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PERLE — PERSANES (VERSIONS) DE LA BIBLE


Les anciens recueillaient les coquilles perlières dans la mer Rouge, dans la mer des Indes, cf. Pline, H. N., ix, 54 ; xxxiv, 48 ; Strabon, xv, 717, et dans le "golfe Persique, aux environs de l'île de Tylos. Cf. Pline, H. N., vi, 32 ; Strabon, ivi, 767 ; Athénée, iii, 93 ; Élien, Hist. animal., x, 13. Les perles ont été estimées à très haut prix dans l’antiquité. Pline, H. N., ix, 54, dit qu’elles occupent le sommet parmi les choses précieuses. Cf. Pline, H. N., vi, 24 ; îx, 56, 58 ; xxxiii, 12 ; xxxiv, 48 ; xxxvii, 6. Les Romains en faisaient grand cas. La femme de Caligula, l’impératrice Lollia Paulina, en possédait dans sa parure pour 40 millions de sesterces (près de 10 millions de francs). On en mettait à toutes les parties du costume. Cléopâtre, dans une fête donnée par Marc-Antoine, en avala une qui valait des centaines de mille francs. Horace, Sat., II, iii, 238-240, parle d’un personnage qui prit une perle à l’oreille de Métella et la fit dissoudre dans du vinaigre, pour avaler tout d’un trait un million de sesterces (près de 250000 francs). Le goût de ces objets coûteux s'était également répandu en Grèce et en Orient. 2° Les perles ont été certainement connues en Pales 3° Dans le Nouveau Testament, la mention des perles est très claire. Notre-Seigneur compare le royaume des cieux à un marchand qui trafique sur les perlesEn ayaDt rencontré une de grand prix, il vend tout ce qu’il a pour l’acheter. Matth., xiii, 45, 46. Il ne craint pas d’engager momentanément toute sa fortune, parce qu’il est sûr de revendre la perle avec gros bénéfice à quelque riche amateur. Saint Paul recommande aux femmes chrétiennes d'éviter le luxe dans leur parure et de savoir se passer de perles. I Tim., ii, 9. La femme qui représente la grande Babylone est ornée de perles. Apoc, xvii, 4 ; xviii, 16. Babylone faisait commerce de ces précieux objets. Apoc, xviii, 12. — Le Sauveur défend de jeter les perles devant les pourceaux, qui les fouleraient aux pieds. Matth., vii, 6. La doctrine et la grâce de l'Évangile ne doivent pas être communiquées à des âmes indignes qui les profaneraient.

    1. PERSANES##

PERSANES (VERSIONS) DE LA CIBLE. 1° Sous les rois de Perse, Cyrus et ses successeurs, un grand nombre de Juifs s'établirent dans toutes les parties de leur empire, et il est à croire que dans les

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25. — Avicula Margaritifera.

tine, au moins depuis l'époque de Salomon. Mais on ne sait pas d’une manière certaine quel mot pouvait les désigner. Le mot gâbis est le nom du cristal, probablement du cristal de roche, et non des perles. Voir Cristal, t. ii, col. 1119. Les penînîm ne sont que des pierres précieuses, d’après les versions. Prov., iii, 15 ; vin, II ; xx, 15 ; xxxi, 10. Ces pierres précieuses peuvent sans doute être des perles, puisque ces dernières sont des sécrétions calcaires ; elles pourraient être aussi du corail rouge ou une substance analogue. Voir Corail, t. ii, col. 957. À Suse, il y avait dans le palais royal un dallage fait avec de l'émeraude et du dar. Esth., i, 6. Le mot dar est le nom des perles en arabe. Les Septante traduisent par Xi'Ôoç nfovivoc.g pierre de pinne, » de pinna marina, ce qui indiquerait une incrustation de nacre provenant des coquilles du mollusque perlier. La Vulgate rend dar par lapis parius, « pierre de Paros, » marbre. Il est assez probable en eflet qu’il s’agissait de marbre translucide et nuancé comme les perles ou la nacre. Dans le Cantique, i, 10, on dit à l'Épouse : « Nous te ferons des tôrîm avec des hârûzîm. » D’après les versions, il s’agit de « chaînes d’or marquetées d’argent ». Il est possible que les deux mots hébreux désignent des colliers dans la composition desquels entraient les perles, le corail et les pierres précieuses. Ils ne se rencontrent pas ailleurs, et ce sens leur convient bien, par comparaison avec les termes arabes correspondants. Cf. Buhl, Gesenius' Handwôrterbuch, p. 278, 885.

synagogues on expliqua les Écritures dans la langue du pays. Nous savons du moins par le Talmud, Sota, 49 b, que les Israélites qui habitaient en Perse, en parlaient la langue en même temps que l’hébreu. Mais s’il a existé des traductions persanes de l'Écriture à leur usage, il ne nous en est rien parvenu. On ne possède rien non plus des anciennes versions du Nouveau Testament, qui ont dû être faites d’assez bonne heure, puisque le christianisme se répandit en Perse dès les premiers siècles. Saint Jean Chrysostome, Hom. ii, % in Joa., t. lix, col. 32, dit expressément que de son temps l'Évangile de saint Jean était traduit en persan, et Théodoretde Cyr, Grsec. affect. curât., IX, t. lxxxiii, col. 1045, dit que les Perses « vénèrent les écrits de Pierre, de Paul, de Jean, de Matthieu, de Luc et de Marc, comme venant du ciel, » ce qui semble indiquer qu’ils étaient traduits en leur langue. De toutes ces versions primitives, rien n’a survécu.

2° Le Pentateuque. — Maimonide parle d’une traduction persane du Pentateuque antérieure à Mahomet. L. Zunz, Die gottesdienstlichen Vortràge der Juden historisch entwickelt, Berlin, 1832, p. 9. Celle que nous possédons est bien moins ancienne. Elle a été imprimée pour la première fois à Constantinople en 1546, en caractères hébreux, et réimprimée, en caractères perses, dans la quatrième partie de la Polyglotte de Walton. Elle a pour auteur Rabbi Jacob benJoseph Taous ( « le Paon » ), qui vivait à Constantinople dans la première moitié du xvi B siècle. Quelques critiques