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le confort asiatique. III Reg., x, 21, 26, Ce qui aggravait la charge pour le peuple, c’est que les intermédiaires dont le roi était obligé de se servir pour faire rentrer ses revenus résistaient rarement au désir de s’enrichir eux-mêmes, comme ce Sobna qui se préparait un magnifique sépulcre. Is., xxii, 15-17. Ils se croyaient le droit, ainsi qu’il est habituel en Orient, de majorer le taux des redevances, soit pour se couvrir eux-mêmes quand l’impôt ne fendait pas, soit pour s’assurer un bénéfice sérieux. Cf. Jahn, Archssologia biblica, dans le Script. Sacr. cursus complet, de Migne, Paris, 1857, t. ii, col, 958-968.

VII. Fonctionnaires royaux. — 1° Au temps de David, les fonctionnaires sont les suivants : — 1.’al’osrôf hammélék, « le préposé aux trésors du roi », surintendant résidant à la cour ; — 2. le préposé aux trésors dans les champs, les villes, les villages et les tours, probablement chargé de centraliser les redevances qui proviennent des diverses localités et des tours élevées pour protéger les cultures ; — 3. le préposé à la culture des champs ; — 4. le préposé à la culture des vignes ; — 5. le préposé aux provisions de vin dans les vignes, c’est-à-dire probablement aux vendanges ; — 6. le préposé aux plantations d’oliviers et de sycomores dans la Séphéla ; — 7. le préposé à la récolte de l’huile ; — 8. le préposé anx bœufs de Saron ; — 9. le préposé aux bœufs des vallées ; — 10.1e préposé aux chameaux ; — 11. le préposé aux ânes ; — 12. le préposé aux brebis. Ces douze premiers fonctionnaires sont des èârim, npocrrârai, principes, chargés des intérêts financiers du roi. Viennent ensuite ceux qui prennent part au gouvernement proprement dit : — 13. sôferîm, aii[i.60uXot, consiliarii, les conseillers ; — 14. rê’a ham-mélêk, ç&oç toû fiacri-Xêon ; , amicus régis, titre qui paraît être celui d’une fonction officielle, celle de confident ou de conseiller intime ; — 15. iar iâbâ’, àç>x<-<rzp6.rr i —(oç, princeps exercitus, le chef de l’armée. II Par., xxvii, 25-34. Cette dernière fonction était des plus importantes ; mais il y a lieu de penser que celles de grand-bouvier, grandchamelier, grand-ânier, etc., ne l’étaient guère moins, comme celle de connétable chez les anciens rois de France. Enfin, il est encore question sous David d’un archiviste, d’un secrétaire, d’un chef des gardes du corps et des fils du roi, qui ont le titre de kohânîm ou ministres. C’est le sens primitif d’un mot qui a été réservé ensuite pour désigner les prêtres. II Reg., viii, 16-18 ; I Par., xviii, 17.

2° Sous Salomon, le développement des services royaux entraîna l’inslitution de nouvelles charges. Voici celles qui sont énumérées, en dehors des fonctions sacerdotales : 1. soferim, Ypaniiatet ; , scribse, les scribes ou secrétaires ; — 2. ham-mazkir, àva[u|Avvi<TX(i>v, a commentariis, l’archiviste ou historiographe ; — 3.’al has-sebâ’, hii trie Suvâjjiswç, super exercilum, le chef de l’armée ; — 4.’al han-niSsâbîm, im tôv xaôearoc[isvwv, super eos qui assistebant regi, e chef des intendants ou préposés aux redevances ; t— 5. l’ami du roi ou conseiller intime ; — 6.’alhab-bàîf, ocxovrfpo : , preepositus domus, l’intendant du palais ; — 7.’al hammas, éjuI tmv <p<5pcov, super tributa, le surintendant des tributs. Au-dessous de ces fonctionnaires, probablement sous les ordres du nisiàb en chef, étaient placés douze nissâbîm préposes à douze districts palestiniens dont chacun devait fournir les provisions nécessaires à la cour pendant un mois à tour de rôle. III Reg., iv, 2-7. Ces intendants locaux remplaçaient vraisemblablement les préposés chargés par David de s’occuper des champs, des vignes, du bétail, etc. L’organisation de Salomon était plus pratique, parce que chaque intendant n’avait à régir qu’un territoire restreint.

3° Ces différentes charges subirent des modifications après la division du royaume, et l’on ne peut savoir dans quelles conditions elles furent exercées aux diffé rentes époques. Cependant, après Salomon, il est encore fait mention de secrétaires royaux, IV Reg., xii, 10 ; xix, 2 ; xxii, 8 ; Jer., xxxvi, 12 ; d’historiographes, IV Reg., xviii, 18 ; Is., xxxvi, 3, 22 ; d’intendants du palais, IIIReg., xviii, 3 ; Is., xxxvi, 3 ; de conseillers, Is., iii, 3 ; de gouverneurs des provinces, Mrêham-medînôt, III Reg., xx,

14, etc. La charge de « gardien du vestiaire », IV Reg., x, 22, n’était pas une charge royale. Il ne s’agit, dans ce passage, que du vestiaire du temple de Baal. Les rois de Juda et d’Israël s’entouraient d’ailleurs des mêmes sortes de fonctionnaires que les autres souverains. On retrouve les mêmes titres partout. À l’époque évangélique, saint Luc mentionne un intendant d’Hérode, êm-TpdJtoç, procurator, Luc, viii, 3, un trésorier, ènl Tf, < ; yâ&ic, super gazas, de la reine Candace, Act., viii, 27, et un chambellan, lui toO xoiuôvo ; , super cubiculum, du roi Hérode. Act., xii, 20. Voir Ami, t. i, col. 480 ; Archiviste, col. 936 ; Conseiller, t. ri, col. 922 ; Historiographe, t. iii, col. 722 ; Palais, t. iv, col. 1973 ; Scribe, Secrétaire.

VIII. Remarques bibliques au sujet des rois. — Outré les faits historiques, le s auteurs sacrés notent quelques traits qui renseignent sur l’idée qu’on se faisait des rois. — 1 er Leur dépendance de Dieu. — Cette dépendance est naturellement plus accusée dans une théocratie. C’est par Dieu que’les rois régnent. Prov., viii,

15. Il incline leur cœur où il veut. Prov., xxi, 1. Il délie leur baudrier et les ceint d’une corde, Job, xii, 18, c’est-à-dire les abaisse à son gré. Au roi méchant, il dit : Vaurien ! Job, xxxiv, 18. Les rois doivent donc devenir sages et servir Jéhovah avec crainte. Ps. ii, 10-11. — 1° Leur pouvoir. — Les rois dominent leurs sujets. Luc, xxii, 25. Le roi armé pour le combat est redoutable. Job, xv, 24. La colère du roi est une messagère de mort, Prov., xvi, 14 ; elle est comme le rugissement du lion, mais la sérénité de son visage donne la vie et sa faveur est comme la rosée sur l’herbe. Prov., xvi, 15 ; xix, 12 ; xx, 2 ; Is., xxxiii, 17. Le roi juste dissipe tout mal par son regard et le roi sage disperse les méchants. Prov., xx, 8, 26. — 3° Leurs devoirs. — Le roi doit se réjouir de la protection de Dieu et avoir confiance en lui. Ps. xxi (xx), 2, 8. Car ce n’est pas le nombre des soldats qui lui assuré la victoire. Ps. xxxm (xxxii), 16. Il doit recevoir de Dieu le jugement et la justice. Ps. lxxii (lxxi), 2. Il ne faut pas qu’il viole la justice, parce que ses paroles sont des oracles, Prov., xvi, 10, c’est-à-dire des arrêts dont on ne peut appeler. S’il veut assurer la prospérité et la durée de son règne, qu’il ait de la bonté et de la fidélité, Prov., xx, 28 ; qu’il pratique la justice, Prov., xxix, 4 ; qu’il juge fidèlement les pauvres, Prov., xxlx, 14 ; qu’il aime la sagesse, Sap., vi, 20, 25 ; qu’il examine toutes choses, Prov., xxv, 2 ; qu’il ne subisse pas l’influence des méchants, Prov., xxv, 5 ; qu’il se garde des femmes, Prov., xxxi, 3, du viii, Prov., xxxi, 4, et de l’or. Eccli., viii, 3. C’est une abomination pour le roi de faire le mal, Prov., xvi, 12, car Dieu brise les rois au jour de sa colère. Ps. ex (cix), 5. — i° Leur administration. — Le peuple nombreux est la gloire du roi. Prov., XIV, 28. Heureux le peuple dont le roi est de noble race, Kccle., x, 17, car il aura des qualités qui l’aideront à bien gouverner ; mais malheur au pays dont le roi est un enfant, Eccle., x, 16, car il sera mal conduit. Mieux vaut un jeune homme pauvre et sage qu’un roi vieux et insensé. Eccle., iv, 13. Un roi ignorant perd son peuple. Eccli., x, 3. Le roi doit s’entourer de dignes conseillers. Sa faveur va au serviteur intelligent. Prov., xiv, 35. Il aime celui qui parle avec justice et droiture. Prov., xvi, 13. L’homme habile a sa place auprès de lui. Prov., xxii, 29. Celui qui a le cœur pur et la grâce sur les lèvres est désigné pour être 1’  « ami du roi ». Prov., xxii, 11. Le cœur du roi est impénétrable, Prov., xxv, 3, il ne révèle pas ses secrets à tous. Le roi qui donne ses soins à l’agriculture travaille pour l’avantage du