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et arrivent enfin à être sauvés, à l’exception d’Ahriman et de quelques autres.

Les Perses connaissaient aussi certains cas d’impureté ; il leur était défendu de souiller l’eau, parce que l’impureté se communique surtout par elle. Ils ne voulaient pas non plus souiller la terre avec le contact des cadavres. Ils laissaient dévorer ceux-ci par les oiseaux et les chiens, ou ne les inhumaient qu’enduits de cire pour empêcher le contact, cf. Hérodote, i, 140, et plus tard les déposaient dans les tours du silence. Ces pratiques se conciliaient avec leur foi à la résurrection. ^On a souvent cherché à établir des relations d’influence réciproque ou de dépendance sur certains points entre la religion des Perses et celle d’Israël. Ces relations sont difficiles à préciser et surtout à justifier. « En fait, presque tous les points où l’on croit voir des rapports étroits, même la résurrection, appartiennent selon nous à la réforme. Que si l’on compare le judaïsme

tions a quelque lieu d'étonner, surtout dans le premier passage. Les Lydiens d’Asie Mineure et les Libyens du nord de l’Afrique étaient en communication facile avec Tyr par mer. Les Perses au contraire auraient eu à traverser là" Médie, la Babylonie et la Syrie pour atteindre cette ville. Aussi se pourrait-il que le mot paras désignât, dans le premier texte, les Pharusiens, de l'île de Pharos, à l’embouchure du Nil, qui étaient d’excellents archers. Dans le second texte, il s’agit d’une armée idéale, dans laquelle la présence des Perses étonne moins à côté des Scythes, des Arméniens, des Ethiopiens et des Libyens. Pourtant, comme les Perses sont associés à ces deux derniers peuples africains, on peut douter qu’ici encore paras désigne la Perse.

3° Daniel, v, 28, annonça à Baltasar que son royaume allait être donné aux Mèdes et aux Perses. La nuit même, Cyrus prit la ville. Le prophète se trouva ensuite en

28. — Vue des ruines de Persépolis. D’après F. Justi, Geschichte des alten Persiens, p. 102.

à la réforme elle même, l’influence des Perses ne saurait être antérieure aux environs de l’an 150 avant J.-C. Or il est constant qu'à cette époque le judaïsme était déjà dans une fermentation extraordinaire, en possession de toutes les idées qu’on dit empruntées au mazdéisme. » Lagrange, La religion des Perses, Paris, 1904, p. 45, 46.

IV. Les Perses dxiis la Bible. — 1° Dans son cantique de victoire, Judith dit que « les Perses ont frémi de sa vaillance et les Mèdes de son audace. » Judith, xvi, 12. Les faits racontés dans le livre de Judith doivent se placer vraisemblablement sous les règnes d’Assurbanipal. en Assyrie, et de Manassé, en Juda. Voir t. iii, col. 1830, A cette époque, Phraorte, roi des Mèdes, s’apprêtait à entrer en campagne contre le monarque assyrien. Judith parle donc des Perses et des Mèdes, non comme de vassaux, mais comme de rivaux des Assyriens. Elle nomme ceux-ci au troisième rang, les Mèdes au second et les Perses au premier, ce qui donnerait à penser que le cantique a été composé à une époque où l’Assyrie avait été soumise par les Mèdes et où ceux-ci subissaient la domination des Perses.

2° Ezéchiel, xxvii, 10, dit que les Perses, les Lydiens et les Libyens servaient dans l’armée de Tyr et étaient ses hommes de guerre. Ailleurs, xxxviii, 5, il met dans l’armée de Gog des Perses, des Éthiopiens et des Libyens. La présence des Perses dans ces énuméra rapport avec Darius le Mède, qui gouvernait la Babylonie au nom de Cyrus le Perse, mais d’après la loi des Mèdes et des Perses, plusieurs fois invoquée. Dan., vi, 8, 12, 15, 28. Voir Darius le Mède, t. ii, col. 1298. — Dans une de ses visions « pour le temps de la fin, » c’est-à-dire ici pour le temps qui doit aboutir à l'époque messianique, le prophète voit successivement un bélier à deux cornes, qui figure l’empire des Mèdes et des Perses, et un bouc velu, qui figure la monarchie grecque. Dan., viii, 20-22. — La troisième année de Cyrus, roi de Perse, le prophète a une autre vision sur les destinées du peuple d’Israël. Cette vision a lieu deux ans après l'édit qui a autorisé le retour des Israélites en Palestine. I Esd., i, 1-3, Daniel n’a pas profité de l’autorisation et la plupart des exilés sont demeurés volontairement en Babylonie. L’ange qui lui apparaît lui dit : < Le chef du royaume de Perse m’a résisté vingt et un jours, et Michel, un des premiers chefs, est venu à mon secours, et je suis demeuré là auprès des rois de Perse. » Dan., x, 13. L’ange 'qui parle au prophète est probablement Gabriel, qui s'était déjà montré à lui. Dan., IX, 21. Le chef du royaume de Perse n’est pas un homme, mais un sar, comme Michel, tandis que les rois sont appelés malké Paras. S’il résiste vingt et un jours, c’est qu’il souhaite que tous les Israélites ne quittent pas le royaume de Perse, où leur présence est