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RAT — RAVISSEMENT


champs des Philistins, I Reg., .vi, 4, 5, ii, 18 ; six espèces de rats des sables, psammomys ou gerbillus. Ces derniers petits animaux ont le dos couleur chamois clair et le ventre blanc ; leur queue est longue et touffue ; ils terrent au désert dans les racines des buissons, et dans les pays montagneux au creux des rochers. Lortet, La Syrie d’aujourd’hui, Paris, 1884, p. 455, a, observé ces animaux aux environs de Jéricho. « Le sol est ici entièrement miné, dit-il, par les galeries profondes du psammomys obesus, espèce de gros rat, à queue courte, à grosse lête, ressemblant à une marmotte minuscule, et qui se tient assis sur un monticule artistement tassé non loin de l’ouverture de son terrier. Du haut de son observatoire, il regarde avec curiosité ce qui se passe autour de lui ; mais au plus petit bruit, à la moindre alarme, ces jolis animaux se précipitent tête baissée et disparaissent avec rapidité dans leurs cachettes profondes. Quelques voyageurs ont confondu ce mammifère avec des gerboises, dont

Londres, 1889, p. 122. Au temps d’Isaïe, lxvi, 17, des Israélites prenaient rendez-vous dans des jardins pour y manger de la chair de porc et de’akbàr. Ce dernier mot désignait pour les Hébreux les différentes espèces de rats. Quand les habitants de Béthulie sortirent de leur ville pour attaquer les Assyriens, ceux-ci dirent : « Ces rats sortent de leurs trous et nous provoquent au combat. » Judith, xiv, 12. Au lieu de rats, les Septante mettent ici des esclaves, SoO), ot, ce qui est bien moins pittoresque et probablement moins vrai. Ils ont lu □H3y au lieu de d’imt, avec omission du ; et changement du t en-j. Une caricature égyptienne (fig. 224)représente une armée de rats assiégeant un fort défendu par des chats. Ces rats figurent les soldats du pharaon attaquant les défenseurs des villes syriennes.

3° Dans Isaïe, ii, 20, il est dit, d’après la Vulgate, que l’homme rejettera les idoles qu’il s’était faites, les taupes et les chauves-souris qu’il adorait. Les Septante remplacent les taupes par des a, choses vaines », y.axat’a.

224. — Bats assiégeant une ville défendue par des chats. D’après Lepsius, Auswahl der wichtigsten Urkunden, pi. xxm B.

il diffère absolument. Ces rongeurs sont très nombreux dams les endroits sablonneux et assez élevés pour n’être point atteints par les inondations du fleuve. Ils vivent en familles et se creusent des retraites placées les uûes à côté des autres. L’entrée principale de ces demeures souterraines se trouve ordinairement à la base d’un arbrisseau, non loin du tumulus où l’animal se met aux aguets lorsqu’il est inquiet. Les galeries sont souvent multiples et communiquent les unes avec les autres, ce qui rend très difficile la capture de leurs habitants. Dans celles que nous avons éventrées, nous avons trouvé, à plus de trois pieds, de profondeur, un élargissement, une espèce de chambre plus ou moins circulaire dans laquelle la femelle avait déposé ses petits, au nombre de six à huit. Le nid était formé de fines tiges de graminées desséchées. » Le hamster ou rat des blés, cricetus auritus, exerce de grands ravages dans les céréales pour s’assurer ses provisions d’hiver. Le rat porc-épic ou acomys fréquente les ravins et les pays arides des environs de la mer Morte et du désert du sud. On en connaît plusieurs espèces. C’est un joli petit animal, couleur de sable clair en dessus et blanc en dessous. Son nom lui vient de ce qu’il porte sur le dos des poils raides comme ceux du hérisson.

2° La loi mosaïque range le’akbar au nombre des animaux qu’il n’était pas permis de manger. Lev., xi, 29. Il y a des Arabes qui mangent la gerboise, plusieurs espèces de loirs et le rat des sables appelé psammomys obesus. Cf. Tristram, The natural History of the Bible,

Le terme hébreu correspondant est hepor-pêrôt, qui ne se trouve qu’en cet endroit et paraît devoir se rattacher aux verbes hdfar et pd’ar qui tous deux signifient « creuser ». Pour la Vulgate, il s’agit d’un animal qui creuse, mais a quelque analogie avec la chauvesouris, la taupe. Voir Taupe. D’autres pensent qu’il est plutôt question du rat, qui creuse aussi et est appelé farah par les Arabes. En tous cas, la chauve-souris, la taupe et le rat n’étaient pas adorés comme des divinités. Le texte hébreu doit se traduire : l’homme jettera ses idoles « aux rats et aux chauves-souris. » Les taupes n’attaquent que ce qui, est sous terre. Les rats conviennent donc mieux ici, puisqu’ils rongent ce qu’on leur abandonne sur le sol. H. Lesêire.

    1. RATIONAL##

RATIONAL, ornement du grand-prêtre. Voir Pectoral, col. 18 ; Pierres précieuses, col. 422.

    1. RAVISSEMENT##

RAVISSEMENT, état extatique dans lequel l’âme, soudainement soustraite aux impressions externes, se trouve mise en face d’une vision qui la subjugue par son caractère extraordinaire, inattendu et grandiose. A la manifestation surnaturelle qui constitue la simple vision s’ajoute donc, dans le ravissement, une action puissante exercée par Dieu sur l’âme pour l’abstraire de son milieu naturel et la transporter dans un monde tout surnaturel, df. Ribet, La mystique divine, Paris, 1879, t. i, p. 284. — Il est possible que certains prophètes aient eu de véritables ravissements, comme Isaïe, vi, 1-13 ; Ezéchiel, I, 28 ; ii, 1-10, iii, 12, etc. Mais