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    1. QUARANTAINE##

QUARANTAINE (DÉSERT DE LA) — QUENOUILLE

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— Les Croisés toutefois, ce n’est pas douteux, avaient trouvé le lieu en honneurparmi les Orientaux. En 1102, « n effet, c’est-à-dire au début de l’occupation de la Terre Sainte par les Francs, le pèlerin flamand Soewulf, après avoir visité la fontaine d’Elisée, s’était rendu à la haute Montagne située sur le bord de la plaine, où le Sauveur a jeûné quarante jours et a été tenté par Satané Dans Recueil de voyages de la Société de géographie, t. iv, 4839, p. 848. Aux temps antérieurs, elle était recherchée par les solitaires qui voulaient mener une vie plus austère. Au viiie siècle, saint Etienne le thaumaturge, moine de la laure de Saint-Sabas, y vint expressément pour y accomplir un jeûne de quarante jours. Vita S. Steph., - n. 139, Acla Sanctorum, t. m julii, Paris, 1867, p. 559. À la fin du ive siècle, les solitaires qui à la suite de saint Elpide, successeur de saint Chariton, étaient venus habiter les grottes de la montagne, étaient si nombreux qu’elle avait plutôt l’apparence d’une grande -ville que d’un désert. Pallade, Historia Lausiaca, c ; cvi, t. xxxiv, col. 1211-1212. La montagne portait alors le nom de Douca (AoOxa) qui paraît être l’appellation biblique Doch. Voir Doch, t. ii, col. 1454-1456,

Les éditeurs de la vie de saint Euthyme ont cru reconnaître le désert delaQuarantaine dans le désert de Ruban, souvent mentionné dans l’histoire des solitaires de la Palestine. Ce désert se trouvait à l’orient de la laure de Saint-Sabas et sur le côté nord-ouest de la mer Morte. Le mont Marda ou Mardès, aujourd’hui le Mun(âr, au-pied duquel, à cinq kilomètres au nord-est de Saint-Sabas, est la ruine appelée Mird, serait, selon les savants Bollandistes, le mont de la Quarantaine de l’histoire. Acta Sanctorum ; 20 julii, t. ii, p, 671, note b. Cette identification est exclusivement fondée sur une interprétation inexacte d’Adrichomius et de Quaresmius. Pour ces deux auteurs ainsi que pour Burchard, dont Adrichomius ne fait que reproduire les paroles, la montagne de la Quarantaine est incontestablement le Djebel Qarantal actuel, et le désert de la Quarantaine le désert qui s’étend à la suite vers Mukmds, ’Anafd et Jérusalem, à l’occident.

D’après Wiesner et Ad. Neubauer, la montagne de la Quarantaine serait identique au mont Çouq qus, Çuq) de la Mischna, Yôma, vi, 5, qui était à 96 stades ou 12 milles de Jérusalem. Le mont Çouq ne serait pas différent de l’Azazel de la Bible où l’on chassait le bouc émissaire. A. Neubauer, Géographie du Talmud, Paris, 4867, p. 44-45. Le s hébreu correspond au k ( ?) des Arabes, ordinairement. prononcé Jf> (à) en Palestine, et la distance de 12 milles (environ 18 kilomètres), convenant d’autre part à la montagne de la Quarantaine, du moins si on l’entend dans l’acception de massif montagneux comme le comporte le mot en hébreu et en arabe, on peut considérer comme probable l’identité de Sûq et de Dùq. — Quoi qu’il en soit, le mont de la Quarantaine, tant par ses caractères que par sa situation, répond très bien à l’idée du désert habité seulement par les bêtes sauvages où se retira le Sauveur pour jeûner.

II. Description. — Le mont ou plutôt le rocher delà Quarantaine s’élève presqu’à pic en face de tell es-Sultan formé des ruines de l’ancienne Jéricho, à douze cent mètres environ, à l’occident. Son altitude est, d’après les mesures de la société anglaise d’exploration de 492 mètres au-dessus du niveau de la mer Morte, de 323 au-dessus de’aîn es-Sulfân qui sort du tell du même nom, et de 98 au-dessus de la mer Méditerranée. Le côté oriental complètement dénudé contraste avec le petit vallon verdoyant arrosé par les eaux de’aïn Dûq qui s’étend à sa base. De nomhreuses grottes, naturelles ou creusées de main d’homme, le perforent. Une d’entre elles, située vers l’extrémité méridionale où la montagne fléchit vers l’ouest et à mi-hauteur, est célèbre -entre toutes : c’est celle où l’on croit que le Sauveur s’abrita pendant son jeûne et où Satan se présenta à lui.

Des restes de peinture du XIIe siècle représentent cette scène sur les parois de la caverne transformée en chapelle. En 1870, V. Guérin la trouva occupée par des moines abyssins. Depuis 1874 elle est devenue la propriété des Grecs. Kn 1895, ceux-ci y ont annexé un couvent assez spacieux, qui demeure comme suspendu au-dessus de l’ouadi-Teisûn. On y arrive par un sentier pratiqué dans le roc sur le flanc de la montagne, jadis très difficile et périlleux, aujourd’hui élargi et praticable. — Un autre sentier plus difficile encore monte du couvent au sommet de la montagne. Un petit plateau actuellement environné d’un mur la couronne. C’est là, au dire d’un grand nombre de pèlerins, que le démon aurait transporté le Seigneur ; d’autres indiquent une autre montagne plus au nord. Au xii* siècle les Templiers s’y étaient fortifiés pour la défense des pèlerins. Il y avait en outre une chapelle dont on voit les restes et que les Grecs se proposent de relever. — La montagne de la Quarantaine se prolonge vers l’ouest par une suite de hauteurs reliées entre elles par des cols. Son aspect et sa nature sont ceux des parties les plus âpres du désert de Judée. Les failles profondes et abruptes qui l’entourent, l’ouâà" es-Soueinît à l’ouest, 1 ! ’oudd’' Abû-Retméh, au sud, et plus bas l’ouâd’él-Kélt, les ouâdis Maqûq et Rummdmanéh au nord en font un désert presque inabordable. Aussi ne paraît-il guère avoir été. habité par d’autres que par les ermites et les bêtes sauvages.

Voir Theodorici Libellus de Locis Sanctis editus circa A. D. 1172, xxix, édit. Tobler, Saint Gall et Paris, 1865, p. 70-72 ; Adrichomius, Theatrum TerrxSanctee, Trib. Benjamin, n. 97 et 98, in-fo, Cologne, 1600, p. 19 ; F. Quaresmius, Terrse Sanctte Elucidatio, ’part, II, Peregrinatio vi, cap. xii, in-f°, Anvers, 1639, p. 757-578 ; Victor Guérin, Samarie, ch. ii, t. ii, p. 39-45 ; Liévin de Hamm, Guide-Indicateur de la Terre Sainte, 3e édit. Jérusalem 1887, t. ii, p. 305-310. ; L. Heidei

    1. QUARTUS##

QUARTUS (grec : KouâfToç, forme grécisée du latin quartus, « quatrième » ), chrétien résidant à Corinthe, lorsque saint Paul écrivit de cette ville son Épitre aux Romains. Son nom semble indiquer un Romain d’origine. Aussi était-il connu à Rome et l’Apôtre envoie ses salutations aux fidèles de cette Église. Rom., xvi, 23. Des traditions anciennes en font un des soixante-douze disciples et un évêque de Béryte. L’Église latine célèbre sa fête le 3 novembre. Tillemont, Mémoires pourservir àl’histoire ecclésiastique, t. i, p. 259 ; Acla Sanctorum, novembris t. ii.

QUATRE. "Voir Nombre, vii, 4°, t., iv, col. 1688.

    1. QUENOUILLE##

QUENOUILLE (hébreu : kîsôr), instrument destiné à porter la laine à filer (fig. 208). Le mot kîsôr ne se Ut qu’une fois, Prov., xxxi, 19, à propos de la femme forte

Elle met la main au kUôr

Et ses doigts tiennent le fuseau.

Kîsôr vient probablement de kâsar, « être droit ». Le versions l’ont traduit par xi <ru|jupépovTo<, « les choses utiles », et fortia, « les choses fortes ». On a pensé qu’il désigne le neson, le poids qu’on met dans le fuseau pour faciliteç-Safttation.Yoir Fuseau, t. iii, co1.2426j La manière dont s’exprime le texte rend plus probable le sens de « quenouille », sone de bâton droit auquel la femme « met la main » avant de tenir le fuseau. À ce bâton, on fixait la laine ou le lin à filer. Ce bâton était parfois disposé à son sommet en forme de petite corbeille dans laquelle on enfermait la matière à filer. On le fixait à la ceinture. De la main gauche, on tirait les fibres à travers les larges claires-voies de la corbeille et on les rattachait au fuseau qui, tournant d’une manière continue et alimenté sans interruption par la que-