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SIÈGE - SIÈGE D’UNE VILLE

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xxiii, 2. — Le siège est aussi la place occupée par le juge. Eccli., xxxviii, 38 (33). Job, xxix, 7, avait son siège sur la place publique. À Jérusalem étaient établis les sièges de la justice. Ps. cxxii (cxxi), 5. Les apôtres prendront place un jour sur douze sièges, comme assesseurs du souverain Juge. Matth., xix, 28. — Vingt-quatre sièges sont réservés dans le ciel pour les vieillards qui entourent le trône de Dieu. Apoc,

iv, 4.

H. Lesêtre.
    1. SIÈGE D’UNE VILLE##

SIÈGE D’UNE VILLE (hébreu : mdsôr, de sûr, et sârar, « assiéger » ; Septante : 7rspiox*i> vjytXziaf41 ; Vulgate : obsidio), attaque d’une place protégée par des murs et des fortifications. Voir fig. 371. Voir aussi le siège de Lachis, t. iv, fig. 4, col. 15-16 ; d’Ascalon, 1. 1, fig. 286, col. 1061-1062.

I. Prescriptions légales. — Il fut ordonné aux Hébreux d’assiéger les villes de Chanaan, mais seulement après leur avoir offert la paix. Deut., xx, 10, 12. Quand on entreprenait un siège, il était défendu de détruire les arbres fruitiers ; on ne pouvait se servir contre la ville que de bois provenant des autres arbres.

ce ne fut pas leur attaque, mais un miracle qui en vint à bout.

1° Les assiégés. — Ils se mettaient à l’abri de leurs murs, flanqués de tours. II Par., xxvi, 15 ; xxxii, 5 ; Soph., i, 16. Les murailles étaient percées çà et là de portes voûtées, garnies de barres solides. Deut., iii, 5. Sur les tours et aux angles, quand on le pouvait, on plaçait des machines pour lancer des flèches et de grosses pierres et empêcher l’ennemi d’approcher du pied de la fortification. II Par., xxvi, 15. Voir Machine de guerre, t. iv, col. 505. En avant de la muraille était ménagé un fossé, protégé lui-même par un petit mur,

! }êl, itpoT£t’; (i<T[Ji.a, xspiretxoç, antemurale. II Reg., 

xx, 15 ; Is., xxvi, 1 ; Lam., ii, 8 ; Nah., iii, 8. Cf. III Reg., xxi, 23 ; Ps. xlviii (xlvii), 14. Quelques villes avaient des forteresses détachées. Jud., ix, 46, 51 ; II Reg., v, 7 ; II Par., xxvli, 4. On veillait à pourvoir la place de vivres et de munitions. Judith, IV, 4 ; I Mach., xiii, 33. La famine était le plus grand danger couru par une place assiégée ; si forte fût-elle, elle succombait fatalement à la faim quand le siège se prolongeait. Voir Famine, t. ii, col. 2175. La question de

^*rs 370. — Sièges égyptiens.

Deut., xx, 19, 20. — Si les Israélites sont infidèles, Dieu enverra contre eux une nation impitoyable qui dévorera tous leurs biens, assiégera toutes leurs villes et les réduira eux-mêmes à se nourrir du fruit de leurs entrailles. Deut., xxviii, 49-53. — Salomon demanda que le peuple assiégé, venant prier dans le Temple, fût exaucé par le Seigneur. III Reg., viii, 37.

II. Les opérations d’un siège. — Beaucoup de villes de Palestine étaient fortifiées. Voir Fortifications, t. ii, col. 2318. Dans un temps où les invasions se produisaient avec tant de fréquence et d’imprévu, il était important de mettre à l’abri d’un coup de main les personnes et les biens. Faute de cette précaution, des bandes de Philistins et d’Arabes purent impunément enlever les richesses, les fils et les femmes de Joram, roi de Ju’a. II Par., xxi, 17. Les anciennes villes chananéennes, que Josué et les Hébreux eurent à assiéger et à prendre, étaient pourvues de fortifications bien conçues, caractérisées par les trois éléments suivants : murs assez épais pour résister à la sape et permettre d’utiliser la crête pour la défense, socle de pierre et glacis à la base du rempart, et enfin tracé à saillies suffisantes pour protéger la base de la muraille dans toute son étendue. Ce système défensif se distinguait nettement de la fortification égyptienne, à hautes et longues murailles nues pourvues d’un faible parapet, et se rapprochait beaucoup, au contraire, de la fortification chaldéenne à-laquelle elle avait emprunté ses inspirations. Cf. H. Vincent, Canaan, Paris, 1907, p. 83, 84 (fig. 372). Les Hébreux se heurtèrent pour la première fois à des murailles de ce genre à Jéricho, et

l’eau avait aussi une importance capitale. Nah., III, 14. Pour assurer l’eau à Jérusalem en cas de siège, Ezéchias fit creuser le tunnel de Siloé. IV Reg., xx, 20 ; II Par., xxxii, 30 ; Eccli., xlviii, 17. Voir Aqueduc, t. i, col. 804. Pour réparer les brèches, on disposait des fours à briques et l’on se munissait de provisions d’argile. Enfin, les armes nécessaires étaient distribuées aux hommes capables de s’en servir utilement. Nah., m, 14. Au besoin, on abattait des maisons pour faciliter la défense. Is., xxii, 10. On faisait des sorties pour tâcher de détruire parle feu les machines de l’ennemi. II Reg., xi, 17 ; I Mach., vi, 31. Du haut des murs, on lançait sur lui des pierres, des flèches, et toutes sortes de projectiles. Jud., ix, 53 ; II Reg., xi, 21, 24.

2° Les assiégeants. —Ils commençaient par entourer la ville de travaux de circonvallation, palissades, murs ou fossés, pour empêcher le ravitaillement de la ville. Deut., xx, 20 ; IV Reg., xxv, 1 ; Jer., lii, 4 ; Ezech., xvii, 17 ; Luc, xix, 43. Ils coupaient les aqueducs et s’emparaient des fontaines pour en interdire l’usage aux assiégés. Judith, vii, 6, 7. Ensuite, ils abattaient des arbres pour construire des terrasses et des tours d’attaque que l’on approchait des murs, pour être à la hauteur des assiégés ou les dominer. II Reg., xx, 15 ; IV Reg., xix, 32 ; Eccle., ix, 14 ; Is., xxxvii, 33 ; Jer., vi, 6 ; Ezech., iv, 2 ; xxi, 27 ; xxvi, 8. Au moyen de béliers (fig. 373) et de machines diverses, Ezech., iv, 2 ; xxi, 27 ; I Mach., xi, 20 ; xiii, 43, on s’efforçait d’enfoncer les portes ou de pratiquer des brèches dans la muraille. Voir Bélier, t. i, col. 1562. A l’aide d’échelles, on tentait l’escalade. Voir Échelle,