Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/472

Cette page n’a pas encore été corrigée
925
926
RACHAT — RACHEL


avant qu’il prît sa résolution définitive. Par exception, les lévites avaient sur leur maison un droit de rachat perpétuel, et celles-ci leur revenaient toujours à l’époque du jubilé. Cette disposition s’explique par le fait que les lévites n’avaient que des propriétés assez restreintes, mais les possédaient à perpétuité. Lev., xxv, 29-34. —On pouvait aussi consacrer par vœu sa maison àJéhovah. Les prêtres en fixaient la valeur par une estimation à laquelle on devait s’en tenir. Si celui qui avait consacré sa maison voulait la racheter, il en payait le prix fixé avec une majoration d’un cinquième. Lev., xxvii, 14, 15. — 3. Dîmes. Il était permis de racheter une partie de la dime prélevée sur les céréales ou sur les fruits, à condition d’en majorer le prix d’un cinquième. Lev., xxvii, 31. Le rachat évitait les frais de transport ; sans la majoration, il eût constitué un avan sa servante Bala, qui eut deux fils. De son côté, Lia donna sa servante, Zelpha, qui eut deux fils, et elle-même en eut deux autres. Alors seulement, Rachel connut les joies de la maternité et enfanta un fils qu’elle appela Joseph, en souhaitant que Dieu lui accordât un autre fils. Quand Jacob se fût enrichi au service deLaban, qui se montrait peu bienveillant à son égard, il proposa à Lia et à Rachel de retourner en Chanaan. Celles-ci acceptèrent, et l’on se prépara au départ à l’insu de Laban, occupé à la tonte de ses brebis. Rachel déroba même les théraphim de son père. Laban les atteignit cependant dix jours après, et se plaignit, entre autres choses, qu’on lui eût emporté ses théraphim. Jacob ignorait ce détail ; il dit à son oncle de fouiller les tentes. Rachel cacha alors les objets réclamés dans la selle de son chameau et s’assit dessus, en prétextant

211. — Tombeau de Ractiel. D’après une photographie.

tage pour le cultivateur exonéré de ces frais, et un dommage pour les prêtres qui eussent eu à se les imposer. Ces majorations indiquaient en outre qu’il fallait savoir consentir un sacrifice pécuniaire, quand on ne voulait pas faire à Dieu l’abandon définitif de ce qu’on

lui avait consacré.

H. Lesêtre.
    1. RACHEL##

RACHEL (hébreu : Râfiêl, <r brebis » ; Septante : ’Pa^r ; }), fille de Laban et femme de Jacob. — Quand Jacob arriva en Mésopotamie, où il devait demander en mariage l’une des filles de son oncle Laban, il rencontra auprès d’un puits les bergers de ce dernier. Il s’entretenait avec eux, quand ceux-ci lui signalèrent l’approche de Rachel, qui amenait au puits les brebis de son père. Jacob abreuva les brebis de la jeune fille, l’embrassa ensuite et se fit connaître à elle. Rachel se hâta d’aller annoncer à Laban la présence de son neveu. Jacob, bien accueilli par son oncle, se mit à son service, à condition qu’au bout de sept ans il aurait le droit d’épouser Rachel qu’il aimait. Ce temps écoulé, Laban substitua son aînée, Lia, à Rachel que Jacob avait compté obtenir. Celui-ci put cependant épouser cette dernière au bout de quelques jours, à condition de s’engager à servir encore sept années. Lia eut successivement quatre fils. Rachel, qui demeurait stérile, donna à Jacob

une indisposition pour ne pas se lever. Laban ne trouva donc rien, et Jacob put en conscience protester contre une perquisition injurieuse pour lui. Rachel s’était jouée de son père, en lui dérobant des objets auxquels il attachait un grand prix et en le trompant pour l’empêcher de les retrouver. Mais il faut avouer que Laban s’était rendu coupable d’une injure bien autrement grave envers sa fille, quand il lui avait frauduleusement substitué Lia, au lieu de l’accorder elle-même à Jacob, ainsi que le réclamait la justice. Gen., xxix, 9xxx, 24 ; xxxi, 4-44. Quand Jacob fut arrivé dans le pays de Chanaan, il se dirigea du côté de Mambré, pour y retrouver son père Isàac. Parti de Béthel, il était à une certaine distance dAÉphrata, voir Printemps, col. 677, quand Rachel fut prise des douleurs de l’enfantement. La sage-femme l’encouragea en lui annonçant la naissance d’un fils. Rachel se mourait ; elle donna à son fils le nom de Benoni, « fils de ma douleur », que Jacob changea en celui de Benjamin, « fils de la droite ». Rachel expira à cet endroit, près de Bethléhem. Jacob éleva sur sa tombe un monument qui se voyait encore à l’époque où ce passage de la Genèse fut écrit. Gen., xxxv, 16-20. Le monument actuel de Rachel est « un joli ouély carré surmonté d’un dôme (fig. 211) qui date seulement de 1679, avec une allonge à l’est construitepar