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DUMFERMLIIVE ou DUNFERMLINL, riclie ville du comté de Fife , en Ecosse, bilie sur une colline, dans une belle contrée, compte une populatioin ilc U,000 âmes. On y trouve d’importantes manufactures (le linge de table et dVtoffes de colon, dont les produits, joints à ceux des mines de houille et des vastes carrières de chaux qui avoisinent la ville, donnent lieu à un commerce des plus animés. On y remarque les ruines d’un vieux manoir, jadis résidence favorite du roi d’Ecosse Malcolm, et où naquit Cliarlcs 1", ainsi que les débris d’une vaste et antique abbaye de l’ordre des Bénédictins. On y montre en oulrej le tombeau de Robert Bruce. _^

DU^IFRIES, l’un des comtes occidentaux de l’Lcosse méridionale entre les comtés de Lanark, de Peeble», de Selkirk, de Roxburgh, de Kirkcudbright et d’Ayr, le golfe de Solway, la mer d’Irlande et le comté anglais de Cuml)crland, occupe une superficie d’environ 25 myriamètres carrés, avec une population de 7S,âOU habitants. Parcouru par des ramilications des monts Cliéviots, il est généralement montagneux, surtout au nord, ne présente sur une étendue assez vaste que landes incultes et arides et aussi de loin en loin quelques marais. Ce comté est arrosé par l’Annan, le Nitli et ri :sk. Le climat en est tempéré, mais humide ; le sol, fertile sur les bords des cours d’eau et dans les expositions favorables, offre dans les vallées de riches pâturages, particulièrement favorables à l’élèvedes moutons. Au pied de l’ilartfell, haut de 850 mètres, on trouve de riches dépôts houil- 1ers, et à Moffat, où existe aussi une source sulfureuse extrêmement fréquentée, des alunières ; de même qu’à Leadshill, sur la limite du comté de Lanark, des raines de plomb qui donnent lieu à une exploitation des plus actives. La pèche, l’agriculture, l’élève du bétail et r^Nploitalion des mines constituent les principales ressources des habitants. Ce comté forme trois vallées bien dictinctes ; celles d’Ailnan, d’Esk et de Silh. Il a pour chef-lieu Dum/nes , bâti sur le >'itli, qui y est navigable et qu’on y passe sur deux ponts. On y trouve un château, un bel liOtel de ville, la prison du comté, un théâtre, plusieurs églises et des cliapuUei à l’usage des dissenicrs, un collège, un monument à la mémoire du poète Robert Burns, et un autre à la mémoire du duc de Queensben^. Sa population, forte d’un peu plus de 11,000 âmes, s’occupe de la fabrication des toiles, des objets de bonneterie, des bougies, etc., et fait un commerce assez actif en même temps qu’un cabotage important. Il faut auss citer, parmi les localités remarquables du comté de Dumfries, les sources minérales de Moffat et le fameux hameau de Gretna-Grecn.

DUMNONIl, nom d’un peuple de la Bretagne II’, dont le territoire, situé au sud-ouest de Pile, occupait la pointe sud-ouest de Cornouailles, appelée aujourd’hui cap Lizard, ■et nommée jadis Diimoimiiim J’romontonum.

DUMNORIX. L’exil volontaire de Divitiac avait fait passer à son frère Dumnorix une partie de son crédit et de sa puissance. A l’époque où se préparait la grande émigration des Helvètes, celui-ci tenait le premier rang dans la cité éduenne. Plus jeune que Divitiac, ambitieux, chez un peuple dont il flattait les passions, il aspirait ouvertement à s’emparer du gouvcniement de son pays. Le chef des Helvètes, Orgélorix, chargé de diriger l’émigration et de demander pour elle le pass ;ige aux nations voisines, avait lie des intrigues avec quelques nobles gaulois, séquanes et éducns, mécontents du gouvernement de leur pays ou irapatients de s’en rendre maîtres. Il leur promettait, en échange de leur concours, son armée et ses ressources pour leur Iraycr la route du pouvoir et les y maintenir. Dumnorix ouvrit l’oreille à ces propositions : il accepta en mariage la fille ou la soeur d’Orgétorix, et disposa tout pour favoriser ses des.-eins. Celui-ci, d'ailleur>, ne s’était pas oublié dans son plan. Chargé d’une mission temporaire, il espérait, à l’aide de ses alliés, régner sur les Helvètes. Ses

— DUMNORIX

projets furent découverts ; flmt mis en jugement. La peine devait être la mort. Orgétorix parvint à s’t-chappcr ; et tan- <lis (|ue la cité helvétienne .se pn’parait à le poursuivre, il mourut. On soupçonna que c’était de ses propres mains. Dumnorix n’en tint pas moins la promesse qu’il lui avait faite de faciliter le passage des Helvètes sur les terres de leurs voisins. Son mariag ■ le liait â la cause de ce peuple. Grâce à l’arrivée soudaine de César à Genève, à ses immenses et rapidestravaux sur la rive gauche du Kliône pour boucher le («ssage aux Helvètes cuire ce fleuve et le Jura, la horile ne pouvait plus pénétrer dans la Gaule centrale qu’en passant par le pays des Séquanes (Franche-Comté). Il s’agissait d’obtenir la permission de ceux-ci. Dumnorix y employa son crédit et ses largesses. H réussit à décider les Séquanes à recevoir les Helvètes sur leur territoire, et à faire que les deux peuples s’engageraient réciproquement par otages, les Séquanes à ne point s’opposer au passage des Helvètes, les Helvètes à l’elTectuer sans violences, ni dégâts. Plus tard, par d’incessantes intrigues, Dumnorix, allié malgré lui de César, qu’il haïssait, essaya de le contrarier dans la guerre des Helvètes, tantôt en se faisant battre, malgré l’avantage du nombre, par l’arricre-garde île la horde, tantôt en empêchant les envois de blé des Eduens. A la considération de Divitiac, César, informé de ses menées, crut devoir l’épargner.

partir de cette époque jusqu’à la seconde expédition de 

César en Angleterre, Dumnorix n’est pas nommé une seule fois dans les Commentaires. Dans cet intervalle de qoatte années, que devint-il’ ? Continua-t-il d’accompagner César dans ses campagnes, ou se tint-il à Bibracte ( Autun ), attendant et espérant quelque revers des Romains qui le rendu à la liberté et à ses espérances ? Quand il reparaît, c’est avec les sentiments qu’on lui a vus d’abord, et une haine d’autant plus forte, qu’il avait dû la contenir et la cacher. César, qui ne voulait point laisser en Gaule, sur ses derrières, d’ennemis actifs et entreprenants, lui avait enjoint, ainsi qu’à d’autres chefs, de le suivre dans son expédition maritime, à titre d’otage. Il tenait surtout à avoir auprès de lui Dumnorix , connaissant son caractère avide de nouveautés, son ambition, son courage, son grand crédit parmi les Gaulois. Par une contradiction qui prouve qu’à beaucoup d’audace Dumnorix joignait beaucoup de légèreté, dans le même temps qu’il haïssait César, il se vantait dans l’assemblée de sa nation d’en avoir reçu la promesse qu’il serait roi de son pays , propos qui avait fort blessé les Eduens, lesquels toutefois n’osaient s’en plaindre, ne sachant pas si Dumnorix mentait ou disait vrai, et craignant également Dumnorix et César. Quoi qu’il en soit , quand Dumnorix se vit désigné parmi ceux qui devaicut accompagner César, il eut d’abord recours aux supplications pour rester dans la Gaule, disant, tantôt qu’il craignait la mer, à laquelle il n’était pas accoutumé, tantôt qu’il était retenu par des scrupules de religion. Puis, ayant perdu tout espoir, il se mit â prendre à part les chefs du pays, se plaignant de cette violence et les invitant à rester sur le continent. " Ce n’était pas sans motif, disait-il, que César dégarnissait la contrée de toute sa noblesse : son dessein était de faire périr, à son arrivée en Bretagne, des hommes dont il n’osait pas se débarrasser en préiience de leurs concitoyens. >■ En même temps il leur engagea sa foi et leur demanda la leur pour faire tout ce qu’ils croiraient utile à la Gaule. Plusieurs rapports instruisirent le général romain de ses menées. Voici son récit, auquel il ne faut rien changer. •> A ces nouvelles, dit-il. César, qui avait donné tant de marques de considération à la nation eduenne, résolut de ne rien négliger pour effrayer et arrêter Dumnorix. Pendant les vingt-cinq jours environ qu’il resta dans le port, retenu par le vent du nord-ouest, il s’appliqua à contenir Dumnorix dans le devoir, et néanmoins à ne rien ignorer de ses démarches. Enfin, le temps devint favorable, et César ordonna au troupes de s’embarquer.