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DUNSTAN —

roi confia la direction de ses tr<îsors, de son administration et de sa conscience. Le pouvoir de Dunstan, fonde à la fois dans le ciel et sur la terre, devint immense à la cour et sur l’esprit du peuple. Les grands le redoutèrent à l’égal du monarque , et les peuples le révérèrent comme un saint. Dunstan, dont l’ambition était satisfaite, ne renonça point à l’austérité de mœurs qui l’avait conduit à la plus liaute faveur. 11 avait remarqué combien les règles monastiques s’étaient relâchées dans les couvents du royaume : il forum le projet de rappeler les religieux à leur stricte observance. 11 y parvint sans difliiulté. Mais il voulut alors porter son esprit <le réforme dans la conduite du clergé séculier, et le mariage des ecclésiastiques devint l’objet de son ardente critique et de .se-i admonitions. Il ne parvint qu’à susciter des trouilles violents dans l’iiglise, et à jeter les espriU dans un état adligeont d’aigreur et d’agitation, lidred mourut, après neuf ans de règne, en O.Oi, et l’abbé de Glastonbury se retira dans son couvent. Bientôt il s’éleva violemment contre la liaison, peut-être contre l’union légitime du roi lidwy avec la belle Ellielgive. Edwy délestait les moines et Dunstan. Il lui demanda compte de son administration financière. Dunstan déclara que tout l’argent qu’il avait reçu avait été employé d’après les ordres d’Edre<l, et que les plus grosses sommes étaient devenues le [lartage des pauvres et des ser-Tilcurs de Dieu. Edwy donna l’ordre de l’arrêter, et fit saisir ses propriétés. Dunstan prit le parti de s’expatrier. Il se rendit en Flandre, où l’avait piocédé s ;i liante réputation de sainteté, et le comte Ainolf lui donna le monastère de Saint-Pierre, dans la ville de Gand.

Le premier acte du roi Edgar fut de rappeler près de lui l’abbé de Glastonbury, et de le nommer évéque de Worcesler. En 959, il donna l’cvéclié de Londres à Dunstan , lui restitua ses abbayes de Glastonbury et d’Abingdon, et le combla de faveurs. L’arclicvécbé de Cantorbery était à cette époque régi par Byrtlielm, jadis évêque de Slierburn, et que la volonté d’Edwy avait porté au siège métropolitain. Dunstan se liÂta de prononcer que Byrtlielm était un prêtre faible, incapable, cl celui-ci s’esliina trop licurcux de retourner à son ancien évèclié, résignant la métropole à Duftslau, qui se fil reconnaître par le pape Jean XII, et reçut do lui le pallium. Comme le saint homme possédait lui-même deux évêchés, il parvint h obtenir la faculté de les céder à deux de ses créatures, et à conserver une haute influence sur la direction de ces diocèses. Créé légat du sainl-siége par le pape Jean Xll, il s’occupa plus que jamais de la réforme des monastères. Il publia à ce sujet la Concorde des Règles, recueil d’anciennes constitutions monastiques combinées avec celles de l’ordre de Saint-Benoît. Il fit aussi pour la réforme des clercs un recueil de canons qui avait pour titre : Canons publics sous le roi Edgar. En 9S8, prêchant le jour de l’Ascension, il termina par un piesseutiment mélancolique de sa fin prochaine, et mourut en effet le 19 mai de cette année. Auguste S.vvAi ;NtR.

DUO, composition musicale à deux parties obligées. Le duo vocal est presipie toujours accompagné par l’orchestre ou un instrument tel que le piano , la harpe , la guitare. Le duo instrumental ne se compose que de deux parties, qui récitent et accompagnent tour à tour.

Les mêmes -sentiments, les mêmes situations qui dans un opéra amènent la cavatine donnent lieu aux duos, aux trios, aux quatuors, aux quintettes. Ce sont des tableaux h plusieurs personnages conçus d’après les mêmes principes et les divers plans : les détails de l’air ou de la cavatine, les iiiiage-s même qu’ils nous représentent conviennent parfaitement i tous ces morceaux , qui , avec un cadre plus étendu, ne sont pour ainsi dire que des airs à plusieurs Toix. La seule difféience que l’on y remarque, c’est que le concours des interlocuteurs animant le discours musical, le compositeur ne se trouve point obligé de recourir si souvent au chant mstrunicntal , aux traits d’orchestre pour faire re-DUODENITE

poser le chanteur et lui donner le temps de prendre haleine. Un chant large, divisé d’abord en solos d’One certaine étendue, et suivi d’un dialogue plus serré qui amène un ensemble mélodieux et brillant ou véhément et passionné , telle est la coupe la plus ordinaire des duos dramatiques. Ceux de VOlimpiade, de Paisiello : A’e" giorni iiioi felici ; de Guillaume Tell : Où vas-tu ; de Don Juan : Ah ! laisse-moi mourir, sont disposés de cette manière. Souvent un ensemble gracieux ou pathétique d’un mouvement lent est placé au centre du duo ; un allegro brillante le précède, un l’ivace le suit ; telle est la forme adoptée par Rossini pour les quatre duos de Semiramide. Quelques duos sont tout en dialogue, d’autres débutent par l’ensemble, d’autres sont dessinés en rondeaux.

Le duo instrumental est composé d’après les mêmes règles que la sonate ; il se divise en deux, trois ou quatre morceaux de différents caractères, et l’on pourrait le considérer comme une sonate dialoguée.

Le violon et la flûte sont les instruments pour lesquels on compose le plus de duos. Deux instruments d’espèces différentes sont réunis aussi pour l’exécution d’un duo. On a écrit des duos pour deux violons , ileux flûtes , deux clarinettes, deux bassons, etc. ; des duos pour violon et violoncelle , note et violon , clarinette et basson , cor et harpe , violon et piano, etc. ; il y a même dis duos pour deux pianos. Castil-Bl.e.

DUODÉCIMAL (de duo, deux, et decem, dix), sy.stème de numération qui aurait pour base le nombre 12. Pour écrire les nombres dans ce système , il faudrait 12 caractères, qui seraient, par exemple : 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, a et 6. .vec ces caractères, 10 s’écrirait a, et 1 1, 6 ; 6 •- 1 , ou 12, s’écrirait 10 ; 20 représenterait 24 ou deux fois 12 ; CO ou 5 fois 12 s’écrirait ôO ; 100 représenterait 144 ; 13 s’écrirait 11, la désignerait 22, 107 s’écrirait sô. Le système duodécimal aurait quelques avantages de plus que celui qui a été adopté, parce que 12 a plus de diviseurs que 10. Néanmoins, le système décimal n’est pas assez imparfait pour qu’on doive le clumger, ce qui ne pourrait d’ailleurs se faire sans inconvénient. TEïSSÈnuE.

L’Allemand Werneburg est probablement le .savant qui s’est le plus occupé du système de numération duodécimale ou dodécadique. Il en a non-seulement vivement recommandé l’adoption, inventant les nouveaux chiffres elles nouveaux mots qu’en nécessiterait l’usage ; mais il a encore publié un barème, ou livre de comptes faits, adapté au système dodéciulique, ouvrage qui parut en 1800. DUODÉXITE. On donne ce nom à rinflammation de l’intestin duodénum. Cette maladie, assez rare d’ailleurs, a été longtemps confondue et décrite avec la phlegmasie de l’ensemble du tube digestit , connue sous la dénomination d’entérite ou de gastro-entérite. C’est à l’école de Broussais que nous devons les premières notions sur la duodénite considérée comme maladie spéciale et distincte. La situation profonde, la presque immobilité, le peu d’étendue du duodénum , et très-probablement la nature des fonctions de cet intestin, l’exposent très-peu aux irritations phlegmasiqiies qui attaquent si souvent l’estomac et les autres parties de l’appareil digestif.

La duodénite, qui existe le plus souvent sans doute avec les autres phlegmasies du tube digestif, et dont il est si difficile de la distinguer, a été cependant observée et décrite dans un certain nombre de cas particuliers ; elle est ordinairement caractérisée par une douleur sourde et profonde dans l’épigastre, vers rhy|X)chondre droit, de la soif, des nausées, des vomissements bilieux , des urines salranécs, de la constipation, et .souvent une teinte jaunitre de la peau et des yeux , de la fièvre ; et à cela il faut joindre quelques symptômes généraux et sympathiques de la gastro-entérite, phénomènes qui sont aussi inhérents à l’inflammation de la face convexe du foie, en contact avec le duodénum. Des auteuri