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BARBERIE
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Barberie. Métier, action de barbier. — A la charge toutesfois qu’entrant en ce College il fust tenu de quitter les bassins, et tout ce qui dependoit de la Barberie, que les Chirurgiens estiment barbarie, non compatible avecques leur profession. E. Pasquier, Recherches, IX, 32. — Lequel avoit esté autrefois entre les siens tenu pour un des plus assurez barbiers et sorciers, et chacun se trouvoit bien d’estre soufflé de luy en ses maladies… Lors qu’il exerçoit les barberies, il estoit visité de plusieurs esprits folets. Yves, Voy. dans le Brésil, II, 3.

Ouvroir de barberie. Boutique de barbier. — Il avoit son ouvrouer de barberie sur le port que lon appelle Piree. Amyor, Du trop parler, 13. — Un Barbier… lequel avoit son ouvroir de barberie sur le port de Pire, Guizz. Boucuner, 27e Seree (IV, 180).

Barberiot. Variété de pomme. — Escarlatin, Espice, Peau-de-vieille, Pomme-poire, ou Oignonnet, Barberiot, Giraudette, O, ne SEnRes, Théâtre d’Agric., VI, 26.

Barberot, dimin. péjor. de barbier. — Gens soubzmis.. à Mars, comme Bourreaux… Barberotz, Bouchiers. RAaBEeLaAïs, Pantagr. Prognost., ch. 5. — Tous les barbiers et barberots de l’isle le viennent visiter, et pas un ne luy peut apporter santé. Yves, Voy. dans le Brés., p. 290 (G., Compl.).

Barbesque, adj, dérivé de barbe. De la barbe, relatif à la barbe. — Vous aurez bien affaire à me faire entrer dans la cervelle vostre barbesque impression. De fait, je ne me souviens avoir onques ouy priser les victoires de ces barbus, CHoLIÈRES, 6e Ap. Disnee, pe 248. — Il pensoit que, si vous veniez à passer l’embarbisme de ceux qui estoient venus aprés la naissance du Sauveur des humains, sa possession barbarique ou barbesque luy demourroit asseuree, In., 1b., p. 264. — Si on se veut garentir de ceste pouillerie et suite barbesque, faudra la demesler, la décroter, la secouer, la tirer. In., tb, p. 266. — Vous voulez nous priver d’un si precieux joyau qu’est la barbe, parce qu’il y a des guenaux qui prennent leur repaire és forests barbesques. Ip., 1b., p. 272.

Barbet 1. Homme barbu. — On ne rencontre que barbus, De grands barbaulx, petits barbets. Anc. Poés. franç., II, 213. — Pour cinq sols; je feray abbattre la plus forte barbe qui soit en France… c’est bien loin des cent et deux cens escus, outre la perte du temps que nos barbets prennent à barbotier leurs barbes. CHoLières, 6e Ap,. Disnee, p. 268.

Barbon. — Qui ne creveroit de rire, voyant pleurer ce viel barbet? Larivey, les Escoliers, V,1.

(Adj.). Barbu. — En ce pendant que mes chevres barbetes Broutent partout les feuilles nouveletes. VAUQUELIN DE LA FRESNAYE, Les Foresteries, II, 4,

Barbet le chien. Le plus mauvais coup au jeu d’osselets, — Cestuy exemple me faict entre espoir et crainte varier, doubtant que. pour Venus advieigne Barbet le chien. RageLais, III, Prologue.

Barbette. Femelle du barbet. — Là s’estendit aupres d’elle [Daphné] Une barbette fidelle Qui tout par tout la suivoit. Baïr, Poemes, L. I] (IL, 46).

Barbet 2. — O, disoit-il en soy-mesme, 6 sangsue | O Berthe, veux-tu, ainsi qu’une truye, avaller mon barbet? trad. de Fozenco, Merlin Cocgaie, L. VII (1, 177). (Heu cur bella meum scorias Berta magonem?)

Barbeter. Bavarder. — Tantost me à barbeter, Deviser, gaudir, caqueter En fs ung tas de mynettes. R. pe CoLLernve, M logue du Résolu. — Est-il besoing de caq Qu’on ayme l’ung, qu’on ayme l’une, Brouller, Dose barbeter. In., Monologue d’une ame.

Barbeteur. — Froid, Froidureur ou Froidure. Aspre. barbeteur ou barbetant, M. ne LA Ponte, Epithetes, 184 º et vo,

Barbette 1, dimin. de barbe. — Tout Grec portant la barbette moustache, Qu’il n’ayt respit aumoins s’il ne se cache. LEMAIRE DE BELGES, Epistre du Roy à Hector de Troye qu 81). — porteurs de barbettes Nont ilz le bec de notabli pions...? JEANNE Demonr, dans Marot, Guiftrey, II, 141. — S’ils se rencontroyent par autres qui aimoyent à porter une barbette seulement au lieu d’une barbe, il leur estoit force se contenter d’une barbette. H. Estienne, Apol, pour Her., ch. 28 (II, 133).

Barbette 2, v. Barbet.

Barbetter, v. Barbet.

Barbeux. — Moustache. Longue, cordonnee… barbeuse ou barbue. M. ne La Ponte, Epithetes, 273 ro.

Barbicontenance. — Saincte mere Eglise, afin de donner plus d’authorité et de grave barbicontenance à ses saincts, ne les à pas voulu nommer Idoles, mais seulement images ou remembrances des saincts. Pn. DE Mannix, Differ, de la Relig., I, v, 6.

Barbier 1. Beaucoup d’exemples attestent les fonctions chirurgicales et médicales dont les barbiers étaient chargés autrefois. — Bien te blesseras quelque hurte, dont tu languiras toute ta vie entre les mains des barbiers. Rabelais, II, 14, — Il luy donnoit sept cens mille et troys Philippus pour payer les barbiers qui l’auroient pensé. id., I, 32. — Incontinent l’allèrent veoir quelques uns d’entre eulx… qui le trouvèrent estendu sus un lit, et le barbier environ, qui avoit des bandeaux d’huiles, d’onguens, d’aubins d’eufs et tous les ferrementz en tel cas requis. Des Périers, Nouv. Récr., 11. — Contre ma jambe un baston elle jette. Le sang en sort. O grande cruaulté ! Mais le barbier trouve ma jambe nette Et dit : « Le mal en est au cœur monté. » Melin de Saint-Gelays, Quatrains, etc. (III, 12). — Que peut servir au blessé le conseil, Quand, dédaignant du barbier l’appareil, Luy-mesme ses playes dessire? Tahureau, Poes. div., Contr’amour. — Barbier. Glorieux, podalyrien, medecin des playes… ouvre-veine. M. de La Porte, Epithetes, 45 ro. — Helas ! que j’ay de mal aux dents ! Barbier, n’y sçauriez vous que faire ? Anc. Poés. franç., VII, 80. — Je suis plus craint qu’aymé ; sinon possible des medecins, barbiers et chirurgiens, ausquels je donne force pratiques. Tournebu, les Contens, IV, 2. — Je suis bien venu icy a la malheure. On m’a accordé un demi escu seulement pour mon salaire : il en faudra davantage au barbier pour me penser. J. de Cahaignes, l’Avaricieux, III, 2. — Tien, barbier, saigne-moy : pique fort, as-tu peur ? Passerat, Œuv. Poét., II, 46, — Ce bras qui m’a tiré tant de traits amoureux… Ce bras toujours vainqueur, Ô fiere destinée ! Est ouvert par le fer d’un barbier rigoureux. Desportes, Cleonice, 31. — Ils ne trouverent autre chose que le barbier, qui tastoit le poux de la vieille, laquelle contrefaisoit la mallade. N. de Montreux, 1er Livre des Bergeries de Juliette, Journ. IV, 225 ro. — Le pauvre