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SALOME — SALOMON


risent cette interprétation, car elles ont inséré la conjonction et avant les mots « Marie de Cléophas ». Voir, en faveur de ce sentiment, Wieseler, Die Sôhne Zebedâi Veltern des Herrn, dans les Studien und Kriliken, 1840, p. 648-694, et les commentaires d’Ewald, Lûcke, Luthardt (2 S édit.), Meyer, Westcott, etc., sur Joa., xix, 25. Ces auteurs disent encore que, dans l’hypothèse où Salomé aurait été si étroitement unie à la mère de Jésus, on s’expliquerait mieux, d’un côté, l’affection spéciale dont le Sauveur entoura les fils de Zébédée, qui auraient été ses cousins germains, et, d’un autre côté, la hardiesse de la requête de Salomé, Matth., xx, 20-21. On comprendrait mieux aussi pourquoi le divin Maître, sur le point d’expirer, confia de préférence sa mère à saint Jean. — Mais il faut avouer que les preuves formelles et décisives de cette parenté font entièrement défaut, car celles qui viennent d'être rapportées sont loin de constituer un argument solide. Aucun manuscrit grec ne contient la conjonction et au passage indiqué ; dans les versions où on la trouve, elle a été inlroduite arbitrairement. La tradition, nous l’avons vii, est tout aussi muette que les Évangiles sur la parenté en question, et pourtant il semble que, si elle eût existé, les écrits apostoliques auraient difficilement omis de la signaler. Ne disent-ils pas clairement que saint Jacques le Mineur et saint Jude étaient les « frères s, c’est-à-dire, les cousins de Jésus ? Cf. Gal., i, 18 ; Jud., i, 1, etc. Aussi, à la suite de saint Jean Chrysostome, de saint Jérôme, de saint Thomas d’Aquin, etc., les commentateurs catholiques ont-ils toujours admis, presque à l’unanimité, que le texte Joa., xix, 25, ne désigne pas quatre personnes, mais trois seulement : la mère de Jésus ; sa sœur, qui aurait porté comme elle le nom de Marie — sans doute avec un second nom permettant de les distinguer facilement — et qui serait devenue la femme de Cléophas ou Alphée ; enfin Marie Madeleine. Dans Routh, Reliquiæ sacrée, I, 6, on lit ce fragment, qui remonte peut-être à Papias : Istœ quatuor in evangelio reperiuntur : … Maria Jacobi minoris et Joseph mater, uxor Alphsei, soror fuit Mariæ matris Domini quam Cleophse Joannes nominal. — Voir. C. Fouard, La vie de N.-S. JésUs-Christ, 2e édit., Paris, 1892, t. ii, p. 420 ; Le Camus, La vie de N.-S. Jésus-Christ, Paris, 1887, t. iii, p. 343 ; P. Schanz, Commentai' iiber das Evangel. des heil. Johannes, in-8°, t. ii, Tubingue, 1885, p. 557 ; Knabenbauer, Evangelium sec. Joannem, in-8°, Paris, 1898, p. 543 ; F. X. Pôlzl, Kurzgefasster Commentar zu den vier Evangelien, t. iv, Graz, 1892, p. 319 ; L.-Cl. Fillion, Saint Jean l'évangéliste, sa vie et ses écrits, in-12, Paris, 1907, p. 5-8. L. Fillion.

2. SALOMÉ, fille d’Hérodiade et d’Hérode-Philippe, lequel était fils d’Hérode le Grand par la seconde Mariamne (t. iii, col. 639-640), et qui vécut en simple particulier à Jérusalem. Voir Hérode-Philippe I eP, t. iii, col. 649. Elle est mentionnée, mais sans être nommée, dans les Évangiles. Pendant un repas qu’Antipas donnait pour fêter l’anniversaire de sa naissance, « lie dansa devant lui et devant ses convives. Le roi charmé lui promit de lui accorder tout ce qu’elle lui -demanderait ; elle demanda, à l’instigation de sa mère, la tête de Jean-Baptiste. Ce qui lui fut accordé. Marc, vi, 22-28 ; Matth., xiv, 6-11. — Salomé épousa un peu plus tard son oncle, le tétrarque de l’Iturée et de la Xrachonitide, nommé aussi Hérode-Philippe (voir t. iii, col. 649-650). Cf. Luc, iii, 2. Lorsqu’il fut mort, elle épousa en secondes noces Aristobule, roi de Chalcis, qui appartenait aussi à la famille d’Hérode (t. iii, col. 639-640). De ce second mariage elle eut trois fils, Hérode, Agrippa et Aristobule. Cf. Josèphe, An t. jud., XVIII, v, 4 ; XX, viii, 4 ; E. Schûrer, Geschichte des jûdischen Volkes îm Zeitalter Jesu Christi, 3e édit.,

1. 1, Leipzig, 1901, p. 441-442. D’après Nicéphore, II. E., I, 20, t. cxlv, col. 692, elle serait morte d’une manière tragique, du vivant de sa mère : tandis qu’elle traversait une rivière dont la surface était gelée, elle serait tombée dans l’eau jusqu’au cou, et la glace, se resserrant, lui aurait tranché la tête. Mais ce n’est là qu’une légende sans consistance. L. Fillion.

    1. SALOMI##

SALOMI, nom de deux Israélites.

1. SALOMI (hébreu : Selômî, « pacifique » ; Septante : E£).eiju), père d’Ahiud, de la tribu d’Aser. Son fils fut chargé de représenter sa tribu dans le partage de la Terre Promise. Num., xxxiv, 27.VoirvmuDl, t.i, col. 295.

2. SALOMI (grec : SaXtipi), nom, dans I Mach., ii, 26, du père de Zamhri. Il est appelé Salu, Num., xxv, 14.

    1. SALOMITH##

SALOMITH (hébreu : Selômît, « pacifique » ), nom de sept Israélites, cinq hommes et deux femmes, dans le texte hébreu. Une de ces femmes est appelée dans la Vulgate Salumith, Lev., xxiv, 11 ; un homme, Selomith, I Esd., viii, 10 ; et un autre homme Sélémith, I Par., xxvi, 25-26. Voir ces noms.

1. SALOMITH (Septante : EaXwiJiseQ, fille de Zorobabel, fils de Phadaïa, prince de Juda, sœur de Mosollam et d’Hananias. I Par., iii, 19.

2. SALOMITH (Septante : SaXwtiiô), fils de Séméi, descendant de Gerson, de la tribu de Lévi, chef des Gersonites sous le règne de David. I Par., xxiii, 9. Il est possible qu’au ꝟ. 10, il faille lire Salomith au lieu de Séméi. Voir Séméi, père de Léheth.

3. SALOMITH (Septante] : SaXw^tiS), lévite, chef de la famille d’Isaar du temps de David. I Par., xxiii, 18. Son nom est écrit Salémoth. I Par., xxiv, 22. Voir Salémoth, col. 1373 ; Isaar 1, t. iii, col. 936.

4. SALOMITH (Septante : 2*Xï ; [i<o6), fils, ou, d’après quelques commentateurs, fille de Roboam, roi de Juda, et de Maacha. II Par., xi, 20.

    1. SALOMON##

SALOMON (hébreu : Sdïomô/ » ; Septante : T, us’i.u>p.tî>v ; Nouveau-Testament : SoXo|ji.<iv), fils et successeur de David. Il régna de 1015 à 975, d’après l’ancienne chronologie, mais d’après le synchronisme des documents assyriens, à une époque postérieure. Ces dates doivent être abaissées probablement d’une quarantaine d’années.

I. Ses premières années. — 1° Sa naissance. — Salomon naquit de David et de Bethsabée. Onze fils sont attribués à David pendant sa royauté à Jérusalem ; ils sont nommés dans l’ordre suivant : Samua, Sobab, Nathan, Salomon, etc. II Reg., v, 14. D’autre part, ces quatre premiers fils ont Bethsabée pour mère. I Par., m, 5 ; xiv, 4. Il faudrait donc conclure de ces trois textes que Salomon a été le quatrième fruit de cette union et non le second, comme le donnerait à supposer un autre passage. II Reg., xii, 24. Samua serait alors le fils de l’adultère, mort peu après sa naissance ; Sobab serait le second fils, dont il n’est plus question par la suite et qui mourut peut-être en bas-âge ; le troisième, Nathan, devint la souche d’une descendance qui aboutit à Joseph, (ils de Marie, Luc, iii, 31 ; cf. J. Geslin, Nouvel essai d’interprétation des deux généalogies de Jésus, dans la Revue pratique d’Apologétique, 1 er déc. 1908, p. 362 ; Salomon viendrait au quatrième rang. On ne peut pas dire que Salomon occupe cette place parce qu’aussitôt après l’historien veut faire sa généalogie. I Par., iii, 5, 10. L’observation ne s’ap-