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SMYRNE — SOBAGH


aussi dépourvues d’antiquités. La plupart des ruines sont enfouies sous le sol ; de nombreux monuments grecs et romains ont été démolis, et leurs matériaux ont servi à construire la ville actuelle (fig. 404). On voit cependant quelques restes intéressants du stade et du théâtre, et aussi, au sommet du Pagus, les ruines de l’acropole, en partie grecques, en partie byzantines.

3° Smyme dans l’Écriture. — Elle est mentionnée dans l’Apocalypse, i, 11, au second rang parmi les sept Églises de la province d’Asie, auxquelles Notre-Seigneur voulut que saint Jean adressât un message spécial ; puis ce message est cité intégralement, Apoc, ii, 8-11. Ce fait suppose qu’à la fin du I er siècle de notre ère, Smyme possédait une chrétienté très riche en vertus, car la lettre est exempte de tout reproche et contient même de grands éloges. Les chrétiens qui composaient cetle communauté avaient alors beaucoup à souffrir de la part des Juifs, que l’apôtre nomme « synagogue de Satan ». La Smyrne païenne était entièrement livrée au culte des faux dieux ; Cybèle était sa divinité tutélaire, et on la voit souvent représentée, elle aussi, sur les anciennes monnaies de la ville. Des rues nombreuses portaient les noms des temples qui y étaient bâtis. Sous les empereurs romains, la cité avait obtenu le privilège, fort envié, d’en construire un en l’honneur de Tibère. Tacite, Ann., iii, 68 ; iv, 56. — Il est peu probable que saint Paul ait abordé à Smyrne durant ses voyages apostoliques. Néanmoins, son influence dut s’y faire sentir pendant son long séjour à Éphèse, alors que « tous ceux qui habitaient l’Asie entendirent la parole du Seigneur. » Act., xix, 10. Celle de saint Jean s’y exerça certainement ensuite, car la lettre signalée plus haut montre qu’il connaissait à fond la situation des chrétiens de Smyrne. Ceux-ci, à l’occasion du martyre de leur illustre évêque, saint Polycarpe, sous Marc-Aurèle (en 169), écrivirent une lettre aux églises du Pont, pour leur raconter sa vaillante mort. — Placés d’abord sous la domination des métropolitains d’Éphèse, les évêques de Smyrne devinrent plus tard métropolitains à leur tour.

4° Bibliographie. — Lequien, Orieris christiamts t.i, p. 737-740 ; t. iii, p. 1075 ; von Prokesch-Osten, Denkwûrdigkeiten und Erinnerungen aus dem Orient, Stuttgart, 1836-1837, t. ii, p. 157-165 ; von Schubert, Reise in das Morgenland, in-8°, Erlangen, 1838, t. i, p. 272-283 ; Hamilton, Researches in Asia Minor, in-8°, Londres, 1842, t. i, p. 44-95 ; Texier, Asie Mineure, description géographique, historique et archéologique des provinces et des villes de la Chersonèse d’Asie, in-8°, Paris, 1862, p. 302-308 ; Curtius, Beitrâge zur Geschichte und Topographie Kleinasiens, in-8°, Berlin, 1872 ; von Scherzer, Smyrna, mit besonderer Rùcksicht auf die geograph. , wirlhschaftlich. und intellektuellen Verhâltnisse von Vorder-Asia, in-8°, Vienne, 1873 ; 1e édit. en français, Leipzig, 1880 ; W. M. Ramsay, Historical geography of Asia Minor, in-8°, Londres, 1882, p. 107109, 115-116 ; Id., The Letters to the seven Churches of Asia, in-8°, Londres, 1904, p. 251-267 ; Georgadès, Smyrne et l’Asie Mineure au point de vue économique, in-8°, Paris, 1885 ; Rougon, Smyrne, situation commerciale et économique, in-8°, Paris, 1892 ; Le Camus, Les sept Églises de l’Apocalypse, in-4°, Paris, 1896, p. 100-118 ; J. E. Ritchie, The Ciliés of the Daim, in-12, Londres, 1897, p. 71-76. L. Fillion.

SOAM (hébreu : Sôham ; Septante : ’Itjoôjn.), lévite de la descendance de Mérari. Il vivait du temps de David. I Par., xxiv, 27. Les familles mérarites mentionnées dans ce chapitre, 26-27, ne figurent pas dans la liste du ch. xxiii, 21-23, et elles paraissent incomplètes.

SOAR (hébreu : Sôl.iar ; Sepiante : 2aàp), cinquième fils de Siméon. Exod., VI, 15. Son nom est écrit, par la Vulgate, Sohar dans Genèse, xlvi, 10, et Zara, I Par., iv, 24." — Un Héthéen, qui porte le même nom en hébreu, est appelé dans la Vulgate Séor. Gen., xxiii, 8 ; xxv, 9. Voir Séor, col. 1613.]

SOBA (hébreu : Sôba’, I Sam., xiv, 47 ; II Sam., x, 6, 8 ; Sôbdh, II Sam., viii, 3, 5 ; xxiii, 36, etc. ; Septante : Eouëa), territoire de Syrie qui formait un royaume particulier dans les premiers temps de l’établissement de la monarchie en Israël. La position exacte et les limites en sont difficiles à déterminer. Son nom complet est Aram Soba.II Reg. (Sam.), x, 6, 8 (Vulgate : Syrùm Soba) ; Ps. lx (lix), 2 [1] (Vulgate : et Sobal). Le nom du royaume de Soba lui venait probablement de sa capitale. De l’ensemble des textes bibliques, comparés avec les documents cunéiformes, on peut conclure que le royaume de Soba était au nord de la Palestine, entre l’Euphrate à l’est et l’Oronte à l’ouest. Voir Eb. Schrader, Keilinschriften und Geschichtsforschung, p. 122 ; Id., Die Keilinschriften und das alte Testament, ^ édit., p. 172, 182, 580. Cf. I Par., xviii, 3. — Soba est nommée pour la première fois dans l’Écriture au temps de Saiil. Ce prince combattit avec succès contre les rois de Soba, mais nous n’avons aucun détail sur la guerre qu’il leur fit. 1 Sam. (Reg.), xiv, 47. David fit aussi une première campagne contre Adarézer, roi de Soba, le battit vers Émath et emporta un butin considérable. II Sam., viii, 4, 12 ; I Par., xviii, 3-4. Une seconde campagne, qu’on ne peut guère confondre avec la précédente, voir Adarézer, t. i, col. 212, quoique quelques interprètes l’aient supposé, amena de nouveau la défaite du roi de Soba, qui avait reconstituéson armée et avait porté secours aux Ammonites. Joab remporta sur les Syriens de Soba une première victoire. II Sam., x ; 6-14 ; I Par., xix, 6-15. Le roi de Soba fit alors appel aux Syriens qui étaient à l’est de l’Euphrate et rassembla une armée puissante, placée sous le com-. mandement de Sobach ou Sophach. Pour en triompher, David rassembla « tout Israël », passa le Jourdain et les atteignit à Hélam (voir-HÉLAM, t. iii, col. 564), où. il défit complètement tous les Syriens. II Sam., IX, 1519 ; I Par., xix, 16-19 ; Ps. lx, 1. — Le nom de Soba n’apparaît plus qu’une fois dans l’Écriture. Razon, fils d’Éliada, qui s’était emparé de Damas à la tête d’une bande, avait appartenu à l’armée d’Adarézer, roi de Soba. Voir Razon, t. v, col. 995. « Il fut ennemi d’Israël pendant toute la vie de Salomon. » III Reg., xi, 23-25.

— Un des braves qui avaient rejoint David, pendant qu’il fuyait la persécution de Saûl, Igaal, était fils de Nathan de Soba. II Sam. (Reg.), xxiii, 36. Voir Igaal, , t. iii, col. 833. Voir aussi Sobal 3.

_ SOBAB (hébreu : Sôbdb), nom de deux Israélites. Sôbab signifie « réfractaire, rebelle ». Is., lvii, 7 ; Jer., iii, 14, 22.

1. SOBAB (Septante : EûSâê), un des fils du roi David, le second nommé de ceux qui lui naquirent à Jérusalem. II Sam. (Reg.), v, 14 ; I Par., iii, 5 ; xiv, 4.

2. SOBAB (Septante : 20uê16 ; Alexandrinus ; 2wt5àS), le second nommé des trois fils que Caleb, fils d’Hesron, eut de sapremière femme Azuba. IPar., ii, 18.

    1. SOBACH##

SOBACH (hébreu : Sôbak ; Septante : Ztùêix), général qui commandait les troupes d’Adarézer, roi de Soba, à la bataille d’IIélam, où il fut battu par David. Voir Soba, col. 1814. Il succomba sur le champ de bataille. II Sam. (Reg.), xix, 16, 18. Dans le passage parallèle, I Par., xix, 16, 18, son nom est écrit : Sophach. Voir Sophach, col. 1835.