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14 avoir recours, dans la plupart des cas , h des opérations clii- rursicalcs, qui toutes peuvent ôtre ramenées à l'incision, à la I>ondion du foyer purulent, et encore à l'ouverture de ses parois par la cautérisation avec le fer rouge ou la potasse c^iustique. Dans tous les cas on doit soumettre au repos la partie malade, favoriser la position déclive en formant un plan incliné vers le tronc, et recouvrir le point enflammé de cataplasmes éiiioUients ou de compresses trempées dans une décoction mucilagineuse. On se gardera de l'usage des onguents ou eniplitres dits maturatifs, dont le moindre incon- vénient est de retarder la guérison. ABD , mot arabe qui signilie serviteur, esclave, dévoué, consacré, et (pii, adopté sous le même sens dans les lan- gues persane et turcjuc modernes, ligure en tète d'un grand nond)re de noms propres suivi de l'article al , el , er, oui, ou iil, qui repond à nos articles, le, la, du, des, de la, et qui ne varie que par la diversité de la prononciation. Les musulmans lapplifpient surtout au nom de Dieu, ou à des attributs, à des qualifications qu'ils donnent à la Divinité. Ainsi ils disent : Abd-Allah, ou Abd-Oullah, serviteur de Dieu, Abdcl-Kadcr, Ahd-oul-Kerim , Abd-al- Melck, Abd-cl ou Abd-cr-nachid, Abd-er-Rahman (serviteur ou esclave du puissant, du généreux, durai, dujuste , du miséricordieux). En cela, et malgré la défense du Coran, ils imitent les anciens peiq)Ies idolâtres, qui donnaient aussi à leurs enfants des noms de leurs divinités, précédés du même article, tels que Abdenago , Abdolonyme , etc. C'est ainsi également que le nom àWbdal ou Abdalli (con- sacré à Dieu ) , qui sert en Perse à désigner les religieux, ré- pond au nom de derviche chez les Turcs, et à celui de moine cliez les cbrétiens. On comprend sous cette dénomination les' calenders, les bcktacliis et les cadiris,qui, menant une vie errante , vagabonde et souvent dissolue , sont peu considérés des Othomans, parce (pi'ils ne descendent pas des deux pre- mières congrégations établies du vivant de Mahomet. Anu'ALLis est aussi le nom d'une tribu d'Afglians, qui en- leva la province de llérat à la Perse, en 1717, et la conserva une dizaine d'années; c'est à cette tribu qu'appartenait la djTiastie qui a régné à Kaboul, Kandahar et llérat, depuis 1747 jusqu'à nos jours. Voij. Ait.uamstan. II. Aldiffret. ABD^VLLAII, mot à mot serviteur de Dieu. Ainsi s'ap- pelait le père de Mahomet, le fondateur de l'islamisme; et ce nom a depuis lors été porté par un grand nombre de parents et de compagnons du prophète. 11 n'a pas été moins fréquent parmi les khalifes d'Asie et d'IIspagnc. ABD' ALLAII-BE.-YASL, l'un des fondateurs de la secte des Almoravides, en Afrique, et des précurseurs de leur [uiissance , était im simple fakih ou docteur du royaume de IVz. Ayant suivi, dans un voyage à la Meccjue, l'Arabe Djauliar, qui voulait répandre l'instruction dans sa tribu de Goudala, ils y furent reçus à leur retour avec enthousiasme, donnèrent aux Goudaliens le nom de Morabethoxim (voués aux exercices de la religion ) , dont sont venus , par altéra- tion, ceux iWilmor avides eldeMarabotit. Abd'Allah profita de ce succès pour soumettre plusieurs autres tribus berbères, et subjugua la Mauritanie. 11 périt dansun combat en 105S, et eut pour successeur Abou-Dekr-bcn-Omar, qui recula les bornes du nouvel État. II. Aunn iuet. ABD'ALLATillF. L'hi.sloire arabe présente plusieurs personnages célèbres de ce nom. ABD'ALLATllll" (Mowaf/ek-Eddyn), historien arabe, né h Bagdad, l'an lioi de J.-C, étudia plusieurs sciences, entre autres la médecine, qu'il professa jusqu'en 1185; il quitta alors .sa patrie, et, encouragé par la bienveillance du sultan Saladin, il eut les moyens d'entreprendre de longs et pénibles voyages , et d'en publier les résultats. Il revenait à Bagdad , lorsqu'il fut surpris par la moit, en 1 231 . Les deux principaux ouvrages de ce savant sont : l° une Description de VLgypte, dont les biographes arabes ne nous ont conservé que le titre, et oii l'auteur, rapportant ce qu'il avait vu dans cette contrée, ABCÈS — ABD-EL-KADER I citait aussi les écrivains remarquables qui en avaient parlé avant lui ; 2° un autre ouvrage sur l'Egypte , qui , suivant la préface, n'est qu'un abrégé du premier; il a été publié en arabe et en latin par sir Jos. White (Oxford, 1800); et Sil- vestre de Sacy ena donné une traduction française (Paris, 1810, in-S"). ABD'ALLATHIF, arrièrc-petit-filsdeTamerlan, conduisait à Samarkand les restes de son aïeul Chah-Rokh , lorsqu'il fut arrêté, en l'»48, par ordre de son cousin Ala-Eddaulah, qui venait de .s'emparer du Khorassan, où avait régné le monarque défunt. 11 fut mis en liberté par les négociations de son père Oulough-Bey, souverain de Samarkand, qui , tiyant chassé l'usurpateur du Khorassan, y laissa pour gouverneur Abd'- Allathif. Mais l'ingrat se révolta bientôt contre son père, le lit prisonnier, le livra à la vengeance d'un homme dont Ou- lough-Bey avait autrefois fait périr le père, et s'empara du trône de Samarkand, en l-iiO, après avoir aussi sacrifié son frère Abd-el-Aziz à .son ambition. Il avait du courage, de l'es- prit, des talents, et sut tenir en respect les Ouzbeks. Mais bourrelé par les remords , et répétant sans cesse un vers per- san qui dit qu'un parricide est indigne du trône, ou ne peut l'occuper que six mois, il fut en effet assassiné par des esclaves de son père , après un règne de six mois , et sa tète fut placée sur la porte d'un collège fondé par Oulough-Bey, à Samar- kand. ABD'ALLATHIF, fds d'Ibrahim , khan de Kasan , mort en 146S, ne monta sur le trône qu'en 1495, après la mort d'un de ses frères et la déposition de l'autre, et par la protection des Russes, chez qui il s'était réfugié avec sa mère. Ce royaume, démembré de l'empire mongol du Kaptchak , était alors vas- sal de la Pii'ssie, dont il est depuis devenu une province. Après avoir soutenu Abd'Allathif contre les factions , les Russes le déposèrent en 1 502, et ne le replacèrent sur le trône qu'en 1516, après la mort de son frère Mohammed-Amin , qu'ils y avaient rétabli. 11 mourut lui-même en 1518. ABD'ALLATHIF, khan ouzbek de la grande Boukharie , succéda, en 1541, àson père Abd'Allah, fit la paixaveclesPer- sans l'année suivante, et mourut en 1542. H. Aldiffret. ABDALONlTiîE , descendant des rois de Sidon, fut élevé dans une telle obscurité qu'il cultivait un jardin pour fournir aux besoins de son existence. Quand Alexandre le Grand prit la ville de Sidon , il récompensa les vertus d'Abr dalonyme en le replaçant sur le trône de ses pères et en aug- mentant ses États d'une partie des dépouilles des Perses. ABD-EL-IîADER, le plus redoutable adversaire que nos armes aient encore rencontré en Algérie, et après Méhé- raet-Ali l'homme le plus remarquable et le plus important qui ait surgi depuis un siècle au milieu des populations faisant profession de l'islamisme, est né vers la (in de 1806 ou au commencement de 1807, à la ghctna de .son père, située à 16 kilomètres ouest de Mascara, sur l'Oued-ei-Haraan {ri- vière des bains). Cette ghetna (lieu de retraite, hôtel- lerie, université) des Ouled-Sidi-Kada-ben-Mokhtar, frac- tion de la grande tribu des Hachems , était la plus riche de la contrée, et y avait une importance immense depuis le seizième siècle de notre ère. En 1830 elle se composait en- core de cinq cents maisons, tentes ou cabanes, renfermant cinq cents familles, serviteurs, disciples ou inlirmes nourris et hébergés par le chef de la ghetna. Tous les marabouts, ta- lebs, docteurs et autres gens influents de la province d'O- ran, venaient depuis trois siècles y faire leur éducation. Le père d'Abd-el-Kader, Sidi-el-Iladji-Mahiddine ( le seigneur pèlerin vivificateur de la religion ), mort en 1834, jouis- sait comme marabout d'ime grande réputation de sainteté et, par suite, d'une grande influence parmi les gens de sa tribu, et il transmit l'une et l'autre à son fils. Sidi-el-Hadji-Mahid- dine appartenait h une famille de marabouts qui faisait re- monter son origine jusqu'aux khalifes fatliimides, et il avait épousé Zora, femme d'une grande énergie de caractère, d'un esprit cultivé, et jouissant aussi dans sa tribu d'une grande