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RAPHAÏM (VALLÉE DES)


3. RAPHAIM (VALLÉE DES) (hébreu : 'êméq-Refd'îm ; Septante, Jos., xv, 8 : v5j 'Paça’i’v ; xviii, 16 : 'sijièx 'Paçatv (Aleœandrinus : 'Pa(pa£su) ; II Reg., v, 18, 22 : ïj xo'.Xà ; taSv Titôviov ; xxiii, 13 ; ï) xotXàç "Paçaiv (Alex. : 'Payass’v) ; I Par., xi, 15 ; xiv, 9 : ^ xosXa ; tûv riyctvTuv ; Is., xvii, 5 : (pâpay ? CTteped, « vallée fertile » ; Vulgate : vallis Raphaim, excepté III Reg., xxiii, 13, où elle traduit | : vallis gigantum), large vallée ou plaine au sud-ouest de Jérusalem, appelée aujourd’hui el-Béq’ah.

1° Nom. — Dans la langue biblique, le mot 'êméq désigne une vallée large et spacieuse. Gesenius, Thésaurus, p. 1045. Celle-ci a sans doute pris son nom de

ne peut être que l’ouâd' er-Rebdbt longeant le côté sud de Jérusalem, et la montagne en face, la masse montagneuse s'étendant à l’ouest de Jérusalem, entre cette ville et Liftâh, au nord de la Béq’ah. La partie la plus septentrionale de cette plaine arrive jusqu’au bord de Youâd' er-Rebâbi et son extrémité forme le col étroit qui relie le mont dit du Mauvais-Conseil et râs edDabbous avec le mont opposé, à l’occident, à Vouâder-Rebabi et à Jérusalem : il est impossible de ne pas reconnaître dans la Beq’ah, la vallée des Raphaïm indiquée, au sud de la montagne frontière. Voir Jérusalem, t. iii, flg. 235, col. 1321.

Le passage de II Reg., xxiii, 13-16, montrant les trois

220. — La Béqah ou vallée des Raphaïm. Partie de la plaine située au sud-ouest de Jérusalem, D’après une photographie de M. L. Heidet.

ses premiers propriétaires, établis sur les collines des alentours. Yoirj Raphaïm 1.

2° Identification. — La situation au sud de Jérusalem est incontestablement assignée à cette vallée, Jos., xv, 8 ; xviii, 16, où est placée la frontière des tribus de Juda et de Benjamin. Dans le tracé de la première, après avoir passé à la fontaine de Rogel a la limite monte [par] la vallée du fils d’Hinnom (Vulgate : Geennom), sur le côté Çél-kétéf) du Jébuséen, au midi, c’est-à-dire de Jérusalem, et la limite monte au sommet de la montagne qui est en face de la vallée du fils d’Hinnom, à l’occident, à l’extrémité (bi-qeséhj de la vallée des Raphaïm, au nord. » Dans le tracé de la seconde, après avoir passé à la fontaine de Nephtoa, « la limite descend à la partie de la montagne qui est en face de la vallée du fils d’Hinnom, laquelle est près de la vallée des Raphaïm (be J êméq-Refa’im), au nord, et elle descend la vallée du fils d’Hinnom sur le côté du Jébuséen, au midi, et se rend à la fontaine de Rogel. » — La vallée du fils d’Hinnom (voir Géennom, t. iii, col. 153)

braves de David, alors à Odollam, obligés, pour se rendre à la porte de Bethléhem, de traverser le camp des Philistins occupant la vallée des Raphaïm, indique par là celle-ci au’sud de Jérusalem. C’est aussi la situation que lui assigne l’historien Josèphe, Ant. jvd., VII, XII, 4. Parlant du même fait et de la même vallée : « Le camp des ennemis était établi, dit-il, dans la vallée qui s'étend jusqu'à Bethléhem distante de vingt stades de Jérusalem. » L’auteur a voulu dire, pensohs-nous : 1a vallée s'étend vers Bethléhem, sur une distance de vingt stades (3700 m.), ce qui est en effet l'étendue de la plaine de Béq’ah. — Nonobstant ces indications, Eusèbe et saint Jérômeplacent’Kniég Refa’im, qu’ils traduisent « la vallée des étrangers », « XXoyjXwv, dans la tribu des Benjamin et au nord de Jérusalem. Onomasticon, 1862, p. 186 et 187, 308 et 309. Ils se fondent sans doute sur II Reg., v, 25 (Septante), et I Par. xiv, 16, où, après le récit de l’invasion de la plaine des Raphaïm par les Philistins, on lit : « David fil ce que le Seigneur lui avait ordonné, et il battit les Philistins depuis Gabaon jusqu'à Gézer