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QESITAH — QUADRUPÈDES

QESITAH (hébreu : קְשִׂיטָה, Septante : ἀμνός ; Vulgate : agnus). Dans la Genèse, xxxiii, 19, nous lisons que Jacob acheta à Sichem un champ qu’il paya cent qesitâh, ce qui est répété dans Josué, xxiv, 32. — Les amis de Job, après sa guérison, lui firent chacun présent, entre autres choses, d’un qesitâh. Ce sont les trois seuls passages de l’Écriture où l’on rencontre ce mot. On ne sait pas d’une manière certaine ce qu’il désigne. Tout ce que l’on peut dire, c’est qu’il servait à faire des paiements comme une sorte de monnaie. Voir Monnaie, t. iv, col. 1235.


QIR, mot hébreu, signifiant « muraille, rempart », qui entre dans la composition du nom de la capitale de Moab. Voir Kir Haraseth ou Haréseth, Kir Harès ou Kir Hèrés, Kir Moab, t. iv, col. 1895.


QIRYAT HUSOT, ville de Balac, dont le nom n’a été conservé ni par les Septante ni par la Vulgate. Voir Cariath Husoth, t. ii, col. 272. — Le mot qiryaṭ, qui signifie « ville », entre dans la composition de plusieurs noms de ville. La Vulgate l’a transcrit ordinairement Cariath. Voir t. ii, col. 268-279, cf. col. 282-285.


QOPH, קֹף et קוֹף, dix-neuvième lettre de l’alphabet hébreu, d’où est venue par l’intermédiaire du phénicien, du grec et du latin, notre lettre Q, q, dont la forme ancienne est encore reconnaissable, et qui a conservé à peu près la même valeur phonétique. Dans la numération hébraïque, elle vaut le nombre cent. On suppose que les Phéniciens l’ont emprunté à l’hiéroglyphe dont la forme rappelle celle d’un coin. Voir Alphabet, t. i, col. 405. Gesenius, Thesaurus, p. 1189, et d’autres hébraïsants, ont cru que la figuration antique du caractère représentait le trou d’une aiguille ou le trou de la hache dans laquelle on fait entrer le manche, mais si cette explication peut convenir à l’ancienne forme grecque du qoppa, Ϙ, elle convient moins aux formes primitives sémitiques. Voir Voir t. i, col. 406-410. Quoi qu’il en soit, le qoph fut d’abord admis, dans l’alphabet grec, sous le nom de qoppa et sous la forme Ϙ. On le voit sur les anciennes monnaies de Corinthe, t. ii, fig. 347, 348, col. 974, 975, comme initiale du nom de cette ville, ainsi que sur les monnaies de plusieurs autres villes grecques : Le κόππα a disparu plus tard comme lettre superflue de l’alphabet grec, d’où il fut chassé par le k, κάππα, mais il est resté dans la langue sous sa forme antique comme signe numérique, avec la valeur de 90. Avant d’être expulsé par les Grecs, le qoppa avait été adopté par les Latins, Quintilien, I, iv, 9, qui nous l’ont transmis. Cependant le q n’a jamais été employé par la Vulgate dans la transcription des noms propres hébreux où entre la lettre qoph, sans doute parce que les Grecs les avaient toujours transcrits par le κάππα et qu’ils avaient été connus primitivement avec cette orthographe par les premiers chrétiens de Rome et d’Italie. Ainsi Cariathsepher, Caath, etc. — Le son de la lettre qoph est en hébreu guttural et plus dur que le son de la lettre palatale analogue caph. La Vulgate, quoiqu’elle transcrive les deux lettres hébraïques également par c, marque cependant souvent une différence en transcrivant le qoph pour un simple c, Cis, Cison, Cariath, Cetura, etc., et le caph pour ch, Chananæus, Chelion, Cherubim, Chidon, Chobar, Chus, etc. Mais la règle n’est pas toujours suivie fidèlement. Nous avons Caleb et Carmel, quoique, pour ce dernier cas, nous ayons Charmel, Is., xxix, 17 ; xxxii, 15, 16.


QUADRANS (grec : κοδράντης, mot latin grécisé), petite monnaie romaine, de bronze, qui équivalait, comme son nom l’indique, au « quart » de l’as ; par conséquent, au quart de sept ou huit centimes, ou à environ deux centimes. Voir As, t. i, col. 1051. Il en est question deux fois dans le Nouveau Testament :

  1. Matth., v, 26. « En vérité, je te le dis, tu ne sortiras pas de là (de prison), que tu n’aies payé jusqu’au dernier quadrans ; »
  2. Marc., xii, 42, « Deux petites pièces (λέπτα ; Vulgate : minuta ; voir Minutum, t. iv, col. 1108), valant le quart d’un as, quod est quadrans. »

Saint Marc ajoute cette explication pour ses lecteurs romains. Les écrits rabbiniques mentionnent aussi le quadrans, sous le nom un peu défiguré de qedriontos. Ses types étaient les suivants : à l’avers, la tête d’Hercule, protecteur des fortunes ; au revers, comme pour l’as et ses autres divisions, une proue de navire (fig. 206). Il avait cours en Palestine au temps de Notre-Seigneur, avec les autres monnaies divisionnaires de Rome. À l’origine, il pesait trois onces, et on le nommait parfois, pour ce motif, teruncius ; son poids primitif était marqué par trois globules sur l’une de ses faces.
206. — Quadrans romain. Les trois boules indiquent que le poids de la monnaie est de trois onces.
Cf. Pline, H. N., XXXIII, iii, 13. À l’époque de Cicéron, c’était la plus petite monnaie romaine. Cf. Plutarque, Cicer., xxix, 26. Mais, aux premiers temps de la république, les Romains avaient eu le sextans ou sixième partie de l’as ; l’uncia, sa douzième partie, et même la semiuncia, sa vingt-quatrième partie.

L. FILLION.


QUADRIGE, char attelé de quatre chevaux, usité chez les Romains. Notre Vulgate latine emploie souvent le mot quadriga dans l’Ancien Testament (jamais dans le Nouveau), pour traduire l’hébreu rékeb, « char ». Jud., iv, 28, etc. L’expression quadriga, à l’entendre rigoureusement, est impropre, car il n’est jamais question dans l’Écriture d’attelage à quatre chevaux ; il faut la prendre dans le sens général de char. Voir Char, t. ii, col. 565.


QUADRUPÈDES (hébreu : hôlêk ‘al-arba’, « marchant sur quatre » pattes ; Septante : ἃ πορεύεται ἐπὶ τέσσαρα, τετράποδα ; Vulgate : quadrupes, quadrupedia), animaux qui marchent sur quatre pattes. — Les quadrupèdes appartiennent en majeure partie au genre des mammifères ou animaux pourvus de mamelles. Cependant il y a des animaux qui vont à quatre pattes et ne sont point des mammifères, les lacertiens, lézard, crocodile, etc., les batraciens, grenouille, crapaud, etc., et les chéloniens, tortue, etc. Mais on désigne vulgairement sous le nom de quadrupèdes les animaux que l’hébreu appelle behêmâh, le bétail, les grands animaux domestiques ou sauvages, etc. — Parmi les quadrupèdes, la Bible déclare impurs tous ceux qui marchent sur la plante des pieds et qui, par conséquent, n’ont pas de sabot, Lev., xi, 27, et tous ceux qui, avec quatre pieds, sont des reptiles. Lev., xi, 42. Voir Animaux, t. i, col. 603. — Baruch, iii, 32, rappelle la création par Dieu des animaux quadrupèdes. Dans la vision qui signifiait l’admission des païens dans l’Église, saint Pierre reconnut tous les quadrupèdes de la terre, les reptiles terrestres et les oiseaux. Act., x, 12 ; xi, 6. Les idolâtres représentaient des quadrupèdes auxquels ils rendaient