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SAGESSE (LIVRE DE LA) — SAINT


Sapientix et Eccles : , p. i, a supposé que les neuf premiers chapitres étaient l’œuvre de Salomon et que celui qui les avait traduits de l’hébreu y avait probablement ajouté les derniers chapitres. La première assertion est insoutenable, d’après ce qui a été dit plus haut, et la seconde ne repose sur rien. Certains critiques allemands, Eichhorn, Einleilung in die arokryphischen Bûcher des A. T., Leipzig, 1795, p. 142 ; Bertholdt, Hist.kritische Einleitung insâmmtl. Schriften des A. und N. T., Erlangen, -1812-1819, t. v, p. 2276 ; Breitschneider, De libri Sapienliee parle priore cap. I-Xle duobus libellis diversis conflata, Wiltenberg, 1804, t. i, p. 9 ; Nachtigal, Das Buch der Weisheit, Halle, 1799, p. 1 ; ont imaginé contre l’unité et contre l’intégrité du livre, des hypothèses non moins arbitraires qu’il est inutile d’exposer. Voir R. Cornely, lntroduciio, t. ii, 2, p. 217221. On n’apporte ni contre l’unité ni contre l’intégrité aucun argument sérieux. La liaison qui existe entre les diverses parties du livre, leur harmonie substantielle, l’uniformité générale du ton et de la façon de penser, l’identité du langage, malgré quelques différences de style qu’explique le changement de sujet, tout cela prouve que la Sagesse est l’œuvre complète d’un auteur unique.

IX. Canonicité. — Le livre de la Sagesse ayant été écrit en grec ne figure pas dans le canon hébreu du Nouveau Testament et est par conséquent deutéro-canonique, mais son inspiration et son autorité ont été reconnues par les Pères et les conciles. — Il n’est pas cité en termes exprès dans le Nouveau Testament, mais on peut y relever un certain nombre d’allusions. Matlh., xiii, 42, et Sap., iii, 7 ; Matth., xxvii, 42, et Sap., il, 13, 18 ; Rom., xi, 34, et Sap., ix, 13 ; Eph., vi, 13, 17, et Sap., v, 18, 19, etc. Son autorité est prouvée par les plus anciens Pères : S. Clément romain, I Cor., 27, t. i, col. 267 ; Clément d’Alexandrie, Slrom., iv, 16 ; vi, 11, 14, 15 ; t. viii, col. 1509 ; t. ix, col. 313, 3X3, 344 ; Origène, Cont. Cels., iii, 72 ; t. xi, col. 1013 ; S.Irénée, Cont. hier., iv, 38 ; v, 2 ; t. vii, col. 1108, 1127 ; cf. Eusébe, H. E., v, 26, t. xx, col. 509 ; S. Hippolyte, Cont. Jud., t. x, col. 792 ; Tertullien, Cont. Marc, iii, 32, etc., t. ii, col. 352 ; S. Cyprien, De hab. virg., x, etc., t. iv, col. 448 ; S. Hilaire, De Trin., i, 7, etc., t. ix, col. 30 ; S. Augustin, De prœd. sanct., i, 14, t. xliv, col. 980 ; De doclr. christ., ii, 8, t. xxxiv, col. 41, etc. Voir Canon, t. ii, col. 161-168.

X. Texte original et versions. — 1° Texte grec.

— Les principaux manuscrits anciens sont le Valicanus, VAlexandrinus, le Sinailicus et le Codex Ephrem rescriptus, ce dernier incomplet. Les variantes de ces manuscrits sont de peu d’importance et ne proviennent point de recensions différentes. Le meilleur texte est celui du Vaticanus, le moins bon celui de VAlexandrinus.

2° Texte de la Vulgate. — La traduction de ce livre dans notre Vulgate est celle de l’ancienne Italique, comme nous l’apprend saint Jérôme, Prœf. in lib. Salomonis juxla LXX, t. xxix, col. 404 : In eo libro qui a plerisque Sapientia Salomonis inscribitur, … calamo temperavi ; tantumniodo [proto]canonicas scripturas vobis emendare desiderans. Les mots de la langue populaire abondent dans cette version : exterminium. refrigerium, nimietas, subitatio, assistrix, doctrix, immemoratio, ineffugibilis, insimulatus, mansuetare, improperare, partibus pour partim, providenlise au pluriel, etc. En général la traduction rend exactement le grec, mais on y remarque un certain nombre d’additions : i, 15, Injustitia autem mortis est acquisitio ; ii, 8, Nullum pratum sit quod non pertranseat luxuria noslra ; le parallélisme semble justifier ces deux additions, mais il n’en est pas de même de plusieurs autres, vi, 1 ; 23 ; viii, 11 ; ix, 19 ; xi, 5. etc. — Sabatier (voir col. 1291), pour publier le

texte de la version italique, s’est servi de quatre manuscrits latins de premier ordre, Corbeienses (2), Sangermanensis et Codex S. Theodorici ad Remos, qui n’offrent pas de variantes importantes. P. de Lagarde a publié le texte du Codex Amiatinus dans sesMittheilungen, t. i, p. 243 sq.

3° Autres versions. — On possède la traduction syriaque arabe et arménienne de la Sagesse ; cette dernière a plus de valeur que les deux premières qui sont paraphrasées. La version arménienne est imprimée dans la Bible des Méchitaristes, Venise, 1805 ; la syriaque dans P. de Lagarde, Libri apocryphi Vetèris Testamenli syriace, Leipzig, 1861 ; une autre recension se trouve dans Ceriani, Codex syro-hexaplaris Ambrosianus, 1877. Voir t. iii, col. 701.

XI. Commentaires. — Raban Maur, le plus ancien commentateur de la Sagesse, plus mystique que littéral : Commentariorum in librum Sapientix libri très, t. cix, col. 671-762 ; Jansénius de Gand, Annolationes in librum Sapienlise Salomonis, dans Migne, Cursus Script. Sacrée, t. xvil, col. 381-588 ; les anciens commentateurs énumérés par Cornélius a Lapide, Argum. in Sap., dans ses Comment., t. viii, 1860, p. 268 b ; Justification du sentiment de doni Calmet contre la critique du P. Houbigant et du P. Griffet sur l’auteur du livre de la Sagesse, dans Migne, Cursus Scripturse Sacrée, t. xvii, 1839, col. 351-380 ; H. Reusch, Observationes criticee in librum Sapienlise, in-4°, Fribourg-en-Brisgau, 1857 ; * J. C. Nachtigal, Das Buch der Weisheit, Halle, 1799 ; *J. Ch. Bauermeister, Comment, in Sap. Salom., 1828 ; * C. L. W. Grimm, Commentai’lifter das Buch der Weisheit, Leipzig, 1837, 1860 ; Gutberlet, Das Buch des Weisheit, ùbersetzt und erklàrt, Munster, 1874 ; "Zôckler, Die Apokryphen des Alten Testaments, Munich, 1891 ; les commentaires cités dans le cours de l’article.

F. Vigouroux.

    1. SAGUM##

SAGUM, mot celtique, adopté par les Romains, d’où vient le français « saie » et « sayon ». Il désigne un manteau fait de laine grossière ou de poil de chèvre et consistant en un carré d’étotfe. La Vulgate l’a employé d’une manière assez impropre dans l’Exode, xxvi, 7-13 ; xxxvi, 14-18, pour désigner les tentures ou rideaux de poils de chèvre du Tabernacle, et dans les Juges, iii, 16, pour désigner le vêtement sous lequel Aod avait caché son glaive à deux tranchants (hébreu, Exod. : yeri’ôf’izzîm ; Septante : SÉppeiç, " Jud. : maddv ; fj.av8ùocv).

    1. SAHARAIM##

SAHARAIM (hébreu : Sahâraïm ; Septante : ïaapîv), benjamite dont le père n’est pas nommé. Il répudia ses deux femmes Husim et Bara et il eut, dans le pays de Moab, sept fils d’une troisième femme appelée Hodès. I Par., viii, 8-11. Ce passage est obscur et la Vulgate a mal traduit le texte hébreu, jt. 11. Voir HusiM 2, t. iii, col. 784.

    1. SAINT##

SAINT (hébreu : qàdôs ; Septante : âyioç, « yvôç ; Vulgate : sancius) a des significations diverses selon les personnes ou les choses auxquelles il est appliqué. Qâdos a le sens fondamental de séparé et par suite de pur, exempt de fautes, de péchés et de vices, par toutes ses autres acceptions. — 1° Le mot « c saint ». appliqué aux personnes. — 1. Dieu est le saint par opposition à hànèf, « impur, profane », et de là dérive son. excellence, I Reg., iii, 2 (voir Jéhovah, t. iii, col. 1239), et l’homme, sa créature, doit s’efforcer d’imiter moralement sa pureté = sainteté. Lev., xi, 43-44 ; xix, 2 ; . xx, 26 ; Deut., xxiii, 15 ; etc. — 2. Le titre de « saint » s’applique donc avant tout à Dieu, Is., vi, 3, qui est la pureté même. Jos., xxiv, 19 ; Ps. xcix (xcvm), 3, 9 ; exi (ex), 9. C’est pourqupi il est appelé « le Saint » tout court, Prov., îx, 10 ; xxx, 3 ; Job, vi, 10 ; Is., xl, . 25 ; Ose., xii, 1 ; Hab., iii, 3, ou « le Saint d’Israël », .