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SAMARIE


et des dons, après l’assassinat de Godolias à Maspha, quand ils y furent eux-mêmes égorgés avec leurs compagnons, par Ismahel (586). Jer., xli, 5. À la place des Israélites déportés, le roi d’Assyrie envoya une colonie. formée de prisonniers de guerre chaldéens, cuthéens, syriens et autres. IV Reg., xvii, 24. En 715, Samarie reçut un nouveau groupe composé d’Arabes de diverses tribus. Inscription de Khorsabad, Salle 2, ii, 1. 3-8 ; cf. F. Vigouroux, loc. cit., p. 569.

6° Depuis le retour des Juifs de Babylone jusqu’à Constantin. — Aux lieutenants des rois d’Assyrie et de Chaldée commandant à Samarie avaient succédé, après la prise de Babylone par Cyrus (538), les satrapes persans. Ceux-ci, avec leur entourage, s’ils ne furent pas les instigateurs de l’hostilité acharnée et constante des Samaritains contre les Juifs, paraissent du moins l’avoir ordinairement favorisée. I Esd. iv ; ii, 19 ; iv, vl ; cf. Samaritains, col. 1424 ; Sanaballat, col. 1443 ; Réum Béeltéem, col. 1078 ; cꝟ. 1. 1, col. 1546. Alexandre le Grand, maître de la contrée, et avant de descendre en Egypte (333), avait laissé le gouvernement de la ville à un de ses officiers nommé Andromaque, selon Quinte-Curce, iv, 21. S’il faut croire cet auteur, seul à faire ce récit, les habitants de Samarie l’au raient brûlé vif et Alexan dre, pour venger cet outrage, les aurait exterminés en partie et dispersés, puis remplacés par une colonie gréco-syrienne. Quoi qu’il en soit, peadant toute la lutte des Machabées pour l’indépendance, le peuple de Samarie et ses chefs furent constamment avec les nations ennemies des Juifs. Cf. Ant.jud., XI, viii, 6 ; XII, iv, 1. Comme la population de Marissa, soumise par Jean Hyrcan, avait accepté la religion des Juifs, les Sama^ réens, à l’instigation du roi de Syrie Antiochus Cyzique, étaient venus ravager leur territoire. Prenant occasion de cette injure pour venger toutes les autres faites à son peuple, Hyrcan vint, avec des forces considérables, attaquer Samarie. Il l’environna d’un fossé profond et d’un double mur de 80 stades (près de 15 kilomètres) d’étendue et laissa ses deux fils Antigone et Aristobule poursuivre le siège. Pressés par la famine, les assiégés implorèrent le secours d’Antiochus qui s’empressa d’accourir avec une armée. Les deux frères le défirent complètement et refoulèrent les Samaréens dans leurs murs. Pensant amener les Juifs à lever le siège, Antiochus, assisté de troupes égyptiennes, alla ravager la Judée ; ce fut sans succès. Après une année entière de siège, Hyrcan emporta la ville d’assaut et la détruisit de .fond en comble (109). Ant. jud., XIII, x, 2-3. Les habitants furent emmenés en captivité par les Juifs. Bell. jud., i, ii, l. Pompée, maître de la Judée (63), rendit le -site de la ville aux Samaritains. Ant. jud., XIV, IV, 4 ; Bell, jud., i, vii, 7. Elle fut relevée elle-même par Gabinius, proconsul de Syrie, qui y établit de nouveaux habitants. Ant. jud., XIV, v, 3 ; Bell, jud., i, viii, 4. Hérode la reçut d’Octave, après la bataille d’Actium et à .la mort de Cléopâtre (31) qui l’avait possédée jusque-là. Ant. jud., XV, vii, 3 ; Bell, jud., i, xx, 3. La ville -agrandie, embellie, fortifiée et appelée du nouveau nom de Sébaste, fut peuplée par une colonie composée de six mille vétérans des armées hérodiennes et de gens des pays circonvoisins, païens pour la plupart, semblet-il (24). Grâce au riche territoire des alentours partagé aux colons, la ville se trouva de suite en pleine prospérité. La pensée du despote iduméen était surtout de se préparer un refuge en cas de révolte des Juifs contre .lui et il voulait en même temps s’assurer la domination de la province. Ant. jud., XV, viii, 5 ; Bell, jud., I, xxi, 2. C’est à Samarie qu’Hérode avait épousé Marianne, la descendante des Asmonéens. Bell, jud., i, xvii, 8 ; cf. xii, 3, et Ant. jud., XIV, XII, 1, et xv, 14. C’est à Sébaste que le tyran, jaloux et soupçonneux, devait envoyer les fils qu’il avait eus d’elle, pour y être étranglés par la main du bourreau. Ant. jud., XYI, ii, 7 ;

DICT. DE Là BIBLE.

Bell, jud., i, xxvi, 6. — Samarie n’avait jamais eu, si ce n’est avec son temple de Baal, au temps d’Achab.la suprématie religieuse qui, après avoir appartenue Béthel, était passée à Sichem ; Sébaste devait perdre bientôt sa prépondérance politique et administrative qu’elle parait avoir conservée jusque-là : elle allait passer à sa voisine Césarée qu’Hérode, tandis qu’il agrandissait Sébaste, construisait et dont les princes hérodiens devaient faire leur séjour préféré avant que les procurateurs romains y fixassent leur résidence. — À la mort d’Hérode (4 avant J.-C), Auguste confirma à son fils Archélaûs la possession de Sébaste (4 avant J.-C). Ant.jud., XVII, xi, 4 ; Bell, jud., II, vi, 3. À la déposition de ce prince (6 après J.-C.), elle fut annexée à la province romaine de Syrie, puis rendue par Claude, à son avènement à l’empire (41), à Hérode Agrippa I er. Ant. jud., XIX, v, 1. Quand ce roi mourut (44), les Sébastais célébrèrent des réjouissances publiques, insultèrent à sa mémoire et, avec ceux de Césarée, outragèrent honteusement les statues de ses filles encore vivantes. L’empereur voulut les châtier en envoyant en garnison dans le Pont tous ceux qui se trouvaient dans l’armée ; mais il se laissa toucher par la légation qu’ils lui envoyèrent et ils demeurèrent en Judée. Ant. jud., XIX, ix, 1-2. Un escadron de la cavalerie de Césarée portait le nom de Sébaste, ïXv) Ee6a<mr)i/<âv ; cinq cohortes paraissent en outre avoir été principalement composées de Sébastais. Pendant les troubles qui se produisirent en Judée sous les procurateurs, surtout sous Cumanus (48-52) et Florus (64), ces troupes, toujours hostiles aux Juifs, les maltraitèrent beaucoup. Bell, jud., II, xii, 5 ; cf. Ant. jud., loc. cit. Les Juifs se vengèrent, lors des massacres de Césarée, en se jetant sur Sébaste et en la livrant aux flammes (65). Bell, jud., II, xviii, 1. — La guerre de Judée terminée (70), Vespasien éloigna du district les troupes sébastaises. Ant. jud., loc. cit. La garnison de VAla milliaria Sebastena est indiquée à Asuada, probablement Ves-Sûêdah actuelle dans le Hauran, par la Notifia dignitatum imperii romani. Dans Reland, Palsestina, p. 230. Attaquée par Septime Sévère pour avoir suivi son compétiteur Pescennius Niger, Sébaste vit encore une fois sa population renouvelée par l’envoi d’une colonie étrangère (184). Dion Cassius, Sept. Severus, ix ; Ulpien, ’De censibus, i, 15.

7° Le christianisme à Samarie. — Les prophètes, en prédisante cette ville les malheurs dont elle devait être. frappée à cause de ses iniquités, avaient annoncé aussi qu’elle se convertirait au Seigneur, refleurirait et deviendrait la fille de Jérusalem. Ose., xiv ; Ezech., xvi, 53, 55, 61. Ces prophéties paraissent faire allusion à la conversion de Samarie à l’époque chrétienne. Le nom de Jésus ne pouvait y être inconnu, surtout depuis sa conversation avec la Samaritaine au puits de Jacob, Joa., IV, quand Philippe, l’un des sept diacres, obligé de quitter Jérusalem, à la persécution qui suivit la mort d’Etienne (33), descendit « à la ville de Samarie », Act., vm, 5, d’après la leçon des plus anciens manuscrits, Vaticanus, Alexandrinus, Sinaïticus. — Si un certain nombre de manuscrits plus récents lisent z’.t ; nàïn, sans l’article, les interprètes et les commentateurs ont généralement entendu cette expression comme les premiers, de « la capitale de la Samarie ». — Philippe se mit à prêcher Jésus-Christ, appuyant sa prédication de nombreux miracles. Toute la foule « unanimement » vint l’écouter et se convertit en masse. Dans la ville se trouvait alors le magicien Simon qui, depuis longtemps, la tenait tout entière asservie par les prestiges de ses enchantements. Lui-même demanda le baptême avec .la foule des hommes et des femmes qui le reçurent alors, ꝟ. 6-13. Les Apôtres restés à Jérusalem, en apprenant la conversion de Samarie, envoyèrent Pierre et Jean pour confirmer dans le Saint-Esprit les nouveaux disciples, ꝟ. 14-24. — Les troubles et les per V. - 45