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1789
1790
SION


Vereins, Leipzig, t. ii, 1879, p. 18-47 ; Die Davidstadt, der Salomoteich und die Grâber der Kônige in Jérusalem, dans la même revue, t. iii, 1880, p. 116-176, etc. On en est venu ainsi à placer Sion sur la colline d’Ophel, le prolongement méridional du mont Moriah. Cette opinion se répand de plus en plus en Allemagne, en Angleterre et en France. Ses principaux défenseurs sont : Klaiber, Zion, Davidstadt und die Akra innerhalb des alten Jérusalem, dans Zeitschrift des Deut-Pal. -Vereins, t. iii, 1880, p. 189-213 ; t. iv, 1881, p. 1856 ; t. xi, 1888, p. 1-37 ; H. Guthe, Ausgrabungen bei Jérusalem, dans la même revue, t. v, 1882, p. 271-377 ;

C. Schick, Die Baugeschichte der Stadt Jérusalem, même revue, t. XVI, 1893, p. 237-246 ; Mùhlau, dans Riehm, Handwôrterbuch des biblischen Altertums, Leipzig, 1884, t. ii, art. Zion, p. 1839 ; F. Buhl, Geographie des allen Palâstina, Fribourg-en-Brisgau, 1896, p. 133 ; W. F. Birch, The City of David, dans Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, Londres, 1885, p. 100-108, 208-212 ; 1888, p. 44-46 ; A. H. Sayce, The Siloam inscription ; the Topography of prœ-exilic Jérusalem, dans Pal. Expl. Fund, 1883, p. 210-223 ; G. Perrot, Histoire de l’artdans Vantiquité, Paris, 1887, t. iv, p. 165 ; M.-J. Lagrange, Topographie de Jérusalem, dans la Revue biblique, 1892, p. 17-38 ; P.-M. Séjourné, Revue biblique, 1896, p. 657 ; 1897, p. 299-306 ; 1898, p. 125-126 ; Clermont-Ganneau, Recueil d’archéologie orientale, Paris, t. ii, 1896-1897, p. 254-294 ; les Professeurs de Notre-Dame de France dans leur guide La Palestine, p. 56-58 ;

D. Zanecchia, La Palestine d’aujourd’hui, trad. H. Dorangeon, Paris, t. i, p. 235-244. Cependant la thèse traditionnelle a encore des partisans très convaincus, qui lui ont consacré une ample défense : Soullier, Le mont Sion et la cité de David, Tulle, 1895 ; K. Rùckert, Die Lage des Berges Sion, avec plan, Fribourg-en-Brisgau, 1898 ; G. Gatt, Sion in Jérusalem, avec deux plans, Brixen, 1900 ; Barnabe Meistermann, La ville de David, avec photographies et plans, Paris, 1905. — Toute la question ici est de savoir quelle est l’opinion la plus conforme aux données scripturaires et aux exigences de la topographie. Nous croyons que c’est la théorie de Sion-Ophel, pour les raisons qui suivent.

2° Sion = Cité de David. — C’est dans le II » livre des Rois, V, 7, qu’il est pour la première fois question de Sion. David, dès le - début de son règne, veut avoir une capitale. Laissant Hébron, dont la situation ne convient pas à cet effet, il entreprend la conquête de Jérusalem. L’antique Urusalim, que les lettres d’El-Amarna nous représentent, vers 1400 avant J.-C, comme le centre d’un petit district, était restée, après la prise de possession du pays par les Israélites, au pouvoir des Chananéens. Sa position désavantageuse au point de vue de la richesse du sol et du commerce fait supposer qu’elle n’avait pas dû prendre de grands accroissements. On peut se la figurer comme l’une des cités fortifiées, Lachis, Mageddo, Ta’annak, dont les découvertes modernes nous permettent d’apprécier la superficie. Voir plus loin. Or donc, nous dit le texte sacré, « David prit la citadelle de Sion (c’est la cité de David), » H Reg., v, 7, et, plus loin, f 9, « puis David habita dans la citadelle et on l’appela ville de David. » Le même fait est raconté dans les mêmes termes I Par., XI, 5, 7. L’expression « c’est la cité de David » est évidemment une glose, destinée à montrer que l’antique nom de la citadelle avaitété effacé par l’autre, plus glorieux. On trouve l’inverse III Reg., viii, 1, où Salomon veut a faire monter l’arche d’alliance de Jahvéh de la cité de David (c’est Sion) ; » de même II Par., v, 2. Ici, l’auteur sacré a simplement pour but de rappeler l’origine de la cité davidique et du nom de Sion qni avait, de son côté, illustré la colline du Temple et la ville entière. Quoi qu’il en soit, l’identité de Sion et

de la cité de David ressort clairement de ces textes. Or, la ville de David est fréquemment mentionnée dans les livres historiques avec un sens précis ; les faits qui s’y rattachent, en nous révélant ce qu’elle fut, peuvent nous guider dans nos recherches topographiques. David, après s’y être bâti un palais, y fit transporter l’arche d’alliance, et la plaça dans une tente dressée pour la recevoir. II Reg., vi, 12, 17 ; I Par., xv, 1, 29 ; xvi, 1. C’est là qu’il eut son tombeau. III Reg., ii, 10. Salomon y amena la fille du pharaon, qu’il avait épousée, jusqu’à ce qu’il eût achevé de bâtir sa maison et le Temple, ainsi que le mur d’enceinte de Jérusalem. III Reg., iii, 1. Il la fortifia au prix de grandes dépenses, et y fut enterré comme son père. III Reg., xi, 27, 43. Ézéchias et Manassé y exécutèrent également d’importants travaux de défense. II Par., xxxii, 30 ; xxxiii, 14. Enfin, c’est cet endroit qui servit de sépulcre aux rois de Juda. III Reg., xiv, 31 ; xv, 8, 24 ; xxii, 51, etc. — Dans ces passages et plusieurs autres, l’Écriture distingue la cité de David de Jérusalem même. Ainsi, II Reg., v, 6-7, David, avec ses hommes, marche sur « Jérusalem » contre le Jébuséen qui habitait le pays, et il prend la citadelle de Sion, qui est « la cité de David ». Il demeure dans la citadelle, appelée « ville de David », et il prend des femmes à « Jérusalem ». II Reg., v, 9, 13. La fille du pharaon est amenée dans « la cité de David » parce que Salomon n’a pas achevé de bâtir son palais et le mur d’enceinte de « Jérusalem ». III Reg., iii, 1. Salomon rassemble près de lui à « Jérusalem » les anciens d’Israël et tous les chefs des tribus, pour transporter de « la cité de David », c’est-à-dire de Sion, l’arche d’alliance du Seigneur. III Reg., vnr, 1. Nous avons donc dans Sion = cité de David un quartier spécial de la ville sainte. Où se trouvait-il ? Sur la colline sudest, et non sur celle du sud-ouest.

3° Arguments scripturaires. — A) Sion était plus bas que la colline du Temple. David « monte », hébreu : vayya’al, pour aller sur l’aire d’Oman le Jébuséen, emplacement fulur du Temple. II Reg., xxiv, 18-19. Salomon rassemble les chefs d’Israël pour « faire monter », héb. leha’âlôt, l’arche d’alliance de la cité de David sur la colline de Moriah ; le même verbe’âlâh est employé deux fois encore pour indiquer que les prêtres « firent monter » l’arche. III Reg., viii, 1, 4. Si le verbe hébreu n’indiquait ici qu’un « transport » ordinaire, pourquoi n’aurait-on pas employé simplement le mot vayydbi’û, comme au jꝟ. 6, lorsqu’il ne s’agit plus que de transporter l’arche à sa place ? Nous trouvons exactement les mêmes expressions II Par., v, 2, 5, 7. De même, Jer., xzvi, 10, les princes de Juda « montent » de la maison du roi à la maison de Jéhovah. Mais quand Joas est couronné roi, on le « fait descendre », hébreu yôridû, forme hiphil de yârad, « descendre », du Temple au palais. IV Reg., xi, 19. Or, il est certain que la colline occidentale est plus élevée que le mont Moriah, tandis que la colline d’Ophel est plus basse.

B) La situation de Gihon ramène celle de Sion sur la colline sud-est. C’est ce qui ressort de deux passages historiques. Nous lisons II Par., xxxii, 30 : « Ézéchias boucha la sortie des eaux de Gihon supérieur et les dirigea par-dessous, à l’occident de la cité de David. » On identifie aujourd’hui Gihon avec la Fontaine de la Vierge, ’Ain Umm ed-Déredj, située sur le flanc oriental d’Ophel. Voir Gihon, t. iii, col. 239. Il s’agit donc ici du canal souterrain de la piscine de Siloé. Voir Siloé, col. 1729. Le IIe livre des Paralipomènes, xxxilt, 14, nous dit également que Manassé « bâtit le mur extérieur de la cité de David à l’occident de Gihon, dans le torrent, et dans la direction de la porte des Poissons, et autour d’Ophel, et il l’éleva beaucoup. » Malgré son obscurité, ce texte nous montre encore Gihon en rap-