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SACRIFICE


suma le sacrifice. » II Mach., ii, 10. « Sortir de Jéhovah » ou « tomber du ciel » sont deux expressions équivalentes pour indiquer le caractère surnaturel de ce feu. — À l’époque du grand-prêtre Héli, on offrait les sacrifices à Silo. I Reg., i, 3. Mais les fils d’Héli contrevenaient de la manière la plus grave aux prescriptions mosaïques sur le rituel des sacrifices. I Reg., ii, 12-17. — Quand l’Arche revint de chez les Philistins, les Bethsamites prirent le chariot qui la portait, en fendirent le bois et s’en servirent pour offrir en holocauste à Jéhovah les deux vaches qui avaient amené l’Arche. I Reg., vi, 14. — À Galgala, où Samuel devait venir pour offrir des sacrifices, Saül se permit d’offrir lui-même l’holocauste avant l’arrivée du prophète.

I Reg., xiii, 9-13. La faute était grave, et elle fut cause que Dieu le rejeta. Saül ne fut pascorrigéparl’annonce du châtiment. À rencontre de l’ordre reçu, il garda ce qu’il y avait de meilleur dans le bétail pris aux Amalécites, sous prétexte de s’en servir pour offrir des sacrifices’à Jéhovah. Samuel le réprimanda à nouveau et lui dit : « Jéhovah trouve-t-il du plaisir aux holocaustes et aux sacrifices, comme à l’obéissance à sa voix ? L’obéissance vaut mieux que le sacrifice et la docilité l’emporte sur la graisse des béliers. » I Reg., xv, 9-22. Cette observation, sur laquelle reviendront souvent les prophètes, montrait que, malgré leur importance, les sacrifices étaient loin d’avoir aux yeux de Dieu la valeur morale de la vertu. — À cette époque, on ne s’astreignait pas à n’offrir de sacrifices que devant l’Arche. David suppose, comme une chose parfaitement normale, qu’on offrait à Bethléhem un sacrifice annuel pour toute sa famille. I Reg., xx, 6. Ce sac-rifice était suivi de festins et de réjouissances.

— À l’occasion du transfert de l’Arche à Jérusalem, David offrit des holocaustes et des sacrifices d’actions de grâces et ensuite Il bénit le peuple au nom de Jéhovah. II Reg., vi, 17, 18. Comme le texte sacré ne suppose dans ce fait aucune usurpation, il faut en conclure que David laissa les prêtres exercer le ministère qui leur était réservé. Après la cessation de la peste, il acheta Taire d’Areuna, y bâtit un autel et y offrit des holocaustes et des sacrifices pacifiques. II Reg., xxiv, 24, 25. Sur la fin de son régne, après avoir tout préparé pour la construction du Temple, il réunit l’assemblée d’Israël, offrit en holocauste 1000 taureaux, 1000 béliers et 1 000 agneaux et fit reconnaître pour roi son fils Salomon. I Par., xxix, 21, 22. — On continuait alors à sacrifier sur les hauts-lieux, parce qu’il n’existait pas de Temple consacré à Jéhovah. III Reg., iii, 2. Le principal de ces hauts-lieux était à Gabaon. Salomon y alla offrir 1000 holocaustes et le Seigneur lui accorda la sagesse et tous les autres biens. III Reg., iii, 4-6. Là se trouvait l’autel d’airain fait autrefois par Béséléel.

II Par., i, 3-6. La dédicace du Temple fut l’occasion de nombreux sacrifices.Salomon immola alors 22 000 bœufs et 120000 brebis pour le sacrifice pacifique, et il fut obligé, pour la circonstance, d’offrir les holocaustes dans le parvis, parce que l’autel d’airain était trop petit pour les recevoir. III Reg., Vin, 63, 64. Au début des solennités, « le feu descendit du ciel et consuma l’holocauste et les victimes, » Dieu approuvant ainsi, comme au temps de Moïse, ce qui avait été exécuté à sa gloire. II Par., vii, 1-7 ; II Mach., Il, 10. Les sacrifices se continuèrent ensuite dans le Temple, malgré Je schisme des dix tribus. II Par., xiii, 11. — Pour confondre les prêtres de Baal, le prophète Élie leur proposa l’offrande d’un sacrifice sur le Carmel, pour voir qui, de Baal ou de Jéhovah, serait capable de consumer directement la victime. Les prêtres de Baal invoquèrent leur dieu une partie de la journée sans aucun résultat. Élie, de son côté, coupa en morceaux un taureau et le plaça sur l’autel ; par trois fois, il fît arroser copieusement la victime, le bois et l’autel ; puis, à l’heure du

sacrifice du soir, il invoqua Jéhovah et aussitôt le feu du ciel tomba et consuma la victime et l’autel même. III Reg., xix, 30-39. — Achaz, après avoir vu l’autel qui était à Damas, en fit faire un sur le même modèle à Jérusalem, y offrit son holocauste etordonna au grandprêtre Urias de s’en servir désormais pour les sacrifices. IV Reg., xvi, 12-15. Il n’y avait pas là d’infraction à la loi mosaïque, du moment que la forme générale de l’autel était respectée. — Quand Ézéchias eut restauré le culte dans le Temple, on y offrit en holocauste 70 bœufs, 100 béliers et 200 agneaux. II Par., xxix, 31-35. PourlaPàque, le roi fournit 1000 taureaux et 7000 brebis, et les chefs donnèrent 1 000 taureaux et 10000 brebis. II Par., xxx, 24. — À la Pâque célébrée sous son règne, aprèsla restauration du culte, Josias donna 30 OOOagneaux "ï>u chevreaux et 3000 bœufs, les chers 2600 agneaux et 300 bœufs, les princes des lévites 5000 agneaux et 500 bœufs. II Par., xxxv, 7-9. — Après la victoire remportée à Béthulie, les Israélites offrirent des holocaustes au sanctuaire. Judith., xvi, 22. — Au retour de la captivité, Zorobabel et ses compagnons s’empressèrent de rétablir les holocaustes et les sacrifices prescrits par la Loi. I Esd., iii, 4-6. À la dédicace du second Temple, on offrit 100 taureaux, 200 béliers, 400 agneaux, et, comme victimes pour le péché des tribus d’Israël, douze boucs. I Esd., vi, 17. — À son arrivée en Judée, Néhémie fit rechercher le feu sacré caché au moment de la captivité. On ne trouva à la place qu’une eau épaisse. Néanmoins Néhémie fit préparer un sacrifice et, quand on eut répandu de cette eau sur de grandes pierres, un grand brasier s’alluma, le sacrifice fut consumé, et les pierres mêmes furent dévorées par les rayons lumineux qui partaient de l’autel. II Mach., i, 20-32.

— De nombreux sacrifices fêtèrent l’achèvement des murs de Jérusalem. II Esd., xii, 42. — Sous les Machabées, la restauration du culte à Jérusalem fut aussi l’occasion de nombreux sacrifices. I Mach., iv, 56 ; II Mach., x, 3. À la suite d’une bataille, Judas fit une collecte qui rapporta 2000 drachmes (à peu près 1940 francs), et en envoya le montant à Jérusalem afin qu’on y offrît un sacrifice expiatoire pour les morts. II Mach., xii, 43. C’est le seul exemple d’un sacrifice offert pour les morts dans l’Ancien Testament.

2° Sacrifices des Gentils. — Les Gentils pouvaient offrir des sacrifices dans le Temple de Jérusalem, aux conditions indiquées plus haut, col. 1325. Cf. Josèphe, Bell.jud., II, xvii, 3, 4. La loi en donnait l’autorisation aux étrangers qui vivaient parmi les Israélites. Num., xv, 14, 16. Salomon prévit le cas où, même des pajs lointains, on viendrait prier au Temple. III Reg., viii, 41-43. Cf. Is., LVI, 6, 7. D’après Josèphe, Ant. jud., X], vin, 5, Alexandre le Grand y fit offrir des sacrifices en sa présence. Ptolémée III Ëvergète, après la conquête de la Syrie, vint en offrir de nombreux à Jérusalem. Cf. Josèphe, Cont. Apion., ii, 5. Antiochus VII Sidétés, pendant qu’il assiégeait Jérusalem, suspendit les opérations militaires durant les fêtes des Tabernacles, et envoya lui-même des taureaux à cornes dorées destinés à être offerts en sacrifice. Cf. Josèphe, Ant. jud., XIII, viii, 2. Marcus Agrippa, venu à Jérusalem l’an 15 avant J.-C, y fit immoler cent bœufs en sacrifice. Cf. Josèphe, Ant. jud., XVI, II, 1. Vitellius passa trois jours à Jérusalem et y sacrifia. Cf. Josèphe, Ant. jud., XVIII, v, 3. Par contre, Auguste louait César de n’avoir pas été prier à Jérusalem, à son passage d’Egypte en Syrie. Cf. Suétone, Aug., 43. Tertullien, Apologet-, 26, 1. 1, col. 432, n’en rappelle pas moins aux Romains qu’ils ont honoré de leurs victimes et de leurs dons le Temple du Dieu d’Israël.

3° Sacrifices pour les princes. — Darius I er fit fournir aux Juifs de jeunes taureaux, des béliers et des agneaux en vue des sacrifices à offrir à Jérusalem, afin qu’on y priât pour la vie du roi et de ses fils. I Esd.,