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SIGELEG — SIGHEM


était an pouvoir des Philistins du temps de Saûl. Achis, roi de Geth, en donna la possession à David qui s’était réfugié auprès de lui pour échapper à la persécution de Saül et c’est ainsi que cette ville entra dans le domaine des rois de Juda. I Sam. (Reg.), xxvii, 6-7. David y résida jusqu’à la mort de Saûl. Quand les Philistins rassemblèrent leurs forces dans la plaine de Jezraël pour combattre le roi d’Israël, Achis emmena avec lui David et ses compagnons. Les autres chefs philistins ne voulurent point les avoir au milieu d’eux. David revint donc à Siceleg, mais, à son arrivée, il trouva la ville dévastée et pillée par les Amalécites. Il se mit aussitôt à leur poursuite avec ses hommes, dont le nombre s’était augmenté à Siceleg même depuis qu’il s’y était établi, I Par., xii, 1, 20, et il enleva aux pillards tout ce qu’ils lui avaient pris. I Sam. (Reg.), xxx. C’est là, au retour de cette expédition contre les Amalécites, qu’il apprit la mort de Saûl. II Sam. (Reg.), I, 1 ; IV, 10. — Siceleg n’est plus nommée qu’une fois dans l’Écriture : des descendants de Juda s’y établirent au retour de la captivité de Babylone. II Esd., xi, 28.

    1. SICHAR##

SICHAR (Nouveau Testament : Eujrâp), localité de Samarie, où habitait la Samaritaine qui allait puiser de l’eau au puits de Jacob. Joa., iv, 5. Voir Samaritaine, col. 1424. Sichar n’est nommée que dans ce seul passage. Saint Jérôme, dans sa version de VOnomasticon d’Eusèbe, t. xxiii, col. 923, s’exprime ainsi sur sa situation : Sichar, ante Neapolim, juxta agrum quem dédit Jacob filio suo Joseph, in quo Dominus… Samaritanx mulieri ad puteum loquitur, ubi nunc Ecclesia fabricata est. Les ruines de cette église ont été retrouvées ; elle vient d’être relevée par les Grecs, et les pèlerins peuvent boire maintenant de l’eau du puits qui a été très longtemps obstrué. Voir fig. 291, col. 1425 ; cf. Jacob (Puits de), t. iii, col. 1075. L’opinion qui a soutenu pendant longtemps que Sichar était un nom donné par dérision à Siçhem n’est plus soutenable. L’eau abonde à Sichem et la Samaritaine ne serait pas allée la chercher au puits de Jacob, si elle l’avait eue sous la main près de sa demeure. Joa., iv, 15. Le pèlerin de Bordeaux, en 333, distingue nettement Sichar de Sichem, Jtiner., t. viii, col, 790. On peut affirmer aujourd’hui avec la plus grande vraisemblance que Sichar est el-Askar, village situé sur les dernières pentes du mont Hébal. Voir A. Neubauer, Géographie du Tahnud, in-8°, Paris, 1868, p. 169-171 ; Lightfoot, dans la Contemporary Revieiv, mai 1875, p. 860-863.

1. SICHEM (hébreu : Sekém ; Septante : Si>xÉpO, fils d’Hémor l’Hévéen, du temps de Jacob. Il enleva Dina, fllle de Jacob, et ses frères, pour la venger, persuadèrent au ravisseur de se circoncire avec tous les habitants de la ville de Sichem, puis les massacrèrent lorsqu’ils ne pouvaient se défendre. Gen., xxxiii, 19 ; xxxiv, 2-26. Voir Dîna, t. ii, col. 1436. — Sichem est encore nommé comme fils d’Hémor dans Jos., xxiv, 32 ; Jud., ix, 28 ; Act., vii, 16.

2. SICHEM (hébreu : Se kém ; Septante : ~S, J- / s V. ; [xi] Sixtjia ; S^xiVa, Gen., xxxv, 4 et 5 ; Valicanus : r, Sixtpa, III Reg., xii, 25), ville de la tribu d’Éphraïm, remplacée par Néapolis.

I. Identification et situation. — L’identité de Sichem avecNaplouseest communément admise. Cf. Midrasch Rabboth, Bamidbar, c. xxiii, Neubauer, Géographie du Talmud, Paris, 1868, p. 169 ; S. Épiphane, Contra hasr., lxxviii, 24 ; lxxx, 1, t. xlii, col. 735, 758. On soulève quelques difficultés sur le site précis de l’antique Sichem, mais on admet que Naplouse, établie sur le territoire de la ville biblique, lui a succédé et se trouve l’héritière de ses souvenirs

comme de ses possessions. Cf. F. de Saulcy, Dictionnaire topographique, Paris, 1877, p. 287.

II. Description. — À distance égale entre les anciennes frontières de Dan et de Bersabée et sur la ligne de faite divisant le versant oriental du Jourdain du versant méditerranéen, c’est-à-dire au milieu de l’antique pays de Chanaan, s’élèvent par-dessus toutes les hauteurs de la Samarie, remarquables par les dimensions de leur masse, les deux célèbres sommets d’Ébal au nord et de Garizim au sud. Une vallée les divise, s’ouvrant à l’est au sahel Maklmék dont le nom fait songer à la Machméthath de Josué, xvi, 6. Elle court vers l’ouest inclinant un peu au^ nord sur une largeur de cinq à six cents mètres, s’étendant parfois, comme à son origine entre le puits de Jacob et’Askar, jusqu’à mille mètres : c’est le territoire de la ville de Nablus. Le terrain est de la plus grande fertilité et très apte à former de gras pâturages. Cf. Ant. jud., II, II, 4 ; Théodote, dans Eusèbe, Prsep. Ev., ix, 22, t. xxi, col. 721. Le nombre des sources et des courants d’eau qui arrosent toute la région lui donnent un caractère spécial qui a toujours fait l’admiration de ceux qui la décrivent. Cf. Théoderich, édit. Tobler, Saint-Gall, 1865, xlii, p. 93-94, etc. Toutes les espèces de légumes et tous les arbres fruitiers prospèrent dans ses jardins et ses vergers et les bosquets d’oliviers toujours verts couvrent le reste de la campagne. Au-dessus de cette verdure compacte s’élève Nablus s’étendant dans le sens de la vallée, à la base du Garizim et dominé par ses rochers, sur une étendue de plus d’un kilomètre. C’est la ville arabe avec ses édifices massifs à voûtes et à toit plat ou en dôme, parmi lesquels commencent à se montrer quelques constructions de forme exotique et à toit de tuiles rouges. On ne voit plus que des fragments de l’ancienne enceinte, débordée d’ailleurs de toute part par des bâtisses nouvelles. La grande rue traverse la ville, en ligne presque droite, de la porte orientale à la porte occidentale. Vers l’extrémité du sud-ouest, on atteint le quartier des Samaritains, aux rues voûtées et sombres, étroites et malpropres. Près de leur petite, synagogue est la résidence de leur grandprêtre. Suivant eux, la mosquée voisine, djdmé’el-Khadrâ, dont le style est celui des églises du xiie siècle et dont le minaret carré où se voit une inscription en caractères samaritains, rappelle la tour de Ramléh, serait leur ancienne synagogue. Dans le quartier occidental, sur la grande artère et près d’une cour entourée d’un portique dont les colonnes sont antiques, est « la grande mosquée », djâmé’el-Kebir. Son portail attire l’attention par sa ressemblance avec celui du Saint-Sépulcre. C’est une église des Croisés, bâtie à la place d’une basilique byzantine. Plusieurs autres mosquées sont bâties avec les débris de monuments du XIIe siècle, ou des Ve et vi" et avec des pierres de bel appareil rappelant l’époque romaine. Le canal amenant les eaux à ras el-’Ai’n, d’où elles sont distribuées ensuite par la ville, paraît de la même époque.

Le mosaïste de Madaba a représenté Keapolis au nord de Jérusalem, et au pied du Garizim comme une grande ville, avec des édifices considérables (fig. 364). A l’est de la montagne, dans la plaine, un monument figure l’église <s où [est] la fontaine de Jacob. » À côté et au nord, une petite localité, figurée par une porte flanquée de deux tourelles et d’un bâtiment, est intitulée : STXEM H K[AI] STK1MA K[AI] EAAEM, « Sichem qui [est] Sicima et Salem », et à côté, à gauche : TO TOT IQZH*, « le [sanctuaire] de Joseph. Au-dessus de cette inscription et an nord de la localitéprécédente, une seconde porte flanquée de deux tours est marquée de l’inscription mutilée [2Ï"]XAP H NTN [ST]XXUPA, « Sychar qui est maintenant Sychchora ». C’est l’illustration, par un artiste connaissant le pays, du texte de l’Onomasticon et de la tradition locale, au-