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ABUÉ — ABCÈS tiu-ntà pieux , cl siu (ItVlarirent nblws , afin de jouir de leurs revenus. Malgré les eiïortsde Dagobcrt, de Pépin et de Charieinainie , l'abus se perpétua jusque sous les rois de la troisième race. Cliarles Martel surtout lit de nombreuses distributions d'abbayes à ses capitaines et à ses courtisans ( vo'jc:. PrixaiueI. Des femmes même furent déclarées titulaires d'abbayes d'hommes , et on vit des couvents don- nés en dot, affectés en apanage , en douaire. Hugues Capet était abbé de Saint-Denis et de Saint-Martin de Tours. Les rois Philippe V et Louis YI, et ensuite les ducs d'Orléans , sont appelés abbcs du monasti^re de Saint- Agnan d'Or- /fons. Les ducs d'Aquitaine prenaient le titre d'fl&Mîrfe.Sa^>l^ HUaire de Potiiers; les comtes d'Anjou celui d'abbés de Saint-Atibin, et les comtes de Vermandois cehn d'abbés de Sain t-Qiicntin . Peu à peu cependant les moines secouèrent le joug de ces protecteurs peu désintéressés, soit en rendant des services aux princes, soit en rachetant leurs abbayes ; et plus tard, par le concordat conclu entre Léon X et Fran- çois 1*% le droit de nommer aux abbayes vacantes fut dévolu au roi. Il y eut cependant quelques exceptions faites en faveur des moines de Cîteaux , des Chartreux et des Prémontrés. Aujourd'hui le titre d'abbé n'a plus en France le sens qu'on lui donnait autrefois : ce n'est plus qu'une appellation hono- rifique commune à tous ceux qui sont engagés dans les ordres, de même qu'en Italie le titre dUabbate se donne à tout ce qui «st tonsuré. Avant la révolution de 1789 la ville et la cour pullulaient d'abbés, qui n'avaient guère d'ecclésiastique que l'extérieur. On les rencontrait partout, au bal, à la comédie : un petit chapeau à cornes , un habit noir, brun ou violet, les cheveux coupés en rond , tel était leur costume. C'étaient le plus sou- vent des cadets de familles nobles et pauvres , quelquefois aussi de riches roturiers , aspirant les uns et les autres à de- venir abbés commendataires. ABBESSE. C'est la supérieure d'un monastère de reli- gieuses , ou d'une communauté. Quoique les communautés de vierges vouées à Dieu soient plus anciennes dans l'Église que celles de moines, l'institution des abbesses est néanmoins postérieure à celle des abbés. Les premières vierges qui se consacrèrent à Dieu demeuraient dans la maison paternelle. Au sixième siècle elles se réunirent dans des monastères; mais elles n'avaient point encore alors d'églises particulières. Ce ne fut qu'au temps de saint Grégoire qu'elles commen- cèrent à en avoir dans leurs couvents. Les abbesses étaient autrefois élues par leurs communau- tés; on les choisissait parmi les plus anciennes et les pins ca- pables de gouverner ; elles recevaient la bénédiction de l'é- vêque, et leur autorité était perpétuelle. Un des statuts du concile de Trente porte que celles qu'on élit abbesses doivent avoir quarante ans d'âge et huit ans de profession. Le père Martin, dans son Traité des Rites de l'Eglise, observe que quelques abbesses confessaient autrefois leurs religieuses; il ajoute que leur excessive curiosité les porta si loin qu'on fut obligé de la réprimer. Les confessions dont parle ici le père Martin n'étaient point sacramentales , et devaient se faire en outre au prêtre. ABBEVILLE, ville industrieuse du département de la Somme, chef-lieu d'arrondissement, compte une population de 19,304 habitants. Ce n'était dans le dixième siècle qu'une , maison de campagne appartenant à l'abbé de Saint-Riquier, que Hugues Capet fit fortilier en 992 pour la préserver des incursions des Normands. On y voit beaucoup de vieilles maisons en bois fort curieuses. Le portail de l'église de Saint-Wulfran, construit sous le règne de Louis XII par les soins du cardinal Georges d'Amboise, est vraiment magni- fique. La porte en bois du grand portail est curieuse par ses sculptures. On évalue à treize millions de francs les produits de l'industried'Abbevilie, qui s'exerce sur une fouled'arlicles, et qui a pour objet principal la fabrication des draps dits Van Jlob'jis, du nom d'un fabricant hollandais que les

oftrcs de Louis XIV attirèrent et fixèrent en France au dix- septième siècle. Le canal de la Somme met Abheville en com • municaf ion avec Amiens et avec Saint-Valery, et permet à des bâtiments de 100 tonneaux de venir charger sur ses quais. Le chemin de fer du Nord la relie d'un côté avec Boulogne et de l'autre avec Amiens et Paris. En 1832, on y a élevé une statue en bronze au compo.sitcur Lcsueur. Z. ABBOT (Charles). Voyez Coi.chester. ABBOTSFORD (Domaine d'), situé en Ecosse , dans le comté de Selkirk, à peu de distance de la ville du même nom, sur les bords de la Tweed. Walter Scott l'acheta en ISll, et transforma peu à peu ce vieux manoir, ancienne abbaye, en une charmante résidence, placée au centre d'un lieau parc, avec une riche bibliothèque et de précieuses collec- tions de tableaux, d'antiquités, etc. Le titre de "baronet ac- cordé à sa famille reposait sur ce domaine, et s'éteignit dès 1847, par la mort de son fils unique. ABBT (Thomas), né le 25 novembre 1738, à Ulm, fut nommé en 1760 professeur de philosophie à Francfort sur l'O- der. C'est là qu'il écrivit sa célèbre dissertation De la mort pour la patrie. L'année suivante il accepta une chaire de ma- thématiques à Rinteln, Au retour d'une tournée en Suisse et en France, il publia son traité Z)Mil/én^e,hvre oîi l'on trouve des pensées élevées, des observations pleines de finesse et une ex- cellente philosophie pratique. Abbt mourut prématurément, e.n 1766 ; ce qu'il a laissé le fait à bon droit considérer comme l'un des contemporains de Lessing qui ont le plus contribué à la régéné^rationde la langue etdelalittératuredes Allemands. ABCÈS (du verbe abscedere, se séparer, s'écarter). C'est ce que vulgairement on appelle un dépôt, un apos- tème. — On dorme le nom d'abcès à toute collection de pus dans les substances des organes : les collections formées dans les cavités naturelles prennent celui d'épanchements. Les abcès se forment par l'écartement successif des lames de tissu cellulaire entre lesquelles le pus se rassemble. L'in- llammation est la cause première de tous les abcès; mais lorsque cette inflammation est vive , l'abcès qui en résulte prend le nom d'abcès chaud; si l'inflammation est obscure, il en résulte V abcès froid. Enfin lorsque le pus , formé dans un point éloigné , s'accumule dans un tissu primitivement sain, il constitue Fflôcès par congestion. On trouve des abcès dans toutes les régions du corps , depuis les tissus les plus simples , le tissu cellulaire , jusque dans les glandes , les parenchymes , et même dans la pulpe cérébrale. Le plus souvent xm abcès est imique , mais quel- quefois des abcès se succèdent à l'iniini. Leur volume est tantôt très-circonscrit , comme dans quelques abcès sous- cutanés; tantôt l'abcès produit une vaste collection qui se place entre les muscles, les écarte, déplace les vaisseaux, dé- forme les parties; enfin il en est.qui ne sont circonscrits que par des parois osseuses. Dans toute espèce d'abcès il se présente toujours trois périodes assez distinctes : la période d'accroissement, la pé- riode d^'taf, et la période de terminaison. Le diagnostic d'un abcès n'est pas toujours facile à établir. On le reconnaît surtout au mouvement de fluctuation de la tumeur. Les abcès sont d'autant plus graves qu'ils sont moins superficiels, qu'ils atteignent des parties plus importantes à la vie. Le traitement consiste à délivrer la partie du pus qu'elle renferme, à favoriser le rapprochement des parois de la poche et leur adhérence. On peut favoriser la résorption du pus au moyen de purgatifs, de diurétiques, d'applications astringen- tes, de Irictions stimulantes, de douches salines, sulfureuses employées conjointement aux dérivatifs intérieurs ; mais ces moyens sont quelquefois dangereux. La méthode de traite- ment la plus simple, comme la plus rationnelle,consiste à combattre la formation du pu.ien s'adressant à rinllanimation qui en est la cause. Les applications érnoilienies , les sai- gnées locales sont indiquées, ainsi que la saignée générale, lorsqu'il y a pléthore du sujet. Le pus une fois formé, il faut