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FENOUIL — FEODALITE touleur blanchâtre tirant sur un jaune pâle; elle est quel 3^1 quefois rameuse, mais seulement quand la nature du terrain s'oppose à ce qu'elle pivote. La tige de cette plante est d'un vert glauque magnifique , surtout dans sa partie suptirieure, qui devient rameuse, et s'itale enbuisson à parllr de quelque distance du sol. Ses feuilles, amplexicaules et dépourvues de toutes aspérités, sont ternées et deux ou trois fois ailées, et ont leurs pétioles memlraneux à leurs liords. La fleur du fenouil, qui paraît ordinairement en juillet ou août, est d'un beau jaune orangé clair, et répand à une grande distance son oiieur agréable. Le fruit est lenticulaire, comprimé, strié, et forme de deux semences, petites, ovales, appliquées l'une sur l'autre, nues et marquées de trois ncrvui es au dehors. Le fenouil est bisannuel; mais on peut le conserver aussi longtemps qu'on le désire, en coupant soigneusement les (leurs au fur et à mesuie qu'elles paraissent. Les chimistes retirent de cette'plante plusieurs substances, entre autres une liuile volatile aromatique trés-suave, dont le poids spécilique est 0,09. Dans les pays cliauds, le fenouillaisse échapper de ses rameaux une liqueur blanche épaisse, qui se durcit h l'air, et qui est connue sous le nom rie gamme de fenouil. On faisait entrer le fenouil dans la composition de la thériaque d'Andromaque, du Mithririate, du philoniuni romanum, du diopha-nic, des pilules dorées, et dans la composition hamcch. On fait aussi avec la graine de cette plante un vin aromatique, qui est trés-préconisé dans certaines maladies. L'eau distillée du fenouil entre dans la composition de plusieurs collyres résolutifs. Dans le midi de la France , on récolte la graine du fenouil pour la vemire aux confiseurs , qui en font de petites dragies d'un goù\. anisé très-agréable. Les Allemands la réduisent en poudre, et s'en servent en guise de poivre pour assaisonner c|uanlité de mets et donner au pain un parfum qui ouvre l'appélit. A Paris, les confiseurs remplacent dans beaucoup de préparations l'angélique par les tiges tendres de fenouil, et les font également confire dans le sucre en foimes de bitons. On ne saurait faire une grande différence au goût entre ces deux plantes ainsi piéparées. Les lîomains aimaient tant l'odeur du fenouil ([u'ils s'en couronnaient dans les festins. Ce sont eux sans doute ipii ont laissé en l' rance , dans les pays qui avoisinent les ports de mer, l'usafje d'envelopper de feuilles de fenouil beurrées certains poissons, tels que le maquereau et l'esturgeon, pour les faire cuire sur le gril. Cette préparation ajoute singulièrement au goût de ces poissons, et les vrais amateurs de bonne chère ne sauraient la dédaigner. On rôtit de la même manière les cailles et les perdreaux ; mais les gourmets les préfèrent en général cuits dans les feuilles de vigne, ou bardés de lard seulement. Jules SAiNT-Asioin. ' FENOUIL D'EAU, nom vulgaire de l'fcnanthe aquatique et de la renoncule floltanle. FENOUIL MARIIV',1-E.\0UILD1': JlF.n, noms vulgaires du cnl/imiim marUimnm ou bacile. FENOUIL PUANT ou ANETII. C'est Canethcum graveoten.'i, aujourd'hui unique espèce d'un genre d'ombellifères dont plusieurs plantes ont élé retirées par les botanistes modernes, pour former iliver» genres vosins, entre autres le genre /(')(((»;«»( ( vinjc:, I'knouil ). Le fenouil puant croit spontanément dans toute la région méditerranéenne. FENTE et IlEFENTE, vieux termes'de jurisprudence. Le miAfcii/c était synonyme de pnrtnrjc , et rejcntc signifiait subdivistnn d'un lut en deux. Lu matière de succession asiendanle o>i collatérale, ou procédait à l^ feule, c'est-ii-dire a la divisinu <les biens en deux moitiés, l'iuie pour la ligue paternelle, l'aidre pour la ligne maternelle. La irfeiite était l'acte par lequel un ]iarlageail entre les branches d'une même ligne la pcution ijui lui elait dévolue. Le Code Civil n'a admis ni ce système ni ces distinclions. FENUG11E<;, ncuu vulgaire île la Ingimella feniiin gr.rcum ( loyci TiuuoMli.Lt ). FEO ( l'iuMiKsr.o), célèbre couipositcur , né àNapIes, en 1699 , y étudia le chant et la composilion sous la direction de Domenico Gizzi, et se rendit ensuite à Rome pour y prendre des leçons de contrepoint de Pitoni. Ses étude terminées, il composa dans cette ville son premier opéra, Ipermmeslra, qui obtint le plus grand succès. Trois autres opéras succédèrent à cet ouvrage dans l'intervalle de 172S à 1731. En 1740 Feo retourna à Naples, et y fut chargé de la direction de la célèbre école de chant fondée par Pitoni. Indépendamment de plusieurs opéras, on a de lui un certain nombre de psaumes et de messes, dont une à dix voix, un Oratorio, des Litanies et un Requiem. Le style de ce maître est noble, grave et plein d'expression, chaleureux et vrai; il porle le caractère de la perfection.

FÉODAL (Droit). Voyez Droit féodal.

FÉODAL (Système). Voyez Féodalité.

FÉODALITÉ. A la fin du dixième siècle, lorsque la féodalilé fut définitivement constituée, son élément territorial portait le nom de fief (feodum, feudum). Ce mot ne se rencontre qu'assez tard dans les documents de notre histoire. 11 apparaît pour la première fois dans une charte de Charles le Gros, en 884 : il y est répété trois fois, et à peu près à la même époque on le rencontre aussi ailleurs. Selon les écrivains allemands, son étymologie est d'origine germanique, et vient de deux anciens mots, dont l'un a disparu des langues germaniques, tandis que l'autre subsiste encore dans plusieurs, spécialement eu anglais : du mot/e, fee (salaire, récompense), et du radical 0(/ (propriété, hieu); en sorte (\\xe feodum désigne une propriété doimée en récompense, à titre de solde, de salaire. Celle origine me parait beaucoup plus probable que l'origine latine (/«/es) : d'abord à cause de la structure même du mot, ensuite parce qu'au moment où il s'introduit dans notre territoire, c'est de Germanie qu'il vient; enfin, parce que dans nos anciens documents latins ce genre de propriété portait un autre nom, celui de beneficium. Dans la charte même de Charles le Gros, et jusque dans une charte de l'empereur Frédéric V, de 1102, /eof/«?ra et ieHe/îcH^;» sont employés indilféremment. Ce que nous avons dit des bénéfices s'applique donc aux fiefs, car les deux mots sont, à des dates diverses, rex|)iession du même fait. A la fin du dixième siècle, la société féodale est définitivement formée; elle a atteint à la plénitude île son existence , elle possède notre territoire. Ces châteaux <iui ont eouverl notre sol, et dont les ruines y sont eparses, c'est la féodalité qui les a construits ; leur élévation a clé, pour ainsi dire, la déclaration de son triomphe. La guerre était partout h cette époque; partout devaient être aussi les monuments de la guerre, les moyens de la taire et de la repousser. Kon-seulement on construisait des chileaux forts, mais on se taisait de toutes choses des fortifications, des repaires ou des habitations défensives. "Vers la fin du onzième siècle, on voit à Nimes une association dite des chevaliers des arènes

ce sont des chevaliers qui s'étaient établis dans l'amphithéitre

romain et s'y retranchaient au besoin. La plupart des anciens cirques ont été employés au même usage et occupés quelque temps en guisede château. Les monastères, les églises, se fortifièrent aussi ; on les entoura de fossés, de remparts, de tours ; les b o u r g e o i s tirent comme les nobles. Les villes, les bourgs, furent fortifiés. Bien plus, l'ennemi était souvent au-dedansdcs murs; la guerre pouvait éclater de quartier à quartier, de porte à porte, et les fortifications pénétraient partout comme la guerre. Chaque rue avait ses barrières, chaque maison sa tour, ses meurtrières, sa plat»- forme. Dans quelle directiim devait se développer la petite société que rcnlermait le château? l^e premier trait de sa situation est l'isolcmeid ; le second , c'est une oisiveté singulière. De lit cette longue série de courses, de pillages, de guéries, (pu caractérise le moyen ;\ge, etiet du genre de l'hahilation feoilaleel de la silii.iliun matérielle au aulieude laquelle ses maîtres élaient placés. Ils ont clu>rché partout le mouvement social qu'ils ne trouvaient pas dans leur iuté