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SATRAPE — SAUL


familles nobles de la Perse, et tenaient une cour princière, à la façon du roi. Hérodote, i, 192. À l'époque de la décadence de l’empire, leurs pouvoirs s’accrurent, et ils possédèrent souvent, d’une manière simultanée, l’autorité civile et militaire ; ils abusèrent alors fréquemment de leur puissance presque royale, pour opprimer leurs administrés. En fait, ils étaient devenus semblables à des princes indépendants ou à des rois vassaux. Alexandre le Grand, après sa conquête de la Perse, maintint le système des satrapies, avec quelques modifications. Au-dessous des satrapes, il y avait le pétjLâh, placé à la tête d’un district moins considérable. C’est ainsi que Zorobabel et Néhémie furent pahôt (gouverneurs)de la Judée sous les satrapes persans de Syrie. Cf. I Esd., IV, 3, 6 ; II Esd., ii, 9. Après la conquête de Babylone par Cyrus, la jalousie des satrapes fit jeter Daniel dans la fosse aux lions, mais ceux qui l’avaient dénoncé y furent jetés à leur tour, le prophète ayant été miraculeusement sauvé. Dan., vi, 1-24. — Sous Xerxès, Aman fit envoyer aux satrapes des lettres pour la proscription des Juifs. Esth., iii, 12. Ils en reçurent ensuite en sens contraire. Esth., viii, 9 ; ix, 3. Quand Esdras retourna en Judée, il remit aux satrapes et aux pafyôt qui gouvernaient à l’ouest de l’Euphrate des édits royaux favorables aux Juifs. I Esd., viii, 36. — Les Septante et la Vulgate ont employé plusieurs fois improprement o-arpocjcai, salrapse, pour traduire seranîm, le nom des chefs philistins. Voir Philistins, col. 290. — Satrapa, dans IV Reg., xviii, 24, traduit l’hébreu pafyat (Septante : Tonipxiç), de même que II Par., ix, 14 (Septante : axzpiizai). — VoirL. Dubeux, La Perse, in-8°, Paris, 1841, p. 97-98 ; E. Schrader, Die Keilinschriften und das Aile Test, , 3e édit., revue

307. — Cynocéphale. Figurine de terre verte émaillée provenant de Goptos. D’après Maspero, Hist. ancl des peuples de VOrient, t. i, p. 145.

par Zimmern et Winckler, in-8°, Berlin, 1903, p. 116117, 188 ; A. Buchholz, Qusestiones de Persarum satrapis satrapiisque, in-8°, Leipzig, 1894.

L. Fillion. SATUM, mot par lequel la Vulgate traduit ordinairement le nom de mesure hébreu se"dh. Voir Mesure, iv, 30, t. iv, col. 1043 ; Sê'Ah.

    1. SATYRE##

SATYRE, mot par lequel certains traducteurs rendent le mot hébreu se'îrîm, qui signifie « velus ».

Saint Jérôme, Comm. in Is., xiii, 21, t. xxiv, col. 159, l’explique ainsi : (Seirim) vel incubones vel salyros vel sylvestres quosdam komines, quos nonnulli fatuos ficarios vocant, aut dsemonum gênera intelligunt. — 1° Les se’irim désignent dans le Lévitique, XVII, 7, de fausses divinités ou des animaux divinisés (Septante : ot |i<x7a ! o !  ; Vulgate : dsemonia) auxquels les ' Israélites avaient rendu un culte en Egypte. Plusieurs croient qu’il s’agit de boucs ; d’autres, de cynocéphales (fig. 307), qu’on voit souvent représentés sur les monuments égyptiens. Voir Singe. Il est aussi question de ces mêmes se'îrîm (Septante : oi pazaioi ; Vulgate : dsemonia) dans II Par., XI, 15. Jéroboam I er, roi d’Israël, qui s'était réfugié en Egypte pendant les dernières années du règne de Salomon, établit dans son nouveau royaume des prêtres des hauts-lieux, des se’irim et des veaux (bœuf Apis). — Isaïe parle des se'îrîm dans deux passages, xiii, 21 ; xxxiv, 14 (Septante : Sæjiôvia ; Vulgate : pilosi, pilosus) ; il peut désigner par ce mot « les boucs ». Voir Bodc, t. i, col. 1871.

SAUL, nom d’un Iduméen, de trois Israélites et premier nom de saint Paul.

1. SAUL (hébreu : Sâ'ûl ; Septante : 2ao-jX), roi d'Édom. Gen., xxxvi, 37 ; I Par., xlvii, 49. Il avait succédé à Semla et résidait à Rohoboth. Voir Roiioboth, col. 1113.

3. SAUL (hébreu : Ëâ'ûl ; Septante : Eao-j).), le premier roi d’Israël (1095-1055).

I. Son élection. — 1° Sa jeunesse. — Saül était fils de Cis, de la tribu de Benjamin. Voir Cis, t. ii, col. 680. La Sainte Écriture signale sa beauté singulière et sa taille, par laquelle il dépassait de la tête les autres Israélites. 1 Reg., ix, 2 ; x, 24. Un seul incident de sa jeunesse est raconté. Les ânesses de son père s'étaient égarées ; Cis envoya Saül pour les chercher en compagnie d’un serviteur. Le jeune homme les chercha en vain dans la montage d'Éphraïm et dans les régions de Salisa et de Salim. Il ne les trouva pas non plus en Benjamin, au pays de Suph. Il eut alors l’idée de retourner vers son père, qui pouvait être en peine de lui, lorsque, sur le conseil de son serviteur, il se décida à aller consulter, dans le voisinage, un homme de Dieu très considéré. Tout l’avoir des deux chercheurs consistait en un quart de sicle d’argent, qu’ils résolurent d’offrir au voyant. À la montée de la ville, des jeunes filles les informèrent que le voyant était là, mais se disposait à se rendre au haut-lieu pour bénir un sacrifice qui devait être suivi d’un festin. Or Jéhovah avait fait connaître au voyant, Samuel, la visite qu’il recevrait et le choix qu’il avait fait du jeune homme qui se présenterait : il devait être ce roi que le peuple avait récemment réclamé. Ayant reconnu Saûl, Samuel le convia à manger avec lui ce jour-là, pour le laisser partirlelendemain.il ajouta d’ailleurs que les ânesses qu’il cherchait depuis trois jours étaient retrouvées.

2° Sort, onction. — Chemin faisant, Samuel dit à Saûl que tout ce qu’il y avait de plus précieux en Israël était pour lui et pour la maison de son père, ce à quoi le jeune homme répondit en faisant remarquer la petitesse de sa famille et de sa tribu. Au festin, auquel trente hommes prenaient part, Samuel fit donner les premières places à Saül et à son serviteur, et ordonna de servir au jeune homme une part de choix qu’il avait réservée. De retour dans la ville, Samuel s’entretint avec Saül sur le toit de la maison, et, le lendemain matin, il le reconduisit hors de la ville. Le priant alors de faire aller le serviteur en avant, Samuel prit une fiole d’huile et la versa sur la tête de Saül en lui disant : « Jéhovah t’oint pour chef sur son héritage. »