Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/976

Cette page n’a pas encore été corrigée
1901
1902
SYNAGOGUE


gogues mentionnées à Jérusalem par le Talmud, 1er. Megilla, iii, 1, ꝟ. 73 ci, doit être tenu pour légendaire. Le Pèlerin de Bordeaux n’en suppose que sept sur le mont Sion. Cf. Tobler, Palsest. descript., 1869, p. 5.

5° Sa construction. — On trouve encore en Terre Sainte des ruines de synagogues pouvant remonter au premier ou au second siècle de notre ère (fig. 426). Leurs dimensions et leur plan sont naturellement assez différents. La grande synagogue d’Alexandrie affectait la forme basilicale. Les ruines montrent que presque toutes les synagogues étaient orientées du sud au nord,

de préséance. Cf. Bull, de corresp. hellen., t. x, 1886, p. 327-335. Dans les villes qui possédaient plusieurs synagogues, chacune d’elles se distinguait par un nom emprunté à ceux-qui la fréquentaient, comme à Jérusalem. A Rome, il y avait les synagogues des Augustesiens et des Agrippésiens, esclaves ou affranchis d’Auguste et d’Agrippa, des Campésiens ou voisins du Champ de Mars, des Sibourésiens ou habitants du quartier de la Subura, desHébreux ou Juifs parlant encore l’hébreu. Une synagogue s’appelait « synagogue de l’olivier », sans doute à cause d’un emblème. De même, à Sep 426. — Restes antiques de la synagogue de Kefr Bir’im.

l’entrée étant du côté du sud. Leur forme habituelle était rectangulaire et souvent deux rangées de colonnes divisaient l’édifice en trois nefs. La synagogue de Tell Hum, l’ancienne Capharnaùm, avait cinq nefs. La façade était percée de trois portes, une grande au milieu et deux plus petites latéralement. Quelquefois un portique ornait cette façade. Le style a son cachet particulier, bien qu’influencé par l’art gréco-romain ; il comportait une riche ornementation. Quelquefois des particuliers faisaient acte de munificence en construisant une synagogue à leurs frais. Tel ce centurion qui bâtit la synagogue de Capharnaùm. Luc, vii, 5. A Rome, une inscription appelle Vétuna Paula « mère des synagogues du Champ de Mars et de Volumnus », c’est-à-dire constructrice ou au moins bienfaitrice. Cf. Corp. Ins. lai., t. vi, n. 29756. À Phocée, Tation, fille de Straton, avait construit à ses frais l’édifice et le péribole du parvis, en reconnaissance de quoi la synagogue lui avait décerné une couronne d’or et un droit

phoris, il y avait une « synagogue de la vigne ». Jer-Nasir, vu, 1, ꝟ. 56 a. À Porto, une synagogue des Carcarésiens tirait sans doute son nom des calcarienses, ou fabricants de chaux. Cf. Schûrer, Geschichte des jûd. Volkes, t. iii, p. 4446.

6° Son ameublement. — Le meuble principal d’une synagogue était la fêbdh ou coffre qui renfermait les rouleaux de la Loi et les autres livres sacrés (fig. 427). Megilla, iii, 1 ; Nedarim, v, 5 ; Taanilh, II, 1, 2 ; Josèphe, Ant. jud., XVI, vi. 2. Ces rouleaux étaient enveloppés dans des toiles de liii, niitpafrôf, et placés dans un étui, fiq. Kilayim, ix, 3 ; Schabbath, ix, 6 ; xvi, 1 ; Megilla, iii, 1 ; Kelim, xxviii, 4 ; Negaim, xi, 11. Un voile cachait aux regards le contenu de la têbâh. Au milieu de la synagogue, du moins à l’époque du Talmud, se dressait une estrade sur laquelle on plaçait le pupitre ou à’iaXoY » îov pour recevoir les rouleaux et le siège destiné à l’orateur. Jer. Megilla, iii, 1, f » 73 a. La synagogue possédait aussi des lampes, dont l’une