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RUINE — RUMA
« choses abandonnées *, acervus lapidum ruina ; —

inapdlâh, mapêldh, mapélé(, Tzt&>aiç, ruina ; — maSëû'ôt, èitovYipejo-axo, malignatus est ; — mel}itiâh, SsiXs’ot, « frayeur », forrnido ; — 'î, ômapof uXôxiov, i cabane de gardien », aoorro-/, « impraticable », acervus lapidum ;

— Se’iyyâh, épriixo ; , solitudo ; — s'ômênôf, àçav^riiôç, ipr, |xoç, desolalio, dissipata ; — resisîm, 8Xâo-t>.a, « meurtrissure », ruina ; — beqî'îm, ^otypta, sans doute pour payâç, & crevasse », scissio). — Le grand nombre de mots hébreux en usage pour exprimer l’idée de ruines montre que les destructions dues aux invasions étaient fréquentes. — Le Seigneur dit aux Hébreux que, s’ils luj sont infidèles, il réduira leurs villes en ruines désertes. Lev., xvvi, 33. — Isaïe évoque douze fois l’idée de ruines en se servant [de neuf mots différents. Dans Jérusalem dévastée, on dira au premier venu ayant un manteau : « Sois notre chef, et que cette ruine soit sous ta garde ! » Is., iii, 6. Damas ne sera plus qu’un monceau de ruines. Is., xvii, 1. Les Chaldéens ont fait de Tyr un monceau de ruines. Is., xxui, 13. Babylone à son tour a eu le même sort. Is., xxiv, 12 ; xxv, 2. Au temps de la restauration, les ruines de Sion seront trop étroites pour contenir ses nouveaux enfants. Is., xux, 19. Ses enfants rebâtiront les ruines antiques et relèveront les fondations d’autrefois. Is., lviii, 12 ; lxi, 4. C’est ainsi que Dieuconsolera Sion de ses ruines. Is., ti, 3. — Jérémie, ix, ll ; xxvi, 18 ; li 37, prédit à Jérusalem et à Babylone qu’elles deviendront des monceaux de ruines. Michée, i, 6 ; iii, 12, annonce le même sort [à Samarie et à Jérusalem. Amos, vi, 12, dit aussi à Sion et à Samarie que Dieu fera tomber en ruines la grande maison et en débris la petite maison, c’est-à-dire que rien ne sera épargné, ni palais ni modestes demeures. — Dieu a permis aux Assyriens de réduire des villes fortes en monceaux de ruines. IV Reg., xix, 25. Les ennemis ont mis en ruines le sanctuaire, Ps. lxxiv (lxxxiii), 3 ; ils ont fait de Jérusalem un monceau de pierres. Ps. lxxix (lxxviii), 1. Tyr connaîtra aussi la ruina. Ezech., xxvi, 15, 18. Les ruines d’Israël seront relevées. Ezech., xxxvi, 10, 33. Édom voudra relever les siennes, mais Dieu l’en empêchera. Mal., i, 4.

— Ézéchiel, xxxviii, 12, prédit que Gog ira piller des ruines maintenant habitées. Daniel, ix, 26, annonce la grande dévastation qui ruinera le sanctuaire après le temps du Messie. — Notre-Seigneur compare celui qui ne met pas en pratique sa parole à l’insensé qui bâlit sa maison sur le sable ; quand surviennent la pluie et les vents, la maison n’est bientôt qu’une ruine. Matth., vii, 27 ; Luc, vi, 49.

2° Ruines personnelles (hébreu : madhéh, àxaroco-T » aia, « bouleversement », ruina ; — mehiftâh, o-jv-rptêT), « brisement », xaxov, « mal », confusio, malum ; — mapëlâh, mapélél, massû'ôt, irrwtrtç, ruina). — Les dieux de Damas seront une occasion de ruine pour Achaz et Israël. II Par., xxviii, 23. Jésus-Christ le sera aussi pour ceux qui ne voudront pas le reconnaître. Luc, ii, 34. — Job, xxxi, 29, ne s’est pas réjoui de la ruine de ses ennemis. Babylone s’est réjouie au contraire de la ruine de Jérusalem. Bar., iv, 31. Judith, xiii, 25, a sauvé son peuple de la ruine. Esther, xtv, 11, demande à Dieu que les ennemis de son peuple n’aient pas à rire de sa ruine. — Dieu abat les méchants, ils/ne sont plus que ruines, Ps. lxxiii (lxxh), 18 ; mais, au juste, il est un refuge au jour de la ruine. Jer., xvii, 17. Il faut se' convertir pour que l’iniquité ne devienne pas une cause de ruine. Ezech., xviii, 3. Au jour de la ruine de l'&gypte, chacun tremblera pour soi. Ezech., xxxii, 10. — Les justes contempleront la ruine des méchants, Prov., xxix, 16 ; cependant, il ne faut pas se réjouir de la ruine de ses ennemis. Prov., xxiv, 17. La ruine est amenée par la bouche de l’insensé. Prov., x, 14 ; xviii, 7, par l’arrogance et l’orgueil, Prov., xvi, 18 ; xvii, 19, par l’intempérance de la langue, Prov., xiii, 3, et par les paroles de flatterie. Prov., xxvi, 28. C’est s’exposer

à la ruine que se mêler aux hommes remuants. Prov., xxiv, 21, 22.

La voie de Jéhovah est un rempart pour le juste, Mais elle est une ruine pour ceux qui font le mal.

Prov., x, 29. Cf. Luc, ii, 34 ; Joa., iii, 19, 20.

H. Lesêtre.

RUISSEAU d’Egypte. Voir Egypte 3, t. ii, col. 1621.

RUMA, nom de deux localités de Palestine dont le nom est différent en hébreu.

1. RUMA (hébreu, Jos., xv, 52 : Dâniâh, « silencieuse » ; Septante, Vaticanus : 'Papivâ ; Alexandrinus : 'Poupot ; — II (IV) Reg., xxui, 36 : hébreu : Rûmâh ; Vaticanus : 'Poujxi ; Alexandrinus : 'Pjjidt ; Sinaïticus : Kpou[iric), ville de la tribu de Juda. Elle est mentionnée, Jos., xv, 52, entre Arab et Ésaan, parmi les villes qui furent ensuite attribuées à la tribu de Siméon. La plupart des interprètes tiennent Ruma de IV Reg., patrie de Phadaïa et de sa fille Zebida, mère du roi Joachim, pour la même ville que Ruma de Josué. Quelques-uns le contestent et pensent qu’elle pourrait être la Ruma de Jud., iv, 51. Voir Ruma 2. — Bien que la lecture Ruma soit encore, II (IV) Reg., celle de l’hébreu, et celle des versions, les critiques préfèrent généralement la lecture Dûmdh, parce que le nom de Dûméh, (*. «  « >

(quelques-uns transcrivent Daûméh), se trouve être celui d’une ruine située à 16 ou 17 kilomètres au sudouest d’Hébron, entre er-Rabiéh et Sâmîâ, deux localités identifiées avec Arab et Ésaan. Eusèbe et saint Jérôme paraissent avoir lu encore au iv « siècle Aoujjni et Duma. Aouiii, dit le premier en faisant allusion à la ville de Josué, de la tribu de Juda, [est] maintenant un très grand village du Daroma, dans le territoire d'Éleuthéropolis, au xvii » mille de cette ville. Saint Jérôme ajoute : « au sud i.Onomasticon, Berlin, 1862, p. 172, 173. Dix-sept milles romains, environ 25 kilomètres, est la longueur à peu près exacte du chemin qui conduit de Beit-Djibrîn, l'Éleuthéropolis des Grecs et des Romains, à Dûméh. Cette ruine, située sur deux collines divisées par un ravin, occupe un assez vaste espace. Parmi les débris des hahitations renversées et qui étaient formées de pierres taillées et équarries, on remarque les restes de deux églises chrétiennes. Elles étaient bâties avec de graudes et belles pierres, relevées en bossage, qui paraissent provenir d'édifices plus anciens. On rencontre d’innombrables citernes et des caveaux spacieux taillés dans le roc, très probablement les uns et les autres de l'époque juive ou même des époques antérieures. De nombreuses grottes sépulcrales entourent la localité. — Cf. Rich. von Riess, Biblische Géographie, 1872, p. 18, 81 ; V. Guérin, Judée, t. iii, p. 359-361 ; Armstrong, Wilson et Conder, Names and Places in the Old Testament, Londres, 1887, p. 50 ; The Survey of Western Palestine, Memoirs, t. iii, p. 313. L. Heidet.

2. RUMA (hébreu 'Arûmâh ; Septante, Vaticanus : 'ApT)|ixt ; Alexandrinus : 'Apijia), résidence du juge Abimélech, fils de Gédéon. Jud., ix, 41. — Selon Gesenius, Thésaurus, p. 1275, Ruma de II (IV) Reg., xxiii, 36, pourrait être identique à celle-ci. Voir Ruma. 1. La transformation de t en t de la part des copistes semble toutefois plus admissible que la supposition du mariage du pieux roi Josias, père de Joachim, avec une femme du pays de Samarie depuis longtemps habité par les Cuthéens. — Quoi qu’il en soit, pour Eusèbe, « 'PoujhJ, c’est Aria. Là, ajoute-t-il, selon [le livre des] Juges, résida Abimélech. Elle est maintenant appelée Remphis (Remthis) et appartient au territoire de Diospolis (Lydda). C’est la même [ville] qu’Arimathie. » Saint Jérôme, au lieu d’Aria lit Arima, et atténue un