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ROIS (IIIe ET IVe LIVRES DES)

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parce qu’il avait détruit le culte de Baal, x, 18-27 ; il s’attire ensuite les vengeances divines, x, 28-36. Usurpation d’Athalie ; le grand prêtre Joïada réussit à la renverser, xi, 1-16, et à faire monter sur le trône le jeune Joas, dont le règne fut unYnélange de bien et de mal, xt, 17-xil, 21. Joachaz et Joas gouvernent Israël ; mort d’Elisée, xui, 1-25. Règne d’Amasias à Jérusalem ; Joas d’Israël envahit la Judée, xiv, 1-20. Azarias succède à Amasias, xiv, 21-22. Jéroboam II devient roi d’Israël, xiv, 13-29. Au temps d’Amasias, de Joatham et d’Achaz, rois de Juda, le royaume d’Israël, déchiré par des luttes intestines sous ses derniers rois, se précipite vers sa ruine et tombe finalement sous les coups des Assyriens, xv, 1-xvii, 6. Causes morales de cette ruine, xvii, 7-23. Ce que devint le territoire des dix tribus pendant l’occupation assyrienne, xvii, 24-41.

3. Histoire des rois de Juda, depuis la ruine du royaume d’Israël jusqu'à la captivité de Babylone, IV Reg., xviii, 1-xxv, 29. — Trois sections : — 1. Règne d'Ézéchias, xviii, 1-xx, 21. Le pieux roi lutte énergiquement contre l’idolâtrie, et, pour ce motif, il est délivré d’une invasion assyrienne, viii, 1-xix, 37. Sa guérison miraculeuse, xx, 1-11. S'étant glorifié de ses trésors, il est sévèrement blâmé par Isaïe, qui lui prédit la chute prochaine du royaume, xx, 12-21. — 2. Règnes de Manassé, d’Amon et de Josias, xxi, 1-xxin, 30. Manassé et Amon font revivre l’idolâtrie et accélèrent la ruine de Juda, xxxi, 1-26. Le saint roi Josias rétablit le culte du vrai Dieu et renouvelle l’alliance théocratique, xxii, 1-xxin, 23 ; il ne fait cependant que retarder la chute du royaume, arrêtée dans le plan divin et il périt dans une guerre contre le roi d’Egypte, xxiii, 24-30. — 3. Les derniers rois de Juda, xxiii, 31-xxv, 30. Joachaz, Joachim et Jéchonias se succèdent rapidement sur le trône, faisant le mal tour à tour ; Dieu les châtie par les Égyptiens et surtout par les Assyriens, qui s’emparent de Jérusalem, détruisent la ville et le temple, et déportent le roi en Chaldée, avec des Juifs nombreux, xxiii, 31-xxv, 26. Évilmérodach restitue à Jéchonias les honneurs royaux, xxv, 27-30

II. PLAN ET BUT DE L’AUTEUR. — 1° Plan. — L’his toire du peuple de Dieu est ramenée, durant toute la période indiquée, à celle de ses rois, et les divers règnes sont décrits d’après leur suite naturelle, c’est-àdire, d’après l’ordre chronologique. La marche est constamment uniforme. La biographie, le plus souvent très courte, de chacun des rois, soit de Juda, soit d’Israël, est placée dans une sorte de cadre régulier, qui consiste en deux formules à peu prés identiques, dont l’une ouvre le règne, tandis que l’autre le termine. Pour les rois de Juda, celle-là se compose de deux phrases : la première marque le synchronisme avec le roi d’Israël alors régnant, tandis que la seconde spécifie l'âge du roi lors de son intronisation, la durée de son règne et le nom de sa mère. Cf. III Reg., xv, 1-2, 9-10, etc. Pour les rois d’Israël, il n’y a d’ordinaire qu’une seule phrase, qui signale simplement le synchronisme avec les rois de Juda et la durée du règne. Cf. III Reg., xv, 25, 33 ; xvi, 8, 15, 20, 23, etc. L’autre formule apprécie le caractère du monarque en question au point de vue moral, habituellement en quelques mots rapides, presque toujours les mêmes : « Il fit ce qui était bon — ou, ce qui était mauvais — aux yeux du Seigneur, » cf. III Reg., xv, 3, 11, 33, etc. ; mais parfois en termes plus développés, cf. III Reg., xiv, 2224 ; xv, 11-15 ; xvi, 30-33, etc. Puis l’auteur conclut, en indiquant le document dans lequel ses lecteurs pouvaient trouver des renseignements plus complets, et en signalant la mort du roi, ses funérailles et le nom de son successeur. Cf. III Reg., xi, 43 ; xiv, 19, 20, 31 ; xv, 8, 24, etc. Il arrive quelquefois que la désignation du document et la mention de la mort sont séparées l’une de l’autre par une courte donnée historique. Cf.

III Reg., xiv, 30 ; xv, 7, 23 ; xxii, 6-50 ; IV Reg., xv, 37. Le trait « il fut enseveli avec ses pères » est parfois omis, surtout pour les rois d’Israël, III Reg., xvi, 27-28 ; xxii, 54, etc., mais aussi pour quelques rois de Juda. III Reg., xxi, 26 ; xxiii, 30. Il y a d’ailleurs çà et là d’autres exceptions à la complète régularité des formules. Entre ces phrases caractéristiques du commencement et de la fin, l’auteur insère les détails biographiques concernant chaque monarque. — Il suit le principe suivant pour l’arrangement des deux séries de rois : un règne commencé est raconté jusqu'à son achèvement ; le narrateur reprend ensuite le règne ou les règnes synchroniques de l’autre série. C’est ainsi qu’après avoir relaté les événements du règne de Jéroboam I ar d’Israël, il passe à ceux des trois rois de Juda qui occupèrent le trône en même temps que lui ; puis il revient aux six rois schismatiques qui furent contemporains d’Asa, etc. Cf.

III Reg., xiv, 13-Xvi, 28.

2° But de l’auteur. — Comme les autres annalistes sacrés d’Israël, l’auteur des deux derniers livres des Rois ne s’est point proposé de raconter de l’histoire pure et simple. Le point de vue auquel il s’est placé est avant tout religieux et théocratique ; ce sont les destinées du peuple de Jéhovah, les développements du royaume de Dieu sur la terre, qu’il veut constamment décrire. Il manifeste cette intention plus peut-être qu’aucun autre historien biblique, et c’est en ce sens qu’il apprécie constamment les hommes et les faits. On en trouve des preuves nombreuses et saillantes dans son livre. — a) Tout en fournissant sur les événements politiques tous les renseignements indispensables, il glisse avec rapidité sur la plupart d’entre eux ; bien plus, il ne craint pas d’en omettre d’assez importants, qui n’allaient point à son but, ce qui ne s’expliquerait point de la part d’un annaliste ordinaire. C’est ainsi, comme on le voit en comparant nos deux livres avec le second des Paralipomènes, qu’il est muet sur la campagne de Zara contre Juda, sur les guerres de Josaphat contre les Moabites, les Ammonitesetles Édomites, sur la victoire remportée par Ozias dans sa campagne contre les Philistins, sur la captivité de Manassé à Babylone, etc. Cf. II Par., xiv, 9-15 ; xx, l-30 ; xxvi, 6-15 ; xxxiii, 11-17. Il ne mentionne aussi que superficiellement la prise de Jérusalem par Sésac, III Reg., xiv, 25-26 ; cf. II Par., xii, 1-12 ; la guerre d’Amasias contre l’Idumée, IV Reg., xiv, 7 ; cf. II Par., Xxv, 5-17 ; la guerre désastreuse de Josias contre le pharaon Nécbao,

IV Reg., xxiii, 29-30 ; cf. II Par., xxxv, 20-25, etc. — b) Au contraire, il appuie sur certains détails, sur certaines périodes, qui se rattachaient davantage à son but. Ainsi, bien que tous les rois d’Israël et de Juda soient mentionnés dans le récit et qu’on porte un jugement sur leur vie, n’eussent-ils régné que quelques jours, cf. III Reg., xvi, 15-19, il est remarquable que le narrateur a spécialement insisté sur six règnes plus importants, soit en bien, soit en mal, sous le rapport théocratique : ceux de Salomon, III Reg., i-xi, de Jéroboam I er, III Reg., xii, 25-xiv, 20 ; d’Achab, III Reg., xvi, 29-xxii, 40 ; de Joram d’Israël, IV Reg., iii, 1-ix, 26 ; d'Ézéchias, IV Reg., xviii-xx ; de Josias, IV Reg., xxiixxiii. Salomon avait développé le culte divin ; Ezéchias et Josias contribuèrent à le rétablir ; Jéroboam I er, Achab et Joram introduisirent ou favorisèrent l’idolâtrie. — c) Même réflexion à faire au sujet de l’ampleur des récits qui concernent le temple et le rôle des prophètes. Cf. III Reg., v, 1-ix, 9 ; xii, 22-24 ; xiii, 1-32 ; xiv, 1-10 ; xvii-xix ; xxi, 17-24 ; xxii, 13-28 ; IVReg., l-ii ; lv-vm ; ix, 1-10 ; xii, 4-16 ; xiii, 14-21 ; xix, 1-34 ; xx, 1-19 ; xxi, 10-16 ; xxii-xxiii ; xxv, 9-17, etc. L’auteur se complaît à signaler le zèle des prophètes en tant que gardiens vigilants de la loi divine. — d) Les réflexions morales par lesquelles l'écrivain sacré commente brièvement les faits et la manière dont il rattache les mal-