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800 KOSSUTH En février 1850, sa femme, Thérèse, née Messlenyi, était parvenue à sortir de Ilon^’rie et à venir le rejoindre à Kou- tahia ; et peu de temps après le gouvernement autrichien lui renvoya spontanément ses enfants, deux <ils et une fdie. Ses deux sœurs, après une longue détention, lurent bannies en 1852 des Etats autrichiens, et trouvèrent l’accueil le plus sympathique à Bruxelles, d’où elles se rendirent aux Etats- Unis, en 1853. C’est aussi à Bruxelles que mourut sa mère, à la fin de l’année 1852. Kos^uth est de taille moyenne, maigre et |>âle. Sa physio- nomie annonce une vive intelligence ; malgré ce qu’il y a de visiblement cbélif et valétudinaire dans .sa constitution, sa voix est aussi forte (pie retentissante. Avec Mazzini et 1, e d r u-R o 1 1 i n il constitue aujourd’hui le triumvirat révolu- tionnaire qui tient en éveil toutes les polices du continent; et comme il a eu le bou esprit de se ménager à l’étranger, et à l’abri de toutes confiscations, une fortune plus qu’indé- pendante, son nom est toujours une puissance aux yeux du vulgaire; cependant il s’en faut que dans l’émigratioa hongroise il y ait unanimité d’opinions sur son compte- Beaucoup de patriotes hongrois ne voient qu’une insolente et odieuse usurpation dans le rôle de chef de la révolution qu’il persiste à vouloir jouer. Ils disent que l’indécision dont il fit preuve au moment critique est pour beaucoup dans la catastrophe finale; que par sa conduite il ne justifia point la dictature qu’il s’était octroyée lui-même, et qu’il y eut ensuite acte de haute trahison de sa part à abdiquer en faveur de Gœrgei, sans même consulter la représentation nationale. Ces dissidents refusent de croire au droit divin des dictateurs, et prétendent leur faire rendre un compte sévère de la façon dont ils usent de leurs pouvoirs. PIN DU ONZIÈME VOLUME.