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DICTIONNAIRE DE LA CONVERSATION ET DE LA LECTURE. DO V ALLE ( Feu ) . Ce nom , depuis longtemps oublii?, eut un certain retentissement dans les derniers jours de la Res- tauration. C’était celui d’un tout jeune écrivain, attaché à la rédaction d’un petit journal do critique théâtrale. Il fut tué en duel par un directeur, qu’il avait gratuitement insulté. L’origine futile de ce duel, sa fatale issue, impressionnèrent vivement cette multitude indifférente et blasée qu’on appelle le public. Toujours à l’affût des émotions passagères de la foule, les feuilles publiques décernèrent hypocritement les honneurs de l’apothéose à l’étourdi qui venait de payer de sa vie un moment de vivacité; et ce fut alors, parmi nos en- trepreneurs de réputations, à qui déplorerait le plus la perte prématurée d’un écrivain qui n’avait encore pu parvenir qu’à se faire admettre dans les rangs de la bohème littéraire en possession d’exploiter la vanité des acteurs, mais qui dès qu’il fut bel et bien enterré se trouva subilemcnt avoir eu tous les talents, toutes les qualités de l’esprit et du cœur. La spéculation finit par s’en mêler, et il y eut bienlùl dans les journaux de tout format un déluge de pièces inédites, of- fertes à l’admiration du public par des auteurs trop modestes ou trop avisés pour ne pas apprécier la valeur d’un pseu- donyme en crédit. Odes, chansons, méditations, contes, romans, composés àCarpentras, à Landernau , à Haze- brouck, à Strasbourg, tout fut intrépidement signé /ew Do- valle; et Dieu sait où se serait arrêtée cette vaste fraude, si la révolution de Juillet n’était venue donner une autre direction aux spéculations littéraires de la presse mar- chande. DOVE (Henri-Gciliaiime), l’un des plus célèbres physi- ciens de notre époque, né le 6 octobre 1803 , à Liegnitz, où son père exerçait le commerce, se consacra exclusivement , à partir de 1S21 , à l’étude des sciences mathématiques et physiques. La thèse qu’il soutint pour le doctorat était inti- tulée : De baromelri mutalionibus (Berlin, 1826). Peu de temps après , il s’établit comme professeur particulier à Kœnigsberg, où il fut nommé agrégé en 1828 ; position qu’il échangea l’année suivante contre une place analogue à Ber- lin, où par la suite il est devenu professeur titulaireet mem- bre de r.caJémie des Sciences, dont les mémoires contien- nent un grand nombre de dissertations de lui, relatives à la météorologie. Parmi les ouvrages les plus importants qu’on doit à se savant, nous citerons surtout ses Recherches Mé- téorologiques (1837), son Essai sur les Variations pério- diques de la Température à la surface de la terre (1843), et son Rapport sur les observations faites pendant les DICT. DE tA CONVERS. — T. Vlll. années 1848 et 1849 dans les stations de l’Institut mé- téorologique de Prusse (1651). DOVER (Poudre de). On appelle ainsi, en médecine, un mélange d’opium et de poudre d’ipécacuanha (dans la proportion pour chacune de ces matières d’environ 3 à 4 }. Cette poudre est un moyen certain et agréable contre la diarrhée, et on l’emploie aussi comme Mrcotique et comme sudorifique. On y ajoute quelquefois un sel laxatif ( sulfate de soude ou de potasse ) , addition qui dans beaucoup de- cas peut être très-nuisible. Dans ces derniers temps la mor- phine a un pou détrôné la poudre de Dover. DOW (GÉRARD), célèbre peintre hollandais, dont on rcnconti’e aussi quelquefois le nom écrit Don ou Douw, na- quit àLeyde, en 1613. Son père était vitrier; cette profession avait alors pour principale occupation la peinture sur verre, encore fort en honneur àcette époque. Lejeune Gérard étu- dia donc d’abord la peinture sur verre; mais il l’abandonna à l’âge de quinze ans, pour entrer dans l’atelier de Rem- brandt, le Shakspeare de l’école hollandaise. Il n’y resta que trois ans, et prit immédiatement son essor. Tous les biographes qui se sont occupés de Gérard Dow s’étonnent qu’un élève du peintre le plus fougueux, le plus poétique et le moins fini, se soit borné à reproduire des scènes calmes, dans lesquelles il ne fait entrer qu’un petit nombre de figu- res, et qu’il n’ait quitté le pinceau que lorsqu’il avait épuisé, pour ainsi dire, tous les détails du modèle qu’il avait sous les yeux. Il faut remarquer que Rembrandt n’avait que sept ans de plus que son élève. Ses premiers ouvrages, empreints d’une grande expression, et d’une très-belle couleur, étaient cependant très-étudiés et très-finis. Mais il était d’une ava- rice extrême, et ses productions furent promptement très- recherchées; c’est àcette double circonstance que l’on attribue la manière plus expéditive et plus heurtée qu’il adopta à une certaine époque, et qu’il n’a plus quittée. Au reste, le séjour de Dow chez Rembrandt ne lui fut pas inutile, et c’est à lui sans doute qu’il doit cet éclat de couleur et cette entente du clair-obscur qui donnent tant de prix et de charme à ses tableaux. Gérard Dow est peintre; il doit ce talent à la nature ou à son maître: peut-«tre, ce qui est plus vraisemblable, à l’un et à l’autre ; maintenant, il lui resta à savoir à quel genre il appliquera ce talent. Il commence par faire des portraits ; mais sa manière est minutieuse et lente : il fatigue ses modèles; l’ennui les gagne, et leurs traits s’altèrent, il s’enferme alors dans son atelier, et se livre à son goût dooriinant, celui de donner à ses ouvTagcs