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DICTIONNAIRE DE LA CONVERSATION ET DE LA LECTURE. POSTES (Administration des). Cette grande administration, chargée par privilège du transport des lettres, des journaux et des imprimés de toutes sortes , dépend en France du ministère des finances. Elle a à sa tète un directeur général, aidé de deux administrateurs. Le service se fait par des directeurs, assistés d'un ou de plusieurs commis, et par des facteurs, chargés de la distrihution des lettres à domicile; des inspecteurs ont mission de surveiller le service. Les directeurs des postes tônt pratiquer à l'extérieur des maisons occupées par leurs bureaux, et dans le lieu le plus exposé à la vue du public, une ouverture correspondant à une boite intérieure par un couloir incliné. Ce couloir est construit de manière que l'on ne puisse pas en extraire les lettres par le dehors , et qu'elles soient à l'abri de toute avarie. Cette boîte est fermée à clef. Elle porte au-dessus de l'ouverture extérieure ces mots : Boite aux lettres. L'hôtel des postes , situé à Paris, dans la rue Jean-Jacques Rousseau , avait été construit par le duc d'Ëpernon, et avait passé dans les mains d'un fermier général, lorsque, dans le courant du dix-huitième siècle, l'État en fit l'acquisition pour y placer la ferme des postes et ses bureaux. Mal appropriés à cette destination, les bâtiments successivement ajoutés à cet hôtel sont depuis longtemps insuffisants. C'est pour cela qu'en 1810 Napoléon 1 er avait fait bâtir un hôtel au coin des rues de Rivoli et de Castiglione qu'il destinait aux postes, et qui est devenu le ministère des finances. Dans ces derniers temps on s'est décidé à transporter l'hôtel des postes sur le quai de la Mégisserie, au coin de la place du Châtelet ; et les constructions vont bientôt commencer. [Toute lettre jetée dans l'une des nombreuses boîtes réparties dans Paris est, à l'heure de la levée, portée au bureau de poste de l'arrondissement. Là toutes les lettres sont frappées d'un timbre qui indique l'arrondissement, la date et l'heure de la levée, pour les lettres de Paris et de la banlieue. On fait ensuite trois paquets différents des lettres pour Paris, pour la banlieue et pour les départements. Ces trois natures de dépêches sont au même moment expédiées par tous les bureaux des arrondissements à l'administration centrale et transportées par les omnibus des facteurs et les tilburys. Là les lettres sont soumises au triage. Les paquets que les voitures des facteurs, comme ceux que les chemins de fer ont apportés , sont subdivisés pour Paris entre les différents arrondissements de poste que compte la capitale; pour les départements et la banlieue, entre les diverses routes que desservent les chemins de fer et les voitures de la banlieue. Pour les deux destinations de la banlieue et des dépar- DICT. DE LA eOJTVERS. — T. XV. tements, le travail arrivé à ce point est complet, et il ne reste plus au moment de l'expédition qu'à envelopper chacun des paquets et à écrire sa destination. Pour les lettres de Paris, au contraire, reste encore à effectuer une subdivision qui donne lieu à un des tableaux les plus animés que l'intérieur d'une administration puisse offrir. Après que les lettres pour Paris ont été classées entre les différents arrondissements de poste, il reste à subdiviser le paquet énorme de chacun de ces arrondissements entre les facteurs qui les desservent. Ces dépêches sont à cet effet montées dans une vaste salle, où des tables immenses sont dressées, dominées par trois inspecteurs, et auxquelles prennent place les facteurs de chaque arrondissement sous la direction de deux chefs de brigade. Les dépêches de l'arrondissement entier sont remises à ceux-ci, qui en donnent immédiatement une portion à classer à chacun des facteurs assis autour de la table spéciale au bureau qu'ils desservent, et ayant devant eux un casier non couvert; chacun dépose dans son casier toutes les lettres du parcours dont il est chargé et lance dans les casiers de ses camarades même les plus éloignés de lui, celles qu'en triant il reconnaît être pour leur quartier. Ces diverses parties du service se reproduisent dans les bureaux des départements sur une échelle plus petite et proportionnelle à l'importance même du bureau. Quant au service des postes sur les chemins de fer, il se fait pendant le trajet dans des bureaux-wagons ; les employés trient les lettres, écrivent et chiffrent debout. Ces travaux de manipulation sont de deux sortes : la réception et la réexpédition des dépêches tant à l'aller qu'au retour. Les correspondances de toutes natures recueillies en route ou aux points de départ arrivent pêle-mêle au bureau ambulant; elles en sortent peu d'instants après, classées, triées, comptées, réparties entre une foule de bureaux différents dans toutes les directions possibles. Les lettres pour Paris sont , de même , avant leur arrivée triées par quartiers , et sont aussitôt distribuées grâce au service des omnibus pour le transport des facteurs. ] Le prix du port des lettres circulant en France est réglé comme suit : de direction de poste à direction de poste , y compris les directions situées en Corse et en Algérie , jusqu'à 7 grammes 1/2, affranchies, 20 centimes, non affranchies , 30 centimes; jusqu'à 15 grammes, affranchies, 40 centimes, non affranchies, 60 centimes; de 15 à 100 grammes inclusivement, affranchies, 80 centimes, non affranchies, 1 fr. 20 centimes; au-dessus de 100 jusqu'à 200 grammes inclusivement, affranchies, l (r. 60, non affranchies,

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