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SALMERON

SALOMÉ

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né à Tolède en 1514 ou 1515, mort à Naples le 13 février 1585. Ce fut à Paris qu’il s’attacha à saint Ignace en 1534. Il fit la première fondation de l’ordre des Jésuites à Naples en 1551. Les papes lui confièrent des missions importantes. Il prit une grande part aux travaux du concile de Trente, où il fut théologien des papes Paul III, Jules III, Pie IV. Il a laissé des Commeniarii in Evangelicam hisloriam, etc., 16 in-f°, Madrid, 1598-1602 ; Cologne, 1602, 1612. Ce sont moins des commentaires que des dissertatfons théologiques, mais ils ont une vraie valeur exégétique. Voir Ignacio Torrès, Vida del siervo de Dios P. Alonso Salmeron, escrita en lengua italiana por et P. José Boero, Barcelone, 1887.

SALMiAS (hébreu : Séléniydh ; Septante ? SsXEjju’a [Voir Sélémias]), un des fils des descendants de Bani qui furent obligés, du temps d’Esdras, d’abandonner leurs femmes étrangères. I Esd., x, 39.

    1. SALMON##

SALMON (hébreu : Salmôn ; Septante : SaXjio’iv), fils de Naasson, de la tribu de Juda, ancêtre de Booz et de David. Ruth, iv, 20, 21 ; I Par., ii, 11 ; Matth., i, 4, 5 ; Luc, iii, 32. Son nom est diversement écrit en hébreu, Salmâ’, I Par., ii, 11 ; Salmâh, Rulh, iv, 20.

    1. SALMONA##

SALMONA (hébreu : Sàlmônâh ; Septante : EsXjvw-vâ), campement des Israélites dans le désert, à l’époque de l’exode, entre la montagne de Hor et Phunon. Num., xxxiii, 41-42. Le site en est inconnu. Celte station, dit le P. Lagrange, dans la Revue biblique, 1900, p. 284, « doit être placée normalement entre la mer et Fenân (voir Phukon, col. 337), à peu près à la ligne de partage des eaux, mais aucun voyageur ne signale ce nom. »

    1. SALMONE##

SALMONE (SaXquovï|), promontoire de l’île de Crète, situé tout à fait à l’extrémité nord-est, en face de Cnide et de Rhodes. Strabon, X, iii, 20. Voir la carte de l’île de Crête, t. ii, col. 1113-1114. — Nous lisons, Act., xxvii, 7, que le navire alexandrin qui conduisait saint Paul à Rome passa devant Salmoné. Le récit fournit quelques détails intéressants, surtout dans le texte grec. Après avoir quitté le port de Myre, Act., xxvii, 5 (Vulgate : Lystres), on était arrivé avec peine en face de la pointe de Cnide, à l’extrémité occidentale de l’Asie Mineure ; là on reçut de bout le vent du nord-ouest, de sorte qu’il devint impossible de continuer le voyage en suivant la ligne directe, qui passait au nord de la Crète et au-dessous de la Morée. Le capitaine changea donc sa direction, et résolut, après avoir franchi le promontoire de Salmone, de s’abriter sous l’île de Crète. — La plupart des géographes contemporains identifient Salmone avec le cap Sidéro, qui occupe la pointe nord-est de l’île. D’autres, moins bien, le placent plus au sud, et le confondent avec le promontoire nommé Plaka. — Voir K. Hôck, Kreta, ein Versuch zur Aufliellung der Mythologie und Geschichte, 3 in-8°, Gcettingue, 18231828, t. i, p. 427-428 ; James Smith, Voyage and Shipwreck of St. Paul, in-8°, Londres, 1848, p. 35-37 ; 2e édit., p. 74-75 ; C. Bursian, Géographie von G-riechenland, in-8°, t. ii, Leipzig, 1862, p. 575-576 ; T. Spratt, " Travels and Researches in Crète, 2 in-8°, t. i, Londres, 1865, p. 189190 ; F. Vigouroux, Le Nouveau Testament et les découvertes archéologiques modernes, 2e édit., p. 328-329.

L. Fillion.

SALO (hébreu : Sallù’; Septante : EaXtàn), fils de Mosollam, de la tribu de Benjamin, qui habita Jérusalem après le retour de la captivité de Babylone.I Par., ix, 7. Il est appelé Sellum dans II Esd., xi, 7.

    1. SALOM##

SALOM (Septante : 201).(Ôja), père d’Helcias le grandprêtre, fils et successeur de Sadoc II dans le souverain

pontificat. Baruch, i, 7. Il est appelé Sellum dans IPar.. vi, 12-13. Voir Sellum 8.

    1. SALOMÉ##

SALOMÉ (^aXû>)Ai), de l’hébreu salôm, « paix », et signifiant : « pacifique » ), nom de la femme de Zébédée et de la fille d’Hérodiade.

1. SALOMÉ, femme du pêcheur galiléen Zébédée, mère des apôtres Jacques et Jean. Elle est mentionnée dans les Évangiles, tantôt directement sous son nom, Marc, xv, 40, et xvi, 1, tantôt par la périphrase « mère des fils de Zébédée », Matth., xx, 20, et xxvii, 58. Cf. Matth., xxvii, 56 ; Marc, xv, 40.

1° Salomé dans les Évangiles. — Les biographes de Notre-Seigneur parlent d’elle en quatre circonstances différentes. — a) Ils nous apprennent d’abord qu’elle était du nombre des saintes femmes qui accompagnèrent Jésus durant quelque temps dans ses voyages de prédication, et qui subvenaient généreusement à son entretien et à celui de ses disciples. Cf. Marc, xv, 40-41 ; Luc, "vm, 2-3. Il suit de là qu’elle et son mari jouissaient d’une certaine aisance. — b) Il est aussi question d’elle à l’occasion de la demande ambitieuse qu’elle adressa au Sauveur pour ses fils. Matth., xx, 20-21. Requête imparfaite, qui valut à Salomé le juste blâme de Jésus. — e) Avec les autres saintes femmes, elle suivit Notre-Seigneur de la Galilée à Jérusalem, lorsqu’il s’y rendit pour la dernière pâque de sa vie, et elle fut le témoin courageux de son crucifiement et de sa mort. Cf. Matth., xxvii, 55-56 ; Marc, xv, 40-41. — d) De grand matin, le jour de la résurrection du Sauveur, elle alla au sépulcre avec ses amies ; elle fut ainsi une des premières à constater qu’il était vide, et à apprendre de la bouche de l’ange que Jésus était vraiment ressuscité. Cf. Matth., xxvii, 56 ; Marc, xvi, 1.

2° Salomé et la tradition. — Les anciens auteurs ecclésiastiques ont émis plusieurs opinions au sujet de la mère des fils de Zébédée. Ils la regardent : — a) comme la fille de saint Joseph par un premier mariage. C’est en particulier le sentiment de saint Épiphane, Adv. hxr., lxxviii, 9, t. xlii, col. 712. Voir aussi Cotelier, Ad Constitut. apost., lib. iii, c. 66, édit. Clerici, ii, p. 280. — b) Comme la fille de Cléophas, lequel aurait été frère de saint Joseph. Hégésippe, dansEusèbe, /f. E., m, 11 ; iv, 22, t. xx, col. 248, 380. Cette interprétation s’appuie en partie sur les mots « Marie de Cléophas », Joa., xix, 25 ; mais ils désignent, d’après l’explication la plus naturelle et la plus commune, la femme et non pas la fille de Cléophas. — c) Comme la fille du prêtre Zacharie, père de saint Jean-Baptiste, qui aurait été aussi le frère de saint Joseph. L’historien Nicéphore cite en ce sens Hippolyte de Porto, H. E., ii, 3, t. cxlv, col. 760. Voir aussi J. K. Thilo, Codex apocryphus Novi Testant., in-12, Leipzig, 1832, p. 362-364, note. Il est impossible de se prononcer sur ces divers sentiments.

3° Salomé et la sainte Vierge. — D’après d’assez nombreux exégètes contemporains, presque tous protestants, la mère des apôtres Jacques et Jean aurait été la sœur de.Marie, mère de Jésus. Ils allèguent comme preuve principale le passage Joa., xix, 25, où nous lisons : « Auprès de la croix de Jésus se tenaient sa mère, et la sœur de sa mère, Marie (femme) de Cléophas, et Marie Madeleine. » Suivant eux, ce texte désignerait quatre saintes femmes, groupées deux à deux : dans le premier groupe, nous aurions la sainte Vierge et sa sœur, dont le nom ne serait pas mentionné ; dans un second groupe, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Comme, d’autre part, les synoptiques signalent la présence de Salomé au Calvaire, cf. Matth., xxvii, 56, et Marc, xv, 40, on a conclu qu’elle ne diffère pas de la sœur de la sainte Vierge. La Peschito et la traduction persane, ajoute-t-on, favol-