Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/461

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
903
904
QUADRUPÈDES — QUARANTAINE (DÉSERT DE LA)

les honneurs divins. Rom., i, 23. — Les quadrupèdes dont parle la Bible, à part ceux qu’elle met au rang des reptiles, voir Reptiles, sont des mammifères monodelphes, c’est-à-dire dont les petits se développent tout entiers dans le sein de la mère. Ils appartiennent aux ordres suivants :

  1. Quadrumanes, singe.
  2. Cheiroptères, chauve-souris.
  3. Insectivores, hérisson, musaraigne, taupe.
  4. Rongeurs de différentes familles : muridés, campagnol, rat ; dipodés, gerboise ; hystricidés, porc-épic ; léporidés, lapin, lièvre.
  5. Carnassiers de différentes familles : ursidés, ours ; canidés, chacal, chien, loup, renard ; félidés, chat, lion, panthère, tigre ; hyénidés, hyène ; mustélidés, belette, ichneumon, mangouste, marte.
  6. Proboscidiens, éléphant.
  7. Jumentés de deux familles : équidés, âne, cheval, onagre, mulet ; hyracidés, daman, rhinocéros.
  8. Ruminants de différentes familles : bovidés, antilope, aurochs, bison, bœuf, bouquetin, bubale, buffle, chèvre, mouton ; cervidés, cerf, chevreuil, daim, girafe ; camélidés, chameau, dromadaire.
  9. Porcins, hippopotame, porc, sanglier.

Voir les articles consacrés à chacun de ces animaux.


QUARANTAINE (DÉSERT DE LA), désert où Notre-Seigneur passa les quarante jours et les quarante nuits qu’il jeûna avant de commencer sa vie publique et où il fut tenté par le diable. Matth., iv, 1-11 ; Marc., i, 12-13 ; Luc., iv, 1-13 (fig. 207).

I. Identification. — Le récit des trois Évangiles synoptiques suit immédiatement celui du baptême du Sauveur, indirectement indiqué en Judée. Les trois Évangélistes ajoutent, Matth., 12 ; Marc., 14 ; Luc., 14, que Jésus retourna ensuite en Galilée. Ils laissent par là clairement entendre que « le désert », ἡ ἔρμος, où le Sauveur resta seul avec les bêtes sauvages, ἧν μετὰ τῶν θηρίων (Marc, i, 13), est le désert de Judée ou une de ses parties. Les anciens interprètes l’ont toujours ainsi compris. Cf. S. Jean Chrysostome, In Matth., hom. xiv, t. lvii, col. 217 ; S. Thomas, Expositio continua seu Catena aurea, in Matth., c. iv. D’après l’ancienne Glose citée par le même, ibid., « ce désert est entre Jérusalem et Jéricho… » « C’est le désert maintenant appelé le désert de la Quarantaine, ajoute le dominicain Burchard (1283), et qui s’étend jusqu’au dessus de Galgala et jusqu’au désert qui fait face à Thécué et Engaddi. » Descriptio Terræ Sanctæ, 2e édit. Laurent, Leipzig, 1873, p. 51 ; cf. 57. C’est la partie septentrionale du désert de Judée comprise dans le territoire de l’ancienne


207. — Montagne de la Quarantaine. D’après une photographie de M. L. Heidet.

tribu de Benjamin et connue jadis sous le nom de désert de Béthaven. Voir Béthaven, t. i, col. 1666 ; Désert, t. ii, col. 1391 ; Juda (Désert de), t. iii, col. 1174.

Aujourd’hui et depuis le xiie siècle, le nom de Quarantaine, montagne de la Quarantaine, djebel Qaranṭal, est particulièrement attribué à la montagne qui forme la lisière orientale de l’ancien désert de Béthaven. Une charte de 1134, délivrée par le patriarche Guillaume, donne le lieu de la sainte Quarantaine, sanctæ Quarantenæ locum, avec toutes ses dépendances, aux chanoines du Saint-Sépulcre. Une seconde charte du même, donnée en 1136, accorde à ceux-ci toutes les dîmes de Jéricho pour l’entretien de l’église et des religieux de la très sainte Quarantaine… « le lieu glorieux où Notre-Seigneur jeûna quarante jours et quarante nuits. » Cartulaire du S. Sépulcre, n. xxvii et xxviii, t. clv, col. 1119-1120. Il n’est point de pèlerin, de quelque rite et de quelque langue qu’il soit, qui ne mentionne depuis, dans sa relation, la sainte montagne de la Quarantaine et sa chapelle où le Seigneur jeûna et fut tenté par le démon.