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SAPHIRE — SARA


    1. SAPHIRE##

SAPHIRE (grec : Saïuçsfpti, derâiripecpoî, « saphir » d’après les uns, ou « belle », d’après la signification syriaque du mot), femme d’Ananie, qui ayant vendu un champ avec son mari, se concerta avec lui pour tromper les Apôtres et la communauté chrétienne sur le prix, de la vente ; elle fut punie comme lui par une mort soudaine, afin de servir d’exemple aux premiers chrétiens. Act., v, 1-10. Voir Ananie 6, t. i, col. 540.

    1. SAPHON##

SAPHON (hébreu : Sâfôn, « nord » ; Septante : Saçâv), ville de la tribu de Gad, à l’est du Jourdain. Jos., xiii, 27. Elle est aussi probablement nommée Jud., xii, 1, où nous lisons Sefônâh avec le hé local et où il faut traduire « à Saphon » et non « au nord », ù ; poppdtv, comme on lit dans le Valicanus. VAlexandrinus a Ksçspà et Lucien, Ssïiïivix, parce qu’ils n’ont pas séparé le hé local du nom propre. Vulgate : contra aquilonem. — Saphon avait fait partie du royaume de Séhon, roi d’Hésébon. Le site de cette ville n’a pas été retrouvé.

    1. SAPIENTIAUX##

SAPIENTIAUX (LIVRES), nom donné aux livres de l’Ancien Testament qui s’occupent spécialement de la sagesse dans le sens religieux que lui donne l’Écriture, c’est-à-dire de la connaissance des choses divines et morales : ce sont les Proverbes, l’Ecclésiaste, l’Ecclésiastique, la Sagesse. Un docteur de Sorbonne, Jérôme Besoigne (1686-1763), a publié une Concorde des livres de la Sagesse ou la Morale du Saint-Esprit, in-12, Paris, 1737. Voir Besoigne, t. i, col. 1641.

    1. SAPIN##

SAPIN (Vulgate : abies), traduction du beroS hébreu dans une dizaine de passages de l’Écriture.

I. Description. — On a souvent confondu sous ce nom des arbres appartenant à des groupes variés de Conifères, mais il doit s’appliquer spécialement aux genres Abies et Picea, distingués par Link et qui ont en commun une cime élancée, pyramidale, à branches étalées, couvertes de nombreuses petites feuilles solitaires et persistantes en aiguille courte et rigide. La floraison a lieu au printemps, et les cônes mûrissent la même année. Ceux des Abies sont dressés au sommet de rameaux latéraux, tandis qu’ils sont pendants chez les Picea. Les feuilles des premiers sont plus ou moins comprimées et paraissent distiques par suite d’une torsion horizontale le long des rameaux ; celles des Picea, au contraire, sont cylindracées ou tétragones disposées suivant une spirale plus régulière, et articulées sur un cousinet proéminent qui persiste après leur chute.

Les sapins d’Asie Mineure se rapportent à 2 espèces répandues surtout dans les régions montagneuses de l’Anti-Taurus et du Liban. Le Picea orientalis (fig. 298) diffère de l’Épicéa d’Europe par ses feuilles plus courtes, d’un vert sombre, et ses cônes plus grêles atteignant à peine 1 décimètre de longueur. De même V Abies cilicica (fig. 299) ressemble à notre sapin argenté des Vosges avec un port plus effilé et des branches relativement courtes. Les cônes, au contraire, sont plus longs et plus gros, tandis que leurs bractées sont courtes et demeurent cachées sous les écailles. F. Hy.

II. Exégèse. — On ne trouve pas dans la Bible hébraïque de nom distinct pour le sapin ; il existait cependant des sapins, particulièrement dans la région du Liban, et il en existe encore. Comme chez nous on a sons le nom de sapins confondu souvent plusieurs espèces de conifères. Par contre dans la région orientale le vrai sapin pouvait être compris sous certaines dénominations qui avec un sens précis, ont aussi un sens populaire, plus vague et plus général. C’estce qui explique comment les versions ont pu comprendre dans le beros hébreu, « le cyprès ï par exemple, plusieurs autres


conifères, comme le genévrier, le pin et le sapin. La Vulgate en particulier a dix fois rendu berôs par abies, « sapin ». IV Reg., six, 23 ; Is., xiv, 8 ; xxxvii,

-.* »

298. — Picea orientalis.

24 ; xli, 19 ; lv, 13 ; lx, 13 ; Ezech., xvvii, 5 ; xxxi, 8 ; Ose, , xiv, 9 ; Zach., xi, 2. Voir Cyprès, t. ii, col. 1173. Dans la Genèse, xxi, 15, le mot êiah, « buissons », rendu arbor par la Vulgate, est traduit llâvi, « sapin », par les Septante. Il est à remarquer que Josèphe, Ant.jud.,

299. — Abies cilicica.

I, xiii, 3, se sert également du mot grec êXocty ; . Faut-il voir ici l’influence du mot arabe -^w, Suh, qui désigne

VA bies cilicica ? On sait que les Arabes ont emprunté aussi du grec le nom du sapin qu’ils appellent élati.

E. Levesque. SARA, nom de quatre femmes dans la Vulgate. Deux d’entre elles s’appellent en hébreu Sérah et Sê’herâ.’1. SARA (hébreu : Sdrdh, « princesse » ; Septante : Eotp^a), femme d’Abraham. Elle s’appelait d’abord

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