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SARON — SARUG


On la rapproche du même terme employé par Josèphe, Ant. jud., XIV, xiii, 3 (oi Sp-jpioî) ; Bell, jud., i, xiii, 2, pour désigner un territoire voisin du Carmel. Strabon, xvi, p. 758, signale aussi « un grand bois », 8pu(ioç asyacTic, entre le Carmel et Jaffa. Il est certain d’ailleurs que la plaine de Saron possédait autrefois des forêts. On en trouve encore une vers Qaisariyéh, composée de chênes clairsemés, Quercus cerris et Quercus crinita ; c’est le reste de celle qui, à l'époque des croisades, est appelée foret d’Arsouf, parce qu’elle se prolongeait, vers le sud, jusque dans les environs de cette ville. Cf. V. Guérin, La Samarie, t. ii, p. 388.

La plaine de Saron est surtout connue dans l'Écriture pour sa beauté et sa fertilité. Isaïe, xxxv, 2, associe « la magnificence du Carmel et de Saron » à « la gloire du Liban. » Pour représenter, au contraire, le pays dans le deuil et la tristesse, il dit que « le Liban est confus, languissant ; Saron est semblable au désert, Basan et le Carmel perdent leur feuillage. » Is., xxxiii, 9. Pour montrer comment le pays redeviendra un jour agricole, c’est-à-dire pacifique et heureux, il annonce que « Saron deviendra une prairie pour les moutons. » Is. lxv, 10. L'Épouse du Cantique des Cantiques, ii, 1, se compare au narcisse (fyâbassélef) de Saron. Sous David, les troupeaux que l’on faisait paître en Saron étaient confiés à l’administration de Sétraï le Saronite. I Par., xxvii, 29. — Les Talmuds célèbrent aussi la richesse de Saron. Ils prétendent que les veaux destinés aux sacrifices provenaient, pour la plupart, de cette plaine. On y cultivait la vigne, et l’on en prenait le vin mêlé d’un tiers d’eau. Mais le pays fournissant peu de pierres de construction, on se servait, pour bâtir les maisons, de briques peu solides, qui ne résistaient pas suffisamment aux intempéries des saisons, aux vents de la mer, ni aux longues pluies de l’hiver. Les reconstructions étaient donc un fait général et très connu. Le jour de Kippour, dans sa prière pour le peuple, le grand-prêtre ajoutait un paragraphe spécial pour les habitants de Saron, et disait : « Dieu veuille que les habitants de Saron ne soient pas ensevelis dans leurs maisons. » Cf. A. Neubauer, La géographie du Talmud, Paris, 1868, p. 48-49. — Le miracle opéré par saint Pierre à Lydda fut bientôt connu dans la plaine de Saron, et y produisit d’heureux résultats. Act., IX, 35.

La plaine de Saron, large de 13 kilomètres à Qaisariyéh, en a une vingtaine autour de Jaffa. Parsemée de mamelons, elle remonte doucement vers la montagne jusqu'à une altitude de 60 mètres. Marécageuse par endroits, elle est en général bien cultivée. Elle est coupée par différents fleuves qui déversent dans la Méditerranée les eaux descendues des montagnes samaritaines : le nahr ez-Zerqa, le nahr et Akhdar ou elMefdjir, le nahr Iskanderûnéh, le nahr et Fdléq et le nahr el Audjéh. Voir Palestine, aux sections : plaines et vallées, fleuves et rivières, fertilité, flore, etc., col. 1987, 1991, 2031, 2036. Elle avait une grande importance au point de vue des routes militaires et commerciales.

Voir Routes, col. 1230.

A. Legendre.

3. SARON (hébreu : Sârôn ; Septante : Vaticanus : Tipiâu. ; Alexandrinus : Sapiiv), ville ou contrée située à l’est du Jourdain. I Par., v, 16. Il s’agit dans ce passage des Parab’pomènes de familles de la tribu de Gad qui « habitèrent en Galaad, en Basan et dans ses bourgs et dans tous les faubourgs, ou les pâturages (hébreu : migresê) de Saron. » Il est à remarquer que Sdrôn n’a pas ici l’article, comme il l’a régulièrement lorsqu’il désigne la plaine de Saron. En dehors de cette raison, il est facile de comprendre qu’il est question d’une contrée voisine de Galaad et de Basan, et non de la plaine maritime. Mais le mot désigne-t-il une ville avec ses faubourgs, ou une contrée avec ses pâturages ? On ne sait. En tout cas, la ville est inconnne. On pense plutôt

que Sârôn serait l'équivalent de Misôr, qui indique le haut plateau moabite, et a la même racine. Voir Misor 1, t. iv, col. 1132. La stèle de Mésa parle, ligne 13, « des gens de Saron », mais cet endroit appartenait sans doute au cœur même du pays de Moab. Voir Mésa 3,

t. iv, col. 1014.

A. Legendre.

4. SARON, SARONA (grec : tôv Hapwvàv). « Tous ceux qui habitaient Lyddee et Saronas, lisons-nous dans la Vulgate, ayant vu la guérison miraculeuse du paralytique Éuée par saint Pierre, se convertirent. » Act., x, 35. Lydda étant une ville, plusieurs interprètes en ont conclu que Saron ou Sarona l'était aussi, mais il n’y a guère lieu de douter que le nom propre, tôv Sapiovâv, qui est précédé de l’article, ne désigne la plaine de ce nom. Voir Saron 2.

    1. SARONiTE##

SARONiTE (hébreu : Jias'-Sârônî ; Septante : ô Eoepwvitr]ç), habitant de la plaine de Saron. Sétraï, qui fut chargé par David defaire paître ses troupeaux dans la plaine de Saron, en était originaire. I Par., xxvii, 29.

    1. SARSACHIM##

SARSACHIM (hébreu : Sarsekim ; Septante : NaSoutrixap), un des généraux de Nabuchodonosor qui s’emparèrent de Jérusalem. Jer., xxxix, 3. Il parait avoir porté le titre de Rabsaris. L’orthographe de son nom est altérée et l’on n’a pu jusqu'à présent en rétablir la forme primitive. Cf. Eb. Schrader, Die Keilinschriften und das Aile Testament, 2e édit., p. 416.

    1. SARTHAN##

SARTHAN (hébreu : Çârtân ; omis dans les Septante), localité mentionnée dans Jos., iii, 16, pour déterminer la position de la ville d’Adom où commencèrent à s’arrêter les eaux du Jourdain, lors du passage de ce fleuve par les Israélites. Le site est incertain. Voir Adom, t. i, col. 221. — Dans III Reg., IV, 12, nous lisons que « Bethsan est près de Sarthana, au-dessous de Jezraël. » Un certain nombre de commentateurs croient que Sarthana n’est pas différent de Sarthan. Salomon fit fondre les objets en métal destinés au Temple entre Sochoth et Sarthan. III Reg., vii, 46. Ce Sarthan est le même que celui de Jos., iii, 16, d’après un grand nombre de commentateurs, quoique d’autres le contestent. Le second livre des Paralipomènes, IV, 17, appelle le Sarthan de III Reg., vii, 46, Sarédatha. Voir Sarédatha, col. 1486.

SARTHAN A(hébreu : ÇartanàAySeptante-.EecraÛixv), localité nommée III Reg., iv, 12, pour marquer le site de Bethsan. Sa situation précise est inconnue. Comme son nom ne diffère de celui de Sarthan que par la terminaison, beaucoup de commentateurs croient que ce ne sont que deux formes diverses désignant le même lieu. Voir Sarthan, col. 1494.

    1. SARUG##

SARUG (hébreu : Serûg ; Septante : Eepoû^ ; dans Luc, iii, 35, Sapoûx), un des patriarches postdiluviens, fils de Reu, père de Nachor et grand-père d’Abraham. A l'âge de 30 ans (130 dans les Septante), il engendra Nachor et vécut 230 ans (330 dans les Septante, qui augmentent de cent ans l'âge des patriarches postdiluviens depuis Sem jusqu'à Tharé). Gen., xi, 20-23. On peut conclure de Josué, xxiv, 2, 14, que Sarug fut idolâtre. S. Épiphane, De hœr., i, 6, t. xli, col. 188. Voir Calmet, Dissertation sur l’origine de l’idolâtrie, en tête du livre de la Sagesse, p. 304. Plusieurs commentateurs allemands veulent que Sarug ait été primitivement le nom géographique d’un district situé dans le voisinage de Haran. H. Guthe, Kurzes Bibelwôrterbuch, 1903, p. 612.