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PROVERBES (LIVRE DES)


XL Analyse du livre des Proverbes. — Il est impossible de donner une analyse bien serrée du contenu de ce livre ou d’indiquer la suite de toutes les pensées renfermées dans ce recueil, du moins dans toutes les parties qui le composent.

7° section, i, 1-ix, 18. — i, 1-6. Introduction générale indiquant le titre, le but et l’importance de l’ouvrage. — i, 7-ix, 18. De petits discours moraux et quelques distiques isolés dans lesquels la Sagesse, directement ou par l’intermédiaire du Sage, parle à son disciple qu’elle appelle « mon fils ». Ils forment comme une grande introduction préliminaire au recueil de maximes proprement dites qui commencera avecle chap. x. Tout le contenu de cette section se ramène à un même objet : l’excellence de la Sagesse, de là, des exhortations sans cesse renouvelées d’étudier et de pratiquer la Sagesse.

II » section, x, 1-xxir, 16. — C’est une longue série des pensées morales présentées dans de simples distiques. Dans cette section, on rencontre parfois des groupements de vers présentant une certaine affinité de pensées, ou simplement contenant chacun un même mot important, mais un classement logique n’a point présidé à la formation de ce recueil. On a pourtant essayé de trouver un classement méthodique pour grouper tous ces proverbes sans obtenir un résultat tout à fait satisfaisant. Zôckler a proposé un tableau de ce genre ; il a été utilisé par Lesètre, Le livre des Proverbes, p. 2931. Toutes les sentences de cette section considèrent l’homme dans diverses situations de la vie humaine où il peut se rencontrer, avec des devoirs sociaux, moraux et religieux. — On pourrait peut-être reconnaître que dans x-xv, où le parallélisme est antithétique on insiste plus spécialement sur les contrastes qui existent entre les heureux effets de la justice pratiquée et les châtiments réservés au mal ; — que dans xvi, 1-xxii, 16, avec le parallélisme synonymique et antithétique on exhorte plus spécialement à la pratique du bien par la perspective du bonheur des justes et d u malheureux sort de l’impie.

III" section, xxii, 17-xxiv, 22 : Exhortations morales du même genre que celles de la I re section : c’est un corps de maximes proposées par le Sage à son disciple comme dans 1-x. — xxii, 17-21 : Le disciple est invité à garder soigneusement l’enseignement du Sage. — xxii, 22-xxm, 18 : Divers conseils entremêlés de formules dans lesquelles les exhortations sont présentées avec une insistance particulière ; elles concernent tout spécialement la conduite à tenir à l’égard du prochain considéré sous divers aspects de la vie sociale : pauvres, riches, grands, enfants,-orphelins, etc. — 19-35. Catégories d’individus à éviter plus spécialement : ceux qui s’adonnent au vin et les femmes de mauvaise vie. — xxiv, 1-14 : Avantages et bienfaits de la Sagesse pour qui la possède, les devoirs qu’elle crée à l’égard d’autrui.

— 15-22 : Vivre dans la paix et ne causer de mal à personne ni au juste, ni même à ses ennemis.

IV » section, xxiv, 23-34. — Divers conseils du Sage : rapports avec le prochain, 24 1 29 : altitude de justice et de charité qu’il faut prendre à son égard. — 30-34 : Éviter la paresse en constatant ses tristes effets.

Ve section, xxv, 1-xxix, 27. — Ce sont des maximes d’ordre général concernant des devoirs sociaux, mais il y a aussi de nombreuses sentences de conduite pratique dans l’ordre privé et domestique. On peut y distinguer 2 parties assez nettement distinctes au point de vue du style et de la nature despensées : — xxv-xxvii, qui se terminent par un petit poème sur l’agriculture : les distiques n’y sont pas exclusivement usités et la valeur psychologique des maximes qui s’y.trouvent est particulièrement remarquable ; — xxviii-xxrx, exclusivement des distiques : sentences morales avec moins de vie dans l’expression que dans les cha’p. précédents.

VI » section, xxx, forme un tout distinct du reste du livre, en général les pensées y ont une certaine étendue.

— 1. Titre. 2-4. Paroles d’Agur ; faiblesse de l’intelligence humaine en face des œuvres de Dieu, qui est connu par la révélation de lui-même. — 5-6. Exhortations à la confiance en Dieu. — 7-9. Une prière pour demander à Dieu la loyauté de caractère et une situation qui ne l’expose pas à être tenté par les extrêmes de la fortune.

— 10-33. Diverses maximes : descriptions de qualités ou de caractères, sous forme de proverbes numériques, avec prédominance du nombre 4.

VII » section, xxxi, 1-9. — Maximes de la mère du roi Lamuel, genre homilélique ; contre la fréquentation des femmes et l’intempérance ; exhortation à la justice et au secours des faibles.

Vlll » section, xxxi, 10-31. — Éloge de la femme forte ou description de quelques-unes des qualités que doit posséder l’épouse parfaite, cousidérée plus spécialement dans la direction et le soin des affaires de la vie domestique.

XII. Doctrine dd livre des Proverbes. — I. géné-BALU’ÉS. — 1. Il ne faut point chercher dans le contenu de ce livre un exposé systématique ni un traité théorique où seraient classées et étudiées les différentes catégories de devoirs qui incombent à tous les hommes, même aux Israélites en particulier, mais bien plutôt une invitation à la pratique de la morale en vue de rendre la vie morale meilleure. — 2. La vie humaine est considérée dans ces maximes sous son aspect extérieur, comme une collection d’actes moraux, conformes ou non à la loi, et c’est en partant de cette conformité comme norme que les hommes sont divisés en deux catégories dont les caractères paraissent absolument fixés : les bons et les méchants, les sages et les insensés. — 3. La vie humaine y est envisagée tout particulièrement comme une discipline à réaliser, de là l’importance et la place prépondérante données à l’instruction, à l’éducation et à la loi. Par loi, dans l’ensemble du livre, on indique tout aussi bien les préceptes de la loi naturelle que ceux de la loi positive. — 4. Bien qu’à plusieurs reprises on y parle des devoirs sociaux de l’homme et que toujours l’homme y soit considéré comme faisant partie d’une collectivité sociale, domestique ou nationale, néanmoins c’est avant tout à l’individu qu’on s’adresse dans cet enseignement. Le bien général résultera de la mise en pratique des conseils de la sagesse par ceux qui voudront bien être ses disciples, mais il ne sera point l’objet immédiat de cette instruction. De là le côté si fortement individualiste que présenteront un grand nombre de proverbes. — 5. L’existence du mal physique et moral y est parfaitement reconnue, mais on n’y rencontre point une préoccupation quelconque d’indiquer ou de solutionner quelques-uns des problèmes que cette constatation peut présenter à l’esprit ; on indique seulement la possibilité et le devoir d’éviter la violation de la loi (mal moral) en l’observant fidèlement et la possibilité d’écarter le mal physique en méritant les faveurs de Dieu.

II. dieu. — 1. La doctrine monothéiste est absolue dans toutes les parties du livre ; comme dans les autres livres de la Bible affirmée et toujours présupposée sans aucune préoccupation de démonstration : l’idolâtrie n’est pas mentionnée, Dieu y est souvent désigné sous son nom de Jéhovah. — 2. Dieu est éternel, rien n’existait encore de tout l’univers et il était déjà viii, 22-26 ; indépendant du monde, c’est lui qui est le créateur de tout ce qui existe, iii, 19-20 ; libre de créer, il est lui-même la cause finale de son œuvre, xvi, 4 (Vulgate). — 3. Le livre ne renferme poin^ de données précises sur la nature divine, néanmoins les sections de viii, 22 sq., sur la sagesse personnifiée, fournissent un apport tout nouveau et important sur cet objet. — 4. L’attention est surtout attirée sur les attributs de Dieu en