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PTOLÉMÉE I er SOTER — PTOLÉMÉE II PHILADELPHE

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1852 ; R. St. Poole, The Ptolemies Kings of Egypt (Catalogue ofthe Greek Coins ofthe Brilis h Muséum), in-8°, Londres, 1882 ; Max L. Strack, Die Dynastie der Ptolemâer, in-8°, Berlin, 1897 ; J. N. Svoronos, Ta Nono, u.*T2 toû Kpârovc tûv irroXEpiat’wv, 3 parties en 1 in-f°, Athènes, 1904 ; Paul M. Meyer, Das Heerwesen der Ptolemâer und Rômer in Aegypten, in-8°, Leipzig, 1900 ; J. P. Mahafly, The Empire of the Ptolemies, in-16, Londres, 1895 ; Id., À History of Egypt under the Ptolemies (t. iv de V History of Egypt de Flinders Pétrie), in-16, Londres, 1899 ; E. R. Bevan, The House of Séleucus, 2 in-8°, Londres, 1902 ; E. W. Budge, History of Egypt frûm the end of the neolithic period to the death of Cleopatra, t. vil et viii, in-16, Londres, 1901 ; À. Bouché-Leclerq, Histoire des Lagides, 2 in-8°, Paris, 1903-1904 ; B. Niese, Geschichle der griechischen und makedonischen Slaaten seit der Schlacht bei Chæronea, 3 in-8°, Gotha, 1893-1903.

F. YlGOUROUX. 1. PTOLÉMÉE I er SOTER, roi d’Egypte, n’est pas nommé par son nom dans l’Écriture, mais Daniel prédit son avènement (fig. 186). Il était né vers 367 et,

186. — Monnaie de Ptolémée I" Soter. Tête de Ptolémée Soter, à droite. Devant le nez une contre-marque. — §. nTOAEMAlor bæiæql. Aigle debout sur un foudre, à gauche ; dansJe champ, à gauche, un monogramme.

quoiqu’il passât pour fils de Lagus, Macédonien de bonne naissance, on le croyait fils de Philippe, roi de Macédoine, et d’Arsinoé. Q. Curce, IV, viii, 22 ; Pausanias, I vi, 2. Il jouit d’une grande faveur auprès d’Alexandre le Grand et il se distingua par sa bravoure et par son habileté militaire, dans la campagne de l’Inde en particulier. Arrien, Anab., iv, 24, 25, 29 ; v, 13, 23, 24 ; vi, 5, 11 ; Q. Curce, VIII, x, 21 ; xiii, 13-27 ; xiv, 15 ; IX, v, 21. Après la mort d’Alexandre, il réussit à se faire donner le gouvernement de l’Egypte et chercha aussitôt à y établir solidement son pouvoir (323).

Il gouverna au nom de Philippe Arrhidée, frère idiot d’Alexandre le Grand, et d’Alexandre IV, fils d’Alexandre le Grand (fig. 187), de 323 à 316 avant J.-C, et au nom d’Alexandre IV seul de 316 à 311 ; il fut indépendantde311 à 305, mais sans prendre le titre de roi, ce qu’il ne fit qu’en 305. Daniel avait prédit, xi, 3-4, qu’il serait un de ceux qui recevraient une part de l’empire d’Alexandre, quand cet empire serait divisé aux quatre vents du ciel. % Le roi du sud (c’est ainsi qu’est désigné le roi d’Egypte) deviendra fort, mais un de ses princes (Séleucus) sera fort aussi et celui-ci (Séleucus) deviendra plus fort que lui (Ptolémée I er) et il aura la domination. » xi, 5. Ptolémée avait été en guerre avec Antigone, dit le Cyclope, un des généraux d’Alexandre, au sujet de la possession de la Syrie et de la Phénicie dont il s’était rendu maître en 320, après avoir réussi à s’emparer de Ja plus grande partie de l’Asie. Une grande bataille navale avait été livrée entre les troupes des deux rivaux dans les eaux de Salamine en Cypre. Les Égyptiens avaient été complètement battus (306). Antigone, fier de sa victoire, prit à cette occasion le titre de roi. Ptolémée, malgré sa défaite, se sentait encore fort ; il

l’imita et se déclara roi à son tour (305). Une tentative d’invasion de l’Egypte par Antigone échoua. — Quelques années auparavant, en 316, un autre général d’Alexandre, Séleucus, satrape de Babylone, traqué par Antigone, s’était réfugié en Egypte auprès de Ptolémée. Profitant de circonstances favorables, Séleucus avait repris, en 322, sa satrapie de Babylone, et son retour, d’après l’opinion commune, marque le commencement de l’ère des Séleucides (1 er octobre 312). En 302, Séleucus se ligua avec Ptolémée et quelques autres contre Antigone. Ce dernier tut vaincu et tué à la bataille d’Ipsus (301). Ptolémée n’avait pas pris part à la bataille. Aussi les coalisés ne lui rendirent-ils ni Cypre ni la Phénicie, et la Cœlésyrie fut attribuée à Séleucus, qui fonda aussitôt Antioche (300) et en fit sa capitale. Strabon, xvi, 4-5 ; Appien, Syr., 57. Séleucus fut alors « plus fort » que Pto-K’mée. Celui-ci réussit à reprendre Cypre en 295, mais la Phénicie et la Cœlésyrie avec la Judée restèrent à Séleucus. En 284, Ptolémée abdiqua en faveur de son plus jeune fils, Ptolémée II Piladelphe, et il mourut environ deux ans après (283).

Dans une de ses expéditions en Syrie, à une date incertaine, mais probablement vers 320, Ptolémée avait mis à profit le repos imposé aux Juifs le jour du sabbat pour s’emparer de Jérusalem. Josèphe, Cont. Apion., i, 21 ; Ant. jud., XII, i, 1. Il traita d’ailleurs avec bienveillance les Juifs qu’il emmena captifs à Alexandrie et leur accorda dans sa capitale des privilèges avantageux qui y attirèrent volontairement un nombre croissant d’enfants d’Israël.

F. Vigouroux.

2. PTOLÉMÉE II PHILADELPHE (284-247), le plus jeune fils de Ptolémée I » r et son successeur (fig. 188), avait été proclamé roi par son père deux ans avant sa mort, afin de lui assurer ainsi sa succession. Sous son règne, la lutte recommença entre l’Egypte et la Syrie, par suite des intrigues de Magas, demi-frère de Ptolémée II par sa mère Bérénice et roi de Cyrène, avec Antiochus I er Soter, son beau-père. Après plusieurs années de guerre entre la Syrie et l’Egypte, une partie des possessions d’Antiochus II Théos, petit-fils de Séleucus I" Nicator, étaient tombées entre les mains des Égyptiens, et le roi de Syrie avait été obligé de faire la paix avec Ptolémée II et d’épouser sa fille Bérénice, en répudiant sa femme et sœur Laodice et en s’engageant à laisser le trône, non aux enfants qu’il

187. — Statue colossale grécoégyptienne d’Alexandre IV à Karaak. D’après Mahaffy, ’dans Pétrie, History of Egypt, t. iv, p. 37.