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PROPHÈTE


répéter les paroles que Jéhovah mit dans sa bouche, JNum., xxil, 25, 38 ; xxiii, 3-12, et de bénir Israël, xxiii, 16-26 ; xxiv, 2-23. Voir t. i, col. 1392-1397. Dieu, qui voulait exclure à jamais d’Israël les devins et les augures, promit à son peuple, par la bouche de Moïse, une série de prophètes, semblables à Moïse, qui seraient les intermédiaires autorisés entre lui et les siens et les organes vivants de ses révélations. Deut., xviii, 15-19. VoirPENTATEUQUE, col. 116. La série, en effet, fut dès lors à peu près ininterrompue. Josué succéda à Moïse comme prophète. Eccli., xlvi, 1.

Sous les Juges, Débora est dite « prophétesse », Jud., iv, 4 ; elle communiquait à Barac les ordres de Dieu, 6. Voir t. ii, col. 1331-1333. Un prophète vint de la part de Dieu annoncer la délivrance aux Hébreux opprimés par les Madianites. Jud., vi, 8-10. F. de Hummelauer, Commentarius in libros Samuelis, Paris, 1886, p. 53 ; Commentarius in librum Judicum et Ruth, Paris, 1888, p. 138. L’homme de Dieu, qui annonce au père de Samson la naissance d’un fils, Jud., xiii, 6, bien qu’il soit un ange apparaissant sous forme humaine, est regardé par Manué et sa femme comme un prophète. Leur erreur, bientôt corrigée, prouve l’existence de prophètes à cette époque. F. de Hummelauer, Commentarius in librum Judicum et Ruth, p. 249, 253-254 ; J. Lagrange, Le livre des Juges, Paris, 1903, p. 227. Un homme de Dieu vint aussi adresser à Héli des reproches au nom du Seigneur.

I Sam., ii, 27. En ces jours, la parole de Dieu était rare, et les visions n’étaient pas fréquentes. I Sam., iii, 1. Samuel entend la parole de Dieu, qui lui révèle le sort d’Héli et de sa famille, 2-21. C’est un « voyant », à qui Dieu manifeste ses desseins sur Saùl. I Sam., ix, 6-x, 16. A côté de lui on voit des troupes de prophètes qui reconnaissent son autorité et parmi lesquels Saùl se mêle pour prophétiser, I Sam., x, 5, 6, 10-13 ; xix, 2024, c’est-à-dire, pour chanter les louanges de Dieu. Voir t. ii, col. 1567-1568. Samuel en mourant ne laissa aucun successeur de son autorité spirituelle. Il y avait cependant d’autres prophètes, puisque Saûl, avant de consulter la pythonisse d’Endor, avait interrogé les prêtres et les prophètes. I Sam., xxviii, 6. Sur la nature de ces anciens prophètes d’Israël, voir Prophétisme.

Auprès de David interviennent les prophètes Gad et Nathan. Voir t. iii, col. 23-24, t. iv, col. 1481-1482. Leurs interventions, à la fois politiques, religieuses et morales, sont relativement rares. Ces deux voyants s’étaient occupés de l’organisation de la musique sacrée. II Par., xxix, 25. Ils écrivirent l’histoire de David, I Par., xxix, 29, et Nathan celle de Salomon..

II Par., îx, 29. On n’a signalé l’intervention directe d’aucun prophète sous le long règne de ce prince. Toutefois, Ahia vint prédire à Jéroboam son règne sur dix trftus détachées de la dynastie davidique. I (III) Reg., xi, 29-39 ; xii, 15 ; xiv, 2. Quand Jéroboam fut devenu roi d’Israël, sa femme alla consulter Ahia sur le sort de leur enfant malade. Le vieux prophète annonça la mort de cet enfant et prononça de terribles menaces contre la maison de Jéroboam. I (III) Reg., xiv, 1-18. Voir t. i, col. 291-292. Lors de l’organisation schismatique du culte à Béthel, un homme deDieu vint de Juda prophétiser contre l’autel élevé en ce lieu, et refusa les présents que le roi lui fît offrir pour le gagner à sa cause. I (III) Reg., xii, 26-33 ; xiii, 1-10. Un vieux prophète de Béthel réussit à tromper l’homme de Dieu et à le ramener à sa maison. Il lui prédit une mort violente, qui ne tarda pas à se réaliser ; il l’ensevelit dans son propre sépulcre et demanda à sesfils de l’ensevelir lui-même à sa mort auprès de ce prophète dont les menaces contre l’autel de Béthel se réaliseront. 1.(111) Reg., xiii, H-32. Voir t. i, col. 1629 ; t. iii, col. 1302.

Des prophètes exercent leur action dans les deux

royaumes de Juda et d’Israël. Séméias avait empêché Roboam, après la scission des dix tribus, de faire la guerre aux Israélites. I (III) Reg., xii, 22-24. Ce prophète écrivit l’histoire de Roboam, ainsi que le voyant Addo. II Par., xii, 15. Jéhu reproche à Baasa, roi d’Israël, ses crimes et lui annonce les châtiments divins. I (III) Reg., xvi, 1-4, 7, 12. Voir t. iii, col. 1244-1245. Son père Hanani, ou lui-même désigné sous un autre nom, reproche à Asa la confiance qu’il avait dans le roi de Syrie. II Par., xvi, 7-10. Voir t. iii, col. 414. Azarias avait harangué ce roi victorieux et il exerça sur lui une heureuse influence. II Par., xv, 1-8. Cependant Asa, dans sa dernière maladie, consulta les médecins plutôt que les prophètes. II Par., xvi, 12. Voir t. i, col. 1053-1054, 1300. Sous Achab, apparaît soudain Élie le Thesbite. I (III) Reg., xvii, 1-7. Sur sa mission, voir t. ii, col. 1670-1676. Pendant la persécution de ce roi et de sa femme Jézabel contre les prophètes, Abdias avait caché cent d’entre eux. I (III) Reg., xviii, 4, 13. Un prophète annonça la première victoire d’Achab sur Benadad, roi de Syrie. I (III) Reg., xx, 13, 14. Le même prédit une reprise des hostilités pour l’année suivante, 22. Quand elle eut lieu, un prophète, qui, selon les rabbins, serait Michée, fils de Jemla, prédit la victoire, 28. Par une action symholique, un fils de prophète reproche au roi d’Israël d’avoir laissé la vie sauve au roi vaincu de Syrie, 35-40. Trois ans plus tard, avant de marcher avec Achab contre Ramoth-Galaad, Josaphat, roi de Juda, voulut consulter Dieu. Achab lit venir environ 400 faux prophètes qui annonçaient la victoire. Mais Josaphat désira interroger un véritable prophète. Il restait Michée, fils de Jemla, prophète de malheur pour Achab. On l’appela. Il annonça la défaite ; il fut souffleté par Sédécias, le chef des prophètes de mensonge, et mourut en prison. I (III) Reg., xxii, 1-28. Voir t. iv, col. 1062-1063. Josaphat fut repris par Jéhu pour avoir donné son concours à Achab. II Par., xix, 1-3. Jéhu écrivit l’histoire de Josaphat. II Par., xx, 34. Le lévite Jahaziel avait été suscité par Dieu pour prédire à ce roi la victoire sur les peuples voisins. II Par., xx, 14-17. Voir t. iii, col. 1106. Êliézer, fils de Dodau, avait aussi reproché à ce prince son alliance avec Ochozias, roi d’Israël, 37. Ochozias reçut les reproches d’Élie, parce qu’il consultait le dieu d’Accaron. II (IV) Reg., i, 1-16. Elisée fut le disciple et le successeur d’Élie. Voir t. ii, col. 16901696. Il intervient auprès de Joram, roi d’Israël, et de Bénadad, roi de Syrie, et fait oindre Jéhu par un de ses disciples. Dans sa dernière maladie, il annonce à Joas de Juda la victoire sur les Syriens. Un homme de Dieu prédit à Amasias de Juda la défaite des Iduméens et reproche au roi son idolâtrie. II Par., xxv, 7-16.

Quand parurent les prophètes écrivains, les prophètes d’action ne disparurent pas, et les deux classes d’envoyés divins agirent simultanément par des moyens différents. Ceux-ci semblent toutefois avoir été moins nombreux qu’auparavant, ou, du moins, un plus petit nombre est mentionné dans l’Écriture. Le prophète Oded fait mettre en liberté par les Israélites les habitants de Juda, qu’ils avaient fait captifs. II Par., xxviii, 9-11. Des prophètes prédisent les châtiments que l’impiété de Manassé, roi de Juda, devait attirer sur son peuple. II (IV) Reg., xxi, 10-15. Après la découverte du livre de la loi au Temple, Josias fit consulter la prophétesse Holda sur la conduite à tenir en cette circonstance. II (IV) Reg., xxii, 12-20 ; II Par., xxxiv, 21-28. Voir t. iii, col. 727. Au milieu des faux prophètes qui trompaient Juda, Urie, fils de Séméi, s’associa aux prédictions de malheur de Jérémie, et fut mis à mort par ordre deJoakim. Jer., xxvi, 20-23. Baruch remplit les fonctions de secrétaire de Jérémie, Jer., xxxvi, 1-7, 27-32 ; xl v, avant de devenir prophète lui-même. Parmi