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S


S, quinzième, dix-huitième et vingt-et-unième lettre de l’alphabet hébreu. Voir Samech, Tsadé, Sin et Schin.


SA ou SAA (DE) Manoel, exégète portugais, né en 1530 à Villa de Conde, province d’Entre Douro e Minho en Portugal, mort à Arona en Italie le 30 décembre 1596. Il entra à l’âge de quinze ans dans la Compagnie de Jésus. Il s’acquit de la réputation comme théologien et exégète et saint Pie V l’appela à Rome en 1557 pour prendre part aux travaux de la commission chargée de préparer l’édition des Septante qui parut sous le pontificat de Sixte-Quint. On a de lui Scholia in quatuor Evangelia, in-4o, Anvers, 1598 ; 2e édit., in-4o, Lyon, 1620 ; et Notationes in totam Sanctam Scripturam, in-4o, Anvers, 1598 ; Cologne, 1610 ; in-fo, Paris, 1943. Sa est surtout connu par ses Notationes dans lesquelles il explique le sens littéral du texte sacré avec brièveté, clarté et précision. — De Backer, Bibliothèque, édit. Sommervogel, t. vii, 1896, p. 349.


SAADIA ou SAADIA HAG-GAON ben Joseph ha-Pithûmi, en arabe Said Ibn-Yaakûb al-Fayumi, rabbin juif, né à Dalas, dans le Fayoum (Égypte) en 892, mort à Sora en Babylonie en 942. Le titre d’Hag-Gaon fut ajouté à son nom, parce que le prince de l’exil David ben Sakkai le choisit en 928 comme gaon ou chef de l’école de Sora. C’est un des rabbins les plus célèbres. Il est surtout connu parmi les orientalistes par sa traduction arabe du Pentateuque, à laquelle il travailla de 915 à 920. Voir t. i, col. 846. Ce fut le premier Israélite qui écrivit en arabe sur la Bible. Il a laissé des commentaires et des écrits de divers genres, parmi lesquels on peut mentionner son « Explication des mots rares de la Bible », publiée pour la première fois par L. Dukes, dans la Zeitschrift fur die Kunde des Morgenlandes, v, 1844, p. 1151 ; puis par Geiger, dans sa Wissenchaftliche Zeitschrift, Leipzig, 1844, t. v, p. 317-324, avec des corrections importantes. On trouve dans les Œuvres complètes de Saadia, publiées sous la direction de J. Derenbourg, Version arabe du Pentateuque de Saadia, par J. Derenbourg, t. i, Paris, 1893 ; Version d’Isaïe (en caractères hébreux), par J. Derenbourg, t. iii, Paris, 1896 ; Version arabe des Proverbes, par J. Derenbourg et Mayer Lambert, t. vi, 1894. — Voir Rappaport, Biographie de Saadia, dans Bikkure Ila-Ittim, Vienne, 1828, ix, p. 20-37 ; S. Munk, Notice sur Rabbi Saadia Gaon et sa version arabe, dans la Bible de Cahen, Paris, 1838, t. ix, p. 73 ; Ewald et Dukes, Beiträge zur Geschichte der ältesten Auslegung des Alten Testaments, Stuttgart, 1844, t. i, p. 1-115 ; t. ii, p. 5, 115 ; J. Guttmann, Die Religionsphilosophie des Saadia, Gœttingue, 1882 ; M. Wolf, Zur Charakteristik der Bibelexegese Saadias Alfayummi’s, dans la Zeitschrift für die alttestamentliche Wissenschaft, t. iv, 1884, p. 225 ; t. v, 1885, p. 15 ; Graetz, Histoire des Juifs, t. iv, trad. M. Bloch, Paris, 1893, p. 1-12.


SAAL (hébreu : Še’âl ; Septante : Σαλουΐα ; Alexandrinus : Σαάλ), un des fils de Bani qui avait épousé une femme étrangère et qui fut obligé par Esdras de la quitter. I Esd., x, 29.


SAANANIM, localité dont le site est inconnu et dont le nom même est douteux. Dans Josué, xix, 33, אֵלוֹן בְּצַעֲנַנִּים, « le térébinthe qui est à Ṣa‘ǎnannim », d’après un certain nombre de traducteurs, est marqué comme une des frontières de la tribu de Nephthali. Au lieu de traduire par « térébinthe ou chêne de Saanannim », la Vulgate a pris le premier mot ’Êlôn pour un nom propre et traduit : « La frontière (de Nephthali) commence à… Élon en Saananim. » Dans les Juges, iv, 11, nous lisons que Héber, le Cinéen, avait dressé ses tentes jusqu’à אֵלוֹן בְצַעֲנִּים, que plusieurs traduisent comme dans Josué, « le térébinthe de Ṣa‘ǎnai’m » ou plutôt « Ṣa‘ananîm » en acceptant la lecture du keri des Massorètes. La Vulgate a traduit ici « la vallée qui est appelée Sennim ». Sur ces différentes traductions, voir Élon 4, t. ii, col. 1703. — Quant au vrai nom de Saanannim, il est un sujet de discussion. Certains critiques soutiennent que le ב, b, qui précède Ṣa‘ǎnannîm et Ṣa‘ǎnnim dans le texte hébreu, n’est pas la préposition be, « dans », comme l’a compris la Vulgate, mais la première consonne du nom propre, dont elle est une partie intégrante, ainsi que l’ont pensé les Septante qui ont transcrit Βεσεμιίν (Alexandrinus : Βεσενανίμ), Jos., xix, 33. Cette opinion est soutenable. — R. Conder, Tentwork in Palestine, t. ii, p. 132 ; Memoirs, t. i, p. 365, identifie Saananim avec Khirbet Bessim, au nord du mont Thabor, et Cédès qui, d’après Jud., iv, 11, était voisin, est la ruine actuelle de Qadisch, sur le bord du lac de Tibériade et au sud de la ville qui donne son nom au lac. D’après Gesenius, Thesaurus, p. 1177, l’étymologie de Ṣa‘ǎnannîm est « chargement des bêtes de somme », ce qui fait allusion à la levée d’un camp de nomades qui chargent leurs bêtes quand ils émigrent d’un campement dans un autre. « De l’identité de signification, dit Tristram, Bible Places, p. 278, on a conjecturé que Bessîm est Saanannim, un peu à l’est du Thabor. Dans cette plaine, on peut toujours voir les tentes noires des Bédouins, les Cinéens de nos jours. » On identifie plus souvent le Cédès de Jud., iv, 11, avec Cédès de Nephthali. Voir Cédès 1, t. ii, col. 360 ; Nephthali 2, t. iv, col. 1593.


SAAPH (hébreu : Sa‘af ; Septante : Σαγαέ ; Alexandrinus : Σαγάφ), nom de deux Israélites.

1. saaph, le plus jeune des six fils de Jahaddaï (t. iii, col. 1105), de la tribu de Juda. I Par., ii, 47.

2. saaph, le troisième des quatre fils que Caleb, de la tribu de Juda, eut de Maacha, une de ses femmes de second rang. Saaph fut « père », c’est-à-dire fondateur, de la ville de Madména. I Par., ii, 49. Voir Medémena 1, t. iv, col. 914.


SAARIM (hébreu : Sa‘ǎraîm, « les deux portes » ; Septante : [Βαρου]σεωρίμ, par l’union de ce nom avec une