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800 FRÈRES DES ÉCOLES CHRÉTIENNES — FRÈRES PRÊCHEURS qu'aucun soin matériel de la vie domestique ne préoccupe leur pensée ; et au calme, à la mansuétude de leur autorité, on sent qu'aucun cliagrin extérieur ne vient aigrir le reproche qu'ils adressent à la distraction ou à la paresse de l'écolier; que pour eux l'univers est tout entier sur les bancs de leur école ; qu'ils ne désirent rien au de là ; et l'on comprend alors quelle naive sympathie attache de plus en plus fortement à ce petit troupeau toujours jeune, toujours impatient de l'avenir, toutes ces existences ignorées qui ne safent plus espérer que le ciel. La méthode que leur prescrit leur règle, c'est la méthode simultanée. Ils apprennent aux enfants à lire le français et le latin, les livres imprimés et les manuscrits, l'histoire sainte, les éléments de la langue française et de l'arithmétique. Mais ils ont suivi les progrès de l'instruction, et depuis 1831 la géométrie appliquée au dessin linéaire a été introduite dans les classes, et avec elle lagéographie et l'histoire Tous les ouvrages à l'usage des écoles sont revus et mis plus à la portée des élèves; et comme ils l'ont toujours fait, ils consacrent chaque jour, à la fin de la classe du soir, une demi-heure à l'explication de la doctrine chrétienne. Tel e^t leur enseignement, qiie les statuts de l'ordre défendent de changer, mais permettent de modifier et d'améliorer selon les lieu\ et les temps. Louis DE Carné. La maison principale des frères, située rue du Faubourg- Saint-Martin, ayant été expropriée, pour faire place à la gare du chemin de fer de Strasbourg, ils allèrent s'établir rue Plumet, faubourg Saint-Germain. Ils possèdent aussi diverses écoles secondaires. Celle de Passy est surtout remarquable par sa parfaite organisation. Au 1'"' mars 1854, l'institut des frères comptait plus de sept mille membres occupés la plupart en France et quelquesuns en Algérie, aux États-Unis d'Amérique, en Italie, etc. Pour faciliter l'administration d'un corps aussi nombreux , l'institut est divisé en huit districts, à chacun desquels est préposé un frère assistant. Le supérieur général a donc pour conseil permanent et ordinaire huit assistants , outre son secrétaire général et le procureur général. FRÈRES LAIS. Voyez Convers. FRÈRES MINEURS. Voyez FRA^•ClscAl^•s , Con- OELIERS. FRÊUESMORAVES. Voyez BoiiêMES (Frères). FRERES PLYMOUTH. On désigne sous cette déno mination les membresd'unesecte rigoureusement dogmatique, qui depuis 1850 s'est surtout propagée dans le canton de Vaud, très-rapprochée de celle des h e r r n h u t e s en ce qui est de l'idée que l'une et l'autre se font de la divinité, mais différant de l'hermhutisme, pour lequel elle fait d'ailleurs profession d'un grand respect, par le plus important de ses dogmes, qui enseigne que le sacerdoce universel des chrétiens rend superflue l'existence d'une Église. Les frères Plymouth n'ont en effet ni prêtres ni église, mais seulement un culte domestique, dans lequel fonctionne comme pasteur (|uiconque y est poussé par l'Esprit saint en vertu de la grâce qui lui vient de Dieu. Ils s'administrent eux-mêmes la communion avec du vin rouge et du pain coupé en morceaux carrés. Il n'admettent point la confirmation ; mais à un jour donné, et après préparation préalable, les enfants sont déclarés mûrs par leurs parents ou leurs maîtres, et en conséquence appelés à faire leur première communion. Leur doctrine a pour bases le calvinisme le plus sévère, avec le dogme du péché originel et celui de la prédestinat ion en première ligne; elle exalte d'une manière toute particulière les mérites du sang et des blessures de Jésus- Christ à l'égard de l'action de Dieu. A leurs yeux le Christ est le fiancé de l'âme, avec lequel ils s'unissent, et dont ils doivent attendre avec persévérance le retour. Se considélant comme des élus du .seigneur, ils voient dans l'existence de leur communauté religieuse à l'état de secte une nécessité naturelle, répondant de tous points à la volonté du Christ.

La grande majorité des frères Plymouth se distinguent par une extrême pureté de moeurs et par un christianisme dont une fervente charité est l'expression. Le fondateur de cette secte, qui comprend des individus des deux sexes appartenant aussi bien aux classes élevées qu'aux basses classes de la société , est un certain Darby, né à Plymouth. Après avoir parcouru le midi de la France comme évangéliste nomade, il arriva à Genève, d'où il propagea ses doctrines tant par ses prédications que par ses écrits, mais surtout par la puissance de fascination personnelle dont il est doué, et fonda ainsi de proche en proche sa secte, dont il visite de temps à autre les diverses communautés.

FRÈRES PRÊCHEURS. Voyez Dominicaine.

FIN DU NEUVIÈME VOLUME.