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1 FIBRE a dit Juurdan, que, dans l'étal actuel de nos connaissances en physiologie, on devrait proscrire le moi fihrc, auquel se rattachent malgré nous tant d'idées erronées, et (jui d'ailleurs entraîne nécessairement l'idée d'un corps solide, allongé et très-mince; les quatre ordres de libres indiquis par Cliaussier sont insuffisants pour représenter les divers tissus secondaires ou systèmes organiques dont l'économie animale renferme sans contredit un plus grand nomhre ; d'un autre côté , ils sont trop multipliés s'ils n'expriment que les formes élémentaires primitives, puisque les dernières ohservalions permettent d'établir que le nombre de ces formes se rtduit à deux, savoir : le tissu cellulaire et le tissu vasculaire. " N. Cleumont. FIBRINE, principe immédiat des animaux qui fait la hase du tissu musculaire, et dans lequel on a placé même le siège de l'irritabilité de ce tissu. On le trouve aussi dans la couenne sanguine ou inflammatoire , et dans le chyle. La fibrine a été nommée autrefois matière plastique , et on lui a fait jouer un grand rôle dans la production des phlegniasies. On l'obtient facilement du sang en laissant coaguler ce liquide, ou en l'agitant avec de petites branches de bouleau réunies en faisceau ; on rassemble ensuite les filaments fibreux qui s'attachent au balai, et on les lave pour les débarrasser entièrement de la matière colorante. Ainsi obtenue , la fibrine est blanche , solide , sans saveur , sans odeur , plus pe.santc que l'eau. Élastique tant qu'elle est humide , elle devient cassante , jaune , en se desséchant. Elle est insoluble dans l'eau , mais se dissout dans les acides et certains alcalis (la potasse, la soude); par la dislillalion, elle fournit beaucoup de carbonate d'ammoniaque : le résidu carbonisé contient du phosphate de chaux, de magnésie, du carbonate de chaux et de soude. L'analogie de composition a fait donner le nom de. fibrine végétale au principe essentiel du gluten, que Berzélius nommait albumine végétale. D' Bbicheteau. On avait admis généralement que la fibrine est une substance identique avec l' a 1 h u m i n e, quant à sa composition. Les nombreuses analyses de M. Mulder, celles de M. Liebig et ses élèves conduisaient à cette conséquence. L'analyse des diverses fibrines nous a conduit à un tout autre résultat. Pour préparer la fibrine destinée à l'analyse, on la purifiait d'abord par un lavage prolongé à l'eau froide, puis on la traitait à chaud, par l'alcool et ensuite par l'étlier. La fibrine traitée de la sorte était desséchée et pulvérisée ; ensuite elle était soumiseàde nouvelles digestions àralcooletàl'éther bouillants, puis on la desséchait à 140° dans le vide. Quant à la fibrine de farine, celle qu'on retire du gluten brut, elle avait à subir un traitement particulier pour la débarrasser soit do raniidon qu'elle entraîne mécaniquement , .soit de la caséine et de la glutine qui l'accompagnent. Voici la moyenne de l'analyse de la fibrine de sang d'homme : Carbone 52,78; hydrogène, 6,U6; azote, 16,78; oxygène , 23,48. La fibrine épuisée par l'eau bouillante offre exactement la même composition que l'albumine. Dans cette circonstance , la fibrine cède à l'eaii une matière particulière, et perd de l'ammoniaque par l'ébullilion. La matière dissoute par l'eau diffère des matières albumiiieuses par sa composition et ses propriétés ; elle diffère de la gélatine, dont on l'a rapprochée, en ce qu'elle ne se prend pas en gelée ; elle précipite par le tanin et par l'acide nitrique. J.-B, Dumas, de rAcadèniic des sciences. FIBRO-CARTILAGES. Sous ce nom, on comprend en analomiedes corps consistants, d'un blanc grisâtre, élasti ques, qui rappellent parleur texture fibreuse la structure des ligaments, et par leur couleur et leur densité l'organisation des cartilages. Les fibro-cartilages sont toujours situésau voisinage des os et des ligaments, entre lesquels ils établissent comme une transition par leur consistance et leur élasticité. On peut en distinguer plusieurs variétés : qiieiques-uns n'ont qu'une existence pour ainsi dire temporaire, et selransfor- nent à la longue en ti.ssu osseux; les autres ne changent jamais. Les premiers se développent ordinairement dans l'é- - FICHE pais.scur des tendons, comme cela se voit pour la rotule et les os sésamoides, qui ne sont dans le principe que des fibro- cartilages. Ils se forment aussi dans l'ipaisseur du pério. ste ou du tissu ligamenteux (pii adhère aux os, ainsi qu'on l'observe toutes les fois qu'un tendon, glissant contre un os, n'est .séparé de celui-ci que par le périoste ou par une gaîne ligamenteuse. Les fibro-cartilages de la seconde classe, c'est-à-dire ceux qui ne subissent aucune transformation ultérieure , se rencontrent surtout au voisinage des articulations, dont tantôt ils occupent l'intérieur, et dont ils circonscrivent d'autres fois le pourtour. .Nous avons des exemples de ces derniers à l'articulation de la cuisse avec le bassin et à celle du bras avec l'épaule. Dans ces deux articulations en effet, la tête arrondie de l'os du membre est reçue dans une cavité de l'os du bassin ou de l'os de l'épaule, qui serait bien superficielle, si la profondeur n'en était accrue par la .saillie que forme à la circonférence de la cavité un épais sourcil de tissu libro-cartilagineux. Dans d'antres cas, ils sont interposés aux surlaces articulaires contiguès. Ils se présentent alors sous la forme de ménisques, remplissent tout le champ de l'articulation ou n'en occupent qu'une partie. Ils sont plus épais à la circonférence, où ils adhèrent aux ligaments, et amincis à leur centre ou à leur bord intérieur, qui fiotte dans l'article. Us sont blancs, lisses et unis. Tels sont ceux des articulations temporomaxillaires, qui séparent entièrement la surface articulaire du temporal de la surface articulaire de l'os maxillaire. Us soni percés à leur centre d'une ouverture circulaire. Tels sont encore ceux de l'articulation du genou , qui ont une forme semi-lunaire, sont épais à leur circonférence extérieure, adhérente aux ligaments de l'articulation, et sont amincis et tranchants à leur bord interne, qui est concave. Ils couvrent donc une partie des surfaces articulaires du tibia, qui ne touchent que par leur partie centrale aux mêmes surfaces du fémur. D'autres fois enfin, ces fibro-cartilages, intimement unis aux surfaces correspondantes des os, rétablissent entre eux la continuité. C'est ce qu'on observe pour les os du crâne et d'une manière bien plus sensible pour les corps des vertèbres. Ce moyen d'union a pour effet de donner une certaine souplesse au système d'os qui sont ainsi reliés entre eux. Les fibro-cartilages des vertèbres sont épais, lieuses et fibreux à leur contour, moins épais, plus élastiques à leur centre. C'est à cette élasticité qu'ils doivent de résister aux frottements destructeurs dont les vertèbres subissent l'influence, lorsque des anévrisnies de l'aorte se développent dans leur voisinage. D"" Fondreiox. Fie. Les chirurgiens ont donné ce nom à certains fongus. U n'est plus guère usité que dans l'art vétérinaire. FICAIRE, un des noms delà petite éclaire. FICELLE. Voyez Corde, Corderie. FICHE. Ce mot, qui vient évidemment de ^jere, fixer, introduire dans, est susceptible d'un grand nombre d'acceptions. D'abord il sert à désigner de petits morceaux de bois, perches ou jalons fixés en terre pour indiquer les limites d'un espace de terrain quelconque, comme l'emplaceuient d'un camp, par exemple. On donne fréquemment aussi dans les arts le noui de fiches à des corps fixés dans d'autres corps. C'est, en termes de lutherie, le nom que portent les chevilles autour desquelles on entortille les cordes de fer ou de cuivre d'un grand uombre d'instruments. Dans la serrurerie, on désigne sous le même nom les corps en fer sur lesquels se meuvent et sont soutenues les fenêtres, les portes, etc. : c'est ce que le public nonmie ordinairement de^ gonds. On désigne aussi en maçonnerie sous le nom de fiches un outil plat, long et pointu , servant à t>liasser l« mortier dans les jointures des pierres. Le mot fiche est très-usité dans les jeux ; dans ce cas Roquefort le fait dériver de l'anglais ^îiA , poisson. Les fiches sont de petites lames ou morceaux de bois, d'ivoire ou de tout antre corps, destinés à représenter de l'argent ou des jetons, quand ceux-ci viennent à manquer ou lorsqu'on I veut en subdiviser la valeur. U v en a de différentes cou