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DUCAT — DUCERCEAU

de Francfort, ie Saxe ( 1797 ) , de Hambourg, 11 fr. 92 ; ce-

!ui de Copenhague, 9 fr. 47 ; le ducat spéciès , de la même 

ville, 11 fr. 86 ; celui de Hollande, 11 fr. 90 ; celui de Russie, 11 fr. 86 ; le même depuis 1796, 11 fr. 99 ; celui de Suède, îl fr. 70 ; celui de Cologne et de Trêves, U fr. 86 ; celui de Liège, Il fr. 79.

Ducado est le nom qu’on donne en Espagne à une monnaie de compte de diverses espèces. Le ducado de plata vaut 1 1 réaux d’argent ou 20 12/17 réaux de cuivre ; le dîicurfo de vellon, ou ducat de cuivre, U réaux de cuivre. Leducado de cambio, ou ducat de change, est plus important : 289 = 6,000 rêaux de cuivre.

Ducalo del regno est aussi le nom de l’unité monétaire d’argent frappée dans le royaume des Deux-Siciles. Elle est divisée en dix carlini ou 100 grani, et dans l’ile de Sicile, en 100 bajocchi et 1,000 piccio ?!. Le ducato est au titre de 13 d’argent, et pèse grammes 22,94. Le ducaton est une monnaie hollandaise d’argent, qu’on ne frappe que comme monnaie de la fabrication ; elle équivaut à 3 florins 15 cents de Hollunde ( 7 fr. 10 c. ), et est quelquefois désignée aussi sous le nom de ruyder { cavalier). DU CAURROY ( François-Edstacbe ) , chanoine et mailre de musique de la Sainte-Chapelle de Paris et de la chapelle des rois Charles IX, Henri III et Henri IV, né à Gerberoi, en Picardie, d’une famille noble et ancienne de ce pays fui déclaré le prince des musiciens de son temps ; et il est juste de dire qu’il méritait à plusieurs égards la réputation dont il jouit. Il mourut le 7 août 1609, âgé de plus de soixante ans, et fut inhumé dans l’église des Grands-.ugustins, où on lui érigea un tombeau sur lequel on lisait une épitaphe composée par le cardinal Duperron. Du Caurroy ne publia ses œuvres que peu d’années avant sa mort, n’ayant pas voulu, comme il le dit lui-même, mettre au jour dans sa jeunesse des ouvrages qu’il aurait désavoués dans un âge plus avancé. On a de lui : Mssa pro defunctis : cette messe fut pendant longtemps la seule qu’on exécutât à Saint-Denis aux obsèques des princes et des rois ; Preces ecclesiasticas, à 4, 5 et 6 voix, et Fantaisies, à 3, 4, 5 et 6 parties. La 3S’ lantaisie est une étude curieuse pour le temps sur les six notes ut, re, mi, fa, sol, la. On a aussi attribué à Du Caurroy la musique de nos anciens noèls, ce qui est inexact pour la plupart de ces airs, qui remontent à une époque plus reculée. . F. Danjou.

DU CAYLA (iMine). Voyez Cayla.

DUCCIO DI BUOiVIIVSEGAA, peintre de Sienne, qui suivit la direction de Cimabue, regardé généralement comme le créateur de la peinture moderne. Duccio était le fils , et suivant d’autres , seulement l’élève de Segna ou Buoninsegna , peintre de Sienne. A cela se borne tout ce qu’on sait de sa naissance. Ce qui parait certain d’ailleurs, c’est qu’en 1282 il était déjà établi comme maître à Sienne, et qu’en 1308 il fut chargé d’une grande toile pour le maître autel de la cathédrale de cette ville ; travail qu’il acheva en 1311, et qui obtint un grand succès. Le jour où ce tableau fut pour la première fois exposé en public , la population , enthousiasmée, fit entendre les plus vives acclamations, et conduisit processionnellement l’œuvre de l’artiste à la cathédrale, toutes cloches en branle. Ce tableau, qui est en deux parties, l’une faisant face au spectateur, l’autre regardant l’abside, se voit encore aujourd’hui dans la cathédrale de Sienne. Seulement, ou l’a dédoublé. L’une de ses parties orne les murailles du chœur, et l’autre la sacristie. La première représente la sainte Vierge avec l’enfant Jésus, entourée d’anges, de saints et des quatre patrons de la ville ; l’autre , l’histoire de la Passion de Jésus-Christ en 26 petits compartiments. Dans l’une et l’autre, il règne une délicatesse et une perfection incroyables pour une époque si reculée. Sentiment du beau , composition vigoureuse , motifs nouveaux, étude approfondie du sujet, on trouve toutes ces qualités réunies au plus haut degré dans l’œuvre de Duccio, DICT. UE LA tU-XVLl>SAiiO.. — T. Mil.

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quoiqu’elle n’égale pas les œuvres de l’art byzantin que l’artiste a prises pour modèle.

Suivant Rumohr, Buoninsegna serait mort peu de temps après avoirterminé ce grand tableau, qu’en 1850 Emile Braun a publié en 26 planches de la moitié de la grandeur de l’original, d’après les dessins de F. de Rhoden, gravé par Bartoccini.

DUCEIVAIRE et DUCENTAHIE. Le mot tout latin ducenarius , ducentarius , est mentionné dans Végèce. Suivant l’interprétation de Turpin, c’était un officier d’in- ’ fanterie, commandant dans la milice romaine un grand manipule. D’autres auteurs prétendent vaguement que c’était un capitaine de 200 hommes. L’Encyclopédie témoigne que quand la légion fut portée à 6,000 fantassins, le manipule M sous les ordres d’un ducenaire. G»’ Bardin.

DU CERCEAU (Androdet). Voyez Andbocet.

DUCERCEAU ( Jean-Antoine ), né à Paris, le 12 novembre 1670, étudia d’abord chez les jésuites, et fut reçu dans leur compagnie à l’âge de dix-huit ans. De bonne heure il se fit connaître par trois poèmes latins : Papiliones, Gallinse, et Balthazar, qu’il publia en 1695 et 1696 ; enfin, en 1705, il donna sous le titre de Carmina varia, le recueil de ses poésies latines, parmi lesquelles figure le drame de l’Enfant prodigue {Filius Prodig^ts), qu’il traduisit ensuite en français. Ajoutez à cette pièce Les Incommodités de la Grandeur, L’école des Pères, Ésope au Collège, Les Cousins, comédies, et Le Destin du nouveau Siècle, intermède mis en musique par Campra, et vous connaîtrez â peu près le cercle où le pâle talent dramatique du Père Ducerceau s’est renfermé. Au surplus, ces pièces sentaient assez lenr médiocrité pour ne pas oser se montrer sur le théâtre du grand monde ; le collège Louis le Grand et celui des jésuites, qui étaient à peu près les seuls qui les admiraient et les applaudissaient, les réservaient pour le plaisir des écobers et des révérends Pères. Une surtout dut faire pâmer d’aise tous les pédants et tous les cuistres qui assistèrent à sa première représentation : c’est la comédie manuscrite intitulée : La Défaite du Solécisme. Toutefois, celle des Incommodités de la Grandeur eut l’honneur d’être représentée au Louvre, devant Louis XV et toute sa cour ; c’est en effet, sauf L’Enfant prodigue, le moins faible de ses drames. En 1707 le Père Du Cerceau trouva un éditeur assez compatissant pour le ressusciter en trois volumes , qui contiennent toutes ses pièces françaises. Euloge, ou le danger des richesses, tragi-comédie ; Le Point d’Honneur, Le Riche imaginaire et l’intéressante pièce de La Déjaite du Solécisme sont restées manuscrites.

Ce jésuite est encore auteur d’un Recueil de poésies françaises , consistant en contes, fables, épîtres et épigrammes, en partie imitées de Martial, et qui eut le bonheur d’être souvent réimprimé ; l’auteur de Vert-Vert , aois à la mode, ami et confrère du Père Ducerceau, n’a pas peu contribué au succès de ces éditions. Quoi qu’il en soit, la postérité n’a pas sanctionné les titres d’enjoué, à.’a77iusant, que Gresset donne à son ami. Voltaire n’était pas noa plus de son avis. « Les poésies françaises de ce jésuite, dit-il, où l’on trouve quelques vers heureux, sont du genre médiocre. .> La facilité du Père Ducerceau, jointe à la précipitation avec laquelle il travaillait, devenait stérile par l’abus de ce dernier défaut. Vainement voulait-il imiter l’élégant baJinage de Marot, il confondait trop souvent le familier avec le bas, et le naïf avec le trivial. On a cependant quelque plaisir à lire son conte de La nouvelle Eve. On citait avec engouement dans son siècle sa petite pièce intitulée iêj Pincettes : elle ne mérite pas cette faveur. Sa prose vaut encore moins que ses vers. H a composé un lourd traité dont le titre est Réflexions sur la poésie française. Il y Uuune une règle pour distinguer les vers de la prose. Qui sa serait imagmé qu’il fallût des règles pour cela ? 14