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778 FRÉDÉRIC prit les rênes du gouvernemcnf. Place h U têle de l'Union protestante en sa (pialité de reformé, il attira de plus en |ilus sur lui l'altentiou des princes protestants d'AUeuiagne. Ferdinand II, élu empereur d'Allemagne, il rrantl'ort, le 2S août 1619, ayant H(: déclaré déchu de la couronne de lîoliême par les états de ce rojaume, une élection faite à l'unanimité appela au tiûne, proclamé vacant, Frédéric, qui, sur les instances de sa fcnirac, et dans l'espoir d'être secouru par l'Union ainsi que par son beau-père, l'accepta après quelnue liésitation, et fut effectivement couronné le 2 novembre suivant. La bataille du Weissen-Bcry, livrée prés de Prague, le S novembre 1620, mit lin à son épbémère royauté. Vaincu, il se réfugia en Hollande, en traversant la Silésie cl le Urandebourg, et devint à cette occasion l'objet de railleries de toutes espèces. C'est ainsi que, par allusion à la courte durée de son règne, on l'appela le roi d'hiver ( voyez CcEBRri de tiiente axs ), et qu'un placard affiché à Vienne, il la portcdu résident d'Angleterre, le désignait comme ayant perdu une couronne, et offrait une bonne récompense à qui la lui rapporterait. Mis au ban de l'tCmpire en 1021, son élcctorat fut occupé par le duc Maximilien de Bavière etdes troupes espagnoles : et en 1G23 il fut déclaré déchu de sa dignité d'électeur. 11 mourut à Mayence, le 19 novembre 1632, sans avoir été réintégré dans ses droits. FKÉDËRIC. Deu\ rois de Prusse ont porté ce nom, qu'illustra Frédéric le Grand, sans compter les Frédéric- Guillaume, qui forment une autre série. FRÉDÉIUC V, qui en qualité de premier roi de Prusse régna de 1711 à 1713, et qui comme éleeteur de Brandchourg et duc souverain de la Prusse régna dès IGSS sous le nom de Frédéric III, né le 22 juillet 1G57, à Ka^- ni-çgberg, était fils cadet du grand-électeur Frédéric- Guillaume et de la première femme de ce prince, et hérita des droits de son frère aîné, Charles-Émilc, décédé à Strasbourg, en 1674. Dans sa jeunesse, la mésintelligence qui éclata entre lui et sa belle-mère inilua sur ses relations avec son père, qui d'abord songea à le déshériter, mais qui ensuite consentit à modifier l'acte de ses dernières volontés, en ce sens que Frédéric lui' succéderait dans l'Élcctorat et les territoires qui en dépendaient, tandis que ses frères consanguins auraient en partage les territoires qui ne faisaient pas partie de l'Électorat. Slais aussitôt après s'être assuré des dispositions favorables de l'empereur en lui rendant le cercle de Sclnvicbus , Frédéric cassa le testament de son père, prit possession de tous les Etats qui avaient appartenu au grand-électeur, et se borna à douner à ses frères des charges et des apanages. Dès qu'il fut à la tèle des affaires, Frédéric \" fit preuve d'autant de sollicitude que son père pour accroître la puissance de sa maison ; et les ressources que la piudence paternelle avait su accumuler le mirent à même d'atteindre son but. 11 s'entoura d'une cour cérémonieuse, modelée sur celle de Louis XIV, et s'allia avec les principales puissances de l'Europe, à la disposition desquelles il mit souvent ses troupes comme auxiliaires. Ainsi, il seconda le prince Guillaume d'Orange dans sou entreprise contre Jacques II, en lui envoyant 6,000 hommes, qui prirent une part décisive à la bataille de la lîoyne. Il fournit contre la France 30,000 lionimes à l'armce des Impériaux qui, en 1CS9, ravagea le palatinat du Rhiu, et se mit lui-même à la têle de ce corps, avec lequel il s'empara de Kaiserswertli et de lîonn. Il prit également part, eu 1690, à la campagne du lilun, quoique sans résultat notable ; et en 1691, moyennant 150,000 thalers de subsides, il envoya au secours de l'empereur, alors fort embarrassé par les Turcs en Hongrie, 6,000 hommes de ses meilleures troupes. Frédéric 1" ne gagna pourtant à la paix de Ryswick que la confirmation des avantages précédemment assurés à son père par lapais de Westphalie et par le traité de Saint-Germain-eu-Laye. Il n'en réu.ssit pas moins à agrandir d'une autre manière ses États. Ainsi, pour prix de la cession du cercle de Schwiebus, qu'il Ut à l'empereur moyennant une indemnité de 250,000 thalers, ce prince le reconnut formellement comnit duc .souverain <le la Prusse. Fn 1698, il acheta de l'électeur de Saxe, Frédéric-Auguste 1'"', moyennant ;jiO,000 thalers, la charge héréditaire de vidamc du chapitre de Qucdlinhourg, la prévôté impériale de Nordhauseu et le bailliage de Pétcrsberg, près de Halle; et du comte deSolms-Iîraunfeld, moyennant 300,000 thalers, le comté de Teklenbourg. En 1703 il prit possession de la ville d'Elbing, qui déjà avait été engagée au grand-électeur, mais dont remise n'avait point encore été faite. .\ l'extinction de la maison de Longuevillc, il obtint la principauté de Neufchitcl et le comté' de Valengin, tant pour prix des services qu'il avait rendus à Guillaume III, qu'en raison des prétentions de sa mère à cet héritage. 11 acheta du margrave de Kulndiacb, moyennant une rente viagère, ses prétentions sur liayreuth; et comme duc de Clèves, il prit aussi possession de la Gueidre, que Charles-Quint avait autrefois enlevée au duc Guillaume de Clèves. L'éli'vation au trône de Pologne de l'électeur de Saxe et celle du prince d'Orange au trône d'Angleterre étaient de nature à faire naître dans un esprit si épris de l'éclat extérieur de la puissance, le désir de ceindre à son tour une couronne royale. Après des négociations suivies pendant plusieurs années, les manoeuvres mises en usage par son envoyé à Vienne réussirent enfin à rendre l'empereur favorable à ses vues. Le 16 novembre 1700 intervint un traité par lequel Léopold promettait de le reconnaître en qualité deroi de Prusse, et oii, de son coté, Frédéric s'engageait à mettre en campagne, pour aider l'empereur dans la guerre de la succession d'Espagne, qui allait commencer, un corps auxiliaire de 10,000 hommes, à entretenir une garnison dans la forteresse impériale de Pliilippsboutg, à renoncer au payement du reliquat dont l'empereur se trouvait encore débiteur à son égard, il voter ii la diète de l'Empire comme l'empereur sur toutes les questions relatives aux affaires intérieures de l'Empire, à donner toujours dans les élections futures sa voix u uu prince autrichien , enfin ;i ne jamais se soustraire à aucune des obligations imposées aux autres membres de l'Empire. .\ peine apprit-il que ce traité était signé, qu'il partit au milieu de l'hiver, avec sa famille et toute sa cour, pourKoenigsberg,oii,le 1 s janvier 1701, il se fit couronner roi avec toute la pompe imaginable, après avoir, la veille, créé l'ordre de l'Aigle-Noir. L'exemple de l'empereur, qui le reconnut immédiatement comme roi, fut d'abord suivi par les électeurs , puis successivement par toutes les autres puissances de l'Europe, à l'exception de l'Espagne et de la France, qui ne lui accordèrent ce titre qu'en vertu du traité d'Utrecht, des états de Pologne, froissés dans certains intérêts particuliers, et du grand-maître de l'ordre Teutonique. Frédéric V ne prit aucune part à la guerre du Nord ; mais quand éclata la guerre de la succession d'Espagne, il mit à la disposition de l'armée impériale sur les bords du Rhin 20,000 hommes, et plus tard en Italie 6,000 hommes qui , sous les ordres du prince Eugène, ne contribuèrent pas peu au succès de la journée de Turin. Frédéric \" ne vit toutefois ni la fin de cette guerre ni la conclusion de la paix d'Utrecht. Depuis longtemps valétudinaire, il mourut le 25 février 1713, des suites de l'impression de frayeur que produisit dit-on, sur lui la vue inattendue de sa troisième femme, Louise de Mccidembourg, qui était affectée d'une maladie mentale, et qui s'était momentanément soustraite à la surveillance de ses gardiens. Une immense vanité, une irrésistible propension pour les exagérations de la magnificence, une prodigalité extrême à l'endroit d'indignes favoris, et une froide ingratitude à l'égard d'hommes de vrai mérite, une facilité égoïste à accabler ses sujets d'impôts et de charges de toutes espèces, tels étaient les défauts qui faisaient oublier sa bonté naturelle, sa bienveillance pour .ses sujets et sa fidélité à tenir ses engagements. Il avait été trois fois marié: 1° avec Elisabeth- [lenrielte, de Hesse-Cassel j 2° en 1684, avec Sopliic-'Charlottc, de H»-