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SUPPLICE — SUR


II Mach., "VI, 19, 28. Ce tambour était vraisemblablement une sorte de roue qui servait à distendre le corps du condamné que l’on voulait bastonner. Voir Baston-NAUE, t. i, col. 1501. L’auteur du De Machab., viii, faussement attribué à Josèphe, énumère les instruments de supplices employés par Antiochus Épiphane : les roues, les instruments pour comprimerles articulations, les instruments de torsion, les roues d’une autre espèce, les entraves, les chaudières, les poêles, les instruments pour les doigts, les mains de fer, les coins, les soufflets à feu. Il est probable que les roues représentent ici ce que le texte sacré appelle des tambours, Heb., xi, 35 : fTupmavioOriCTiiv, distend sunt, « ils ont été distendus ». Cf. Prov., xx, 26. — 7° Fournaise. Le supplice de la fournaise ardente, dans lequel on précipitait le condamné, était commun chez les Babyloniens, jer., xxix, 22 ; Dan., iii, 15-23, 46-48. Antiochus Épiphane fit brûler dans une poêle une de ses jeunes victimes. II Mach., vii, 5-6. On peut voir II Mach., vii, 341, la variété des supplices employés par le persécuteur. Le traitement infligé par David aux Ammonites ne comporlait ni une mise au four, ni le supplice des scies et des instruments de fer, comme traduisent les versions, II Beg., xii, 31, mais une simple réduction en esclavage. Voir Four, t. iii, col. 2338 ; Moule a briques, t. iv, col. 1328. Le roi Hérode lit périr par le feu les principaux de ceux qui avaient abattu l’aigle d’or fixé au-dessus de la porte du Temple. Josèphe, Bell, jwd., i, xxxiii, 4. — 8° Bêtes. Les Perses livraient les condamnes aux bêtes. Dan., VI, 10, 23, 24. Saint Paul dit qu’à Éphèse il a eu à combattre les bêtes.

I Cor., xv, 32. On croit généralement que l’Apôtre parle ici au figuré, parce que les citoyens romains n’étaient pas livres aux bêtes, et qu’il n’est pas fait mention de ce combat dans les Actes, ni dans II Cor., xi, 23-28, où saint Paul énumère toutes ses tribulations.

II emploie d’ailleurs la même figure. II Tim., iv, 17. Hérode avait inslitué à Jérusalem même des jeux où des hommes combattaient contre les bêtes féroces. Josèphe, Ant. jud., XV, viii, 1. Cf. Ad bestias, dans le Dict. d’archéol. chrét., t. i, col. 449. — 9° Tour de cendres. Il y avait à Bérée une tour de 50 coudées remplie de cendres, couronnée d’une machine tournante au moyen de laquelle on précipitait le condamné qui périssait ainsi étouffé dans la cendre sans pouvoir s’échapper. Ménélas subit ce supplice. II Mach., xiii, 5-8. Valère Maxime, ix, 2, 6, décrit un édifice à hautes murailles rempli de cendres et recouvert d’un plancher ; on y accueillait aimablement ceux qujon voulait faire périr, et, pendant qu’ils dormaient après avoir bu et mangé, le plancher s’entr’ouvrait et ils étaient engloutis. Les Perses connaissaient aussi_ le supplice de la cendre. Ctésias, Persic, 51. — 10° Écrasement. Ce supplice était ordinairement infligé aux petits enfants après la prise des villes. IV Reg., viii, 12 ; Is., xiii, 16, 18 ; Ose., x, 14 ; xiv, 1 ; Nah., iii, 10 ; Ps. cxxxvii (cxxxvi), 9. — 11° Êventrement. Dans les mêmes circonstances, on ouvrait le ventre des femmes enceintes. IV Reg., vm, 12 ; xv, 16 ; Ose., xiv, 1 ; Am., i, 13. Ces deux derniers supplices sont moins des châtiments, que de barbares représailles exercées contre des vaincus.

H. Lesêtre.

SDR, nom de deux personnages, et aussi, de plus, dans la Vulgate, d’un désert et d’une porte du Temple de Jérusalem dont le nom en hébreu est différent, ainsi que d’une ville dans le texte grec de Judith.

1. SUR (hébreu : Sûr ; Septante : Sovp), chef madianite. Il est nommé le troisième des cinq princes madianites qui tachèrent d’arrêter la marche des Israélites, lorsque ces derniers allaient prendre possession de la Terre Promise, et qui appelèrent Balaam à leur aide pour les maudire. Il périt avec le faux pro phète et les autres chefs madianites dans la bataille que leur livrèrent les Israélites, après que, sur le conseil perfide de Balaam, les filles des Madianites eurent fait pécher les enfants d’Israël. Num., xxxi, 8. Parmi les filles madia’nites qui pervertirent les Israélites, le texte sacré nomme expressément Cozbi qui séduisit Zambri, le chef de la tribu de Siméon : c’était la fille de Sur, et elle fut tuée par Phinées, en même temps que Zambri. Num., xxv, 15. Le livre de Josué, xiii, 21, nous apprend que Sur, comme les quatre autres chefs de Madian, était soumis à la suprématie de Séhon, roi des Amorrhéens.

2. SUR (hébreu : Sûr ; Septante : SoCp), le second des fils de Jéhiel ou Abi-Gabaon (voir Abigabaon, t. i, col. 47j et de Maacha, de la tribu de Benjamin. I Par., vm, 29-30 ; ix, 35-36.

3. SUR (hébreu : Sûr ; Septante : Soûp), désert à l’est de l’Egypte. Les Israélites y entrèrent au sortir du passage de la mer Rouge et y marchèrent trois jours sans trouver de l’eau jusqu’à Mara. Exod., xv, 22. Les Nombres, xxxiii, 8, appellent’Étham le désert de Sur. Voir Étham 2, t. ii, col. 2003. Le mot Sûr signifie en araméen « muraille » et beaucoup de commentateurs croient que ce nom vient de ce que le Djebel er-Rahah, longue chaîne de montagnes qui en forme la frontière orientale, a l’aspect d’une muraille. F. W. Holland, The Recovery of Jérusalem, p. 527 ; E. H. Palmer, The désert of the Exodus, p. 38. D’après d’autres, le nom de Sûr tire son origine des murs ou de la ligne de forteresses que les Égyptiens avaient établies à l’est de leur pays pour arrêter les invasions des Sémites. Cf. H. Brugsch, Geschichte Aegyptens, 1877, p. 119, 195.

Le trait le plus caractéristique du désert de Sur, c’est qu’il est « sans eau ». Exod., xv, 22. « La plaine nue et stérile, où l’on aperçoit seulement quelques herbes et quelques arbrisseaux misérables, des cailloux noircis et du sable, un soleil brûlant, une monotonie affreuse, l’absence totale d’eau, excepté l’eau saumâtre qu’on rencontre dans une demi-douzaine de creux sur une superficie de mille milles carrés, tout cela ne produit que trop vivement sur le voyageur l’impression d’un désert sans eau. » H. Sp. Palmer, Sinai, p. 189-190. Sa largeur est de quinze à vingt kilomètres.

Plusieurs savants ont admis l’existence d’une ville de Sur, en s’appuyant sur des textes bibliques qui manquent de précision et que d’autres commentateurs expliquent, non sans vraisemblance, du désert de Sur. Lorsque Agar, maltraitée par Sara, s’enfuit vers l’Egypte, « elle s’arrêta près d’une source d’eau dans le désert, qui est sur le chemin de Sur. » Gen., xvi, 7. Voir Béer-Lahaï-Roï, t. i, col. 1549. — Abraham habita entre Cadès et Sur. Gen., xx, 1. — Les fils d’Ismaël « habitèrent depuis Hévila jusqu’à Sur, qui est en face de l’Egypte ». Gen., xxv, 18. — « Saül battit Amalec depuis Hévila jusqu’à Sur qui est en face de l’Egypte. » I Sam. (Reg.), xv, 7. — « David et ses hommes montaient et faisaient des incursions (de Siceleg) chez les Gessuriens, les Gerziens et les Amalëcites, et ces peuples habitaient dès les temps anciens la contrée du côté de Sur et jusqu’au pays d’Egypte. » I Sam. (Reg.), xxvii, 8. Dans tous ces passages, Sur s’entend sans difficulté du désert de Sur, qui s’appelle aujourd’hui en arabe el-Djifar. Il résulte clairement des indications que nous fournissent les textes bibliques qui viennent d’être rapportés, que la principale route des caravanes qui se rendaient d’Hébron et de Bersabée ou du sud de la Palestine en Egypte, passait par le désert de Sur.

4. SUR (hébreu : Sûr ; Septante : tû>v o3<Jv), porte du temple de Jérusalem, IV Reg., xxiii, 6, appelée