à Marseille. MAURICE SCÊvE, elie, 28.
(Tra.ns.) Aboucher qqn. Adresser la parole à
qqn, avoir des pourparlers avec qqn. — Un bon
Religieux, nommé Colombain… le vint. aboucher,
et lu y reirnonstra rudement quel tort il se raison
tant envers Dieu que le monde, par la continue
de ses paillardises. E. PAse.E£R, Recherches, V, 8.
— Si je vous avois abouché, je ferois voir que fa
modestie de vostre Roy remittit dornui Auslriacrie
novissimos casus. AURIU rd ? Letires et Mém. d’Es-
tat, 5. —•— Vous aurez seu… la volonté du Roy d’y
aller… pour aboucher le Duc de Bouillon ; et cela
pour la paix. ID., 1’6..5 — Les assiegez ne se
firent pas prier deux fois de faire sortir Maninville
accompagné de La Vallée : Ces deux abouchèrent
troc si et Pui-Gaillard au bord du canal d’Yers.
IDee 1Jist.LIPLiP., VIII, 18.
Abourdeler, cité comme vieux mol par
EST1ENNEr Preceiience, 187.
Abourdement, Abourder, y. borde nt,
Aborder.
Abouter (trans.). Conlio.er à. — Cestui Nep-
tune estoit alla grand’erre Jusqu’aux_ lointains
Ethiopes. épars Et abouttans les hommes tics
deux pars. PELETIER DU MANS, tract. du L. I de
l’Odyssée (p. 12). — La posterité… blasmeroit
nostre ingrate mescognoissance, de n’avoir par
nos plumes testillé le grace que Dieu nous fait de
vivre sous la douce subjection « .un tel Monarque,
que les nations qui aboutent les frontieres de Scy
thie, ont ambitieusement recherché pour mestre.
R. GARNIER, Tragédies, au Roy de France et. de
Polongne.
Aboutant. — Voye OU Voie. Frayee, spa.-
tieuse… aboutante ou aboutissante.. M. DE LA PORTE, Epithetes.
Aboutir (trans.). Confiner à, — Aux mon-
taignes voisines, et qui aboutissent ce Lac. E-
VET, Coemogr., VI, g, — Les.A, Ifemagnes bornent.
et aboutissent les terres du grand seigneur vers
l’Orient. AuDiGNÉ, Hi st. Unw.
AboFair qqch. ER former le bout. — Sçauroient
ils avoir… Rubis si precieux que ceux qui abou-
tissent Tes totons qui poupins en leurs rab., s’es jouyssent… ? GUY DE TOURS ? Souspirs amoureux,
L. I (I} et).
Abouti de, abouti en. Terminé par. — il
[l’Amour] cache son carquois sous l’enfleure ju-
meile De ce marbre abouty d’une fraize nouvelle..
BELLEAU ? Bergerie, Ire (I, 256). — On le
ceint par k corps d’un tissu de maille, qui est
abouti dune chaîne. BEROALDE 13E VEE.VeLLI.E1,
Voyage des Princes Fortunez, p. 762. — On voit…
deux Tritons eslevez par dessus les autres, qui
embouchent leurs conqu.es, tortillees et. abouties
en pointes. BELLEAU, Bergerie, lre Alun. (1, 278)-
— Ceste terre… est terminee de delicieuses monta-
nettes abouties d’innumerables petites collines. BEROALDE nEVERVILLE, Voyage des Princes For-
tunez, p.
S’aboutir de. Se terminer par. — Ses mains sont
aussi délicates Que du satin et ses dix doigts,
Page:Dictionnaire de la langue française du seizième siècle-Huguet-Tome1.djvu/105
Cette page n’a pas encore été corrigée
ABOUTIR
15