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PRISON — PROCEDURE


vèrent les yeux, le lièrent d’une double chaîne d’airain et le mirent dans une prison où il avait à tourner la meule. C’était une dure réclusion, compliquée des travaux forcés. Us l’en tirèrent an jour de la fête de leur dieu Dagon et Samson en profita pour renverser le temple où se tenait l’assemblée., (ud., xvi, 21, 25.

3° Prisons assyriennes. — Pour punir la révolte d’Osée, roi d’Israël, Salmanasar, roi d’Assyrie, le fit saisir, enchaîner et jeter dans une prison. IV Reg., xvii, 4. Cette mesure suppose la relégation d’Osée en Assyrie, où le peuple d’Israël allait bientôt rejoindre son dernier roi. Voir Osée, t. iv, col. 1906. — L’avantdernier roi de Juda, Joachin ou Jéchonias, subit le même sort. Nabuchodonosor le. tint en prison en Assyrie pendant trente-six ans. IV Reg., xxv, 9, 27. Au bout de ce temps, le nouveau roi, Évilmérodach, dès le début de son règne, le tira de son humiliation et le traita avec une faveur marquée. IV Reg., xxv, 27-30 ; Jer., lii, 31-33. Voir Jéchonias, t. iii, col. 1211. — Le dernier roi de Juda, Sédécias, pris et conduit à Nabuchodonosor, alors à Rébla, eut les yeux crevés, fut chargé de deux chaînes d’airain et jeté dans une prison de Babylone, où il demeura jusqu’à sa mort. IV Reg., xxv, 6, 7 ; Jer., lii, 11. Plus tard, Arsace, roi de Perse, fit mettre en prison le roi de Syrie, Démétrius, qui avait violé son territoire. I Mach., xiv, 2, 3.

4° Prisons Israélites. — 1. Dans les premiers temps, les Israélites n’avaient pas de prisons. On se contentait d’exercer une surveillance étroite sur les coupables qui devaient être jugés et punis. Lev., xxiv, 12 ; Num., xv, 34. La première mention d’une prison se rencontre dans l’histoire d’Achab, roi d’Israël. Un prophète, du nom de Michée, ayant prédit l’insuccès de l’expédition qu’Achab et Josaphat allaient entreprendre ensemble contre les Syriens, le roi d’Israël le fit mettre en prison, avec ordre de le nourrir du pain et de l’eau d’afiliction. III Reg., xxii, 27. Voir Michée, t. iv, col. 1063. — Le prophète Jérémie subit plusieurs fois la prison. Enfermé d’abord dans la cour des gardes, Jer., xxxil, 2, 8, 12 ; xxxiii, 1, il fut ensuite accusé de vouloir passer aux Chaldéens, saisi, battu, et jeté dans une basse-fosse, sous les voûtes, dans la maison du secrétaire Jonathan, dont on avait fait une prison. Après bien des jours, le roi Sédécias le fit tirer de là et garder dans la cour de la prison, avec ordre de lui fournir chaque jour une miche de pain, dont il était privé précédemment. Jer., xxxvii, 14 16, 20. Ses ennemis ne l’en firent pas moins descendre ensuite dans une citerne qui ne contenait que de la boue. Le prophète y enfonça. On l’en tira avec des cordes et on le relégua de nouveau dans la cour des gardes, où il demeura jusqu’à la prise de la ville. Jer., xxxviii, 6, 13, 28 ; xxxix, 14, 15. — 2. Après la captivité, le roi Artaxerxès donna à Esdras des instructions en vertu desquelles les transgresseurs de la loi juive devaient être punis de mort, de bannissement, d’amende ou de prison. I Esd., vii, 26. Il y eut un peu plus tard une prison à Jérusalem. II Esd., irr, 25 ; xii, 38. Au temps des Machabées, le général syrien Bacchidès prit en otages les fils des principaux Juifs et les retint prisonniers dans la citadelle de Jérusalem. IMach., IX, 53. — 3. À l’époque cvangélique, saint Jean-Baptiste est mis en prison à Machéronte par le roi Hérçode Antipas et y est décapité. Matth., xiv, 3, 10 ; Marc, vi,

17, 27 ; Luc, iii, 20 ; Joa., iii, 24. Dans l’Évangile, il est fait mention de la prison dans laquelle le juge fait enfermer les accusés, Matth., v, 25 ; Luc, xii, 58 ; de celle où l’on met les débiteurs infidèles, Matth., xviii, 30 ; de celle où était détenu Barabbas. Luc, xxiir, 19, 25. Saint Pierre proteste qu’il est prêt à suivre Jésus en prison et à la mort. Luc, xxii, 33. On pouvait visiter les prisonniers et leur venir en aide. Act., xxv, 23. Notre-Seigneur dit qu’au jour du j ugement il considérera

ce bon office comme rendu à lui-même en personne. Matth., xxv, 36. — 4. Les deux apôtres Pierre et Jean sont mis en prison par l’ordre du sanhédrin. Act., iv, 3. Tous les autres Apôtres y sont enfermés à leur tour, mais un ange les en fait sortir pendant la nuit. Act., v, 18-25. Saint Paul, avant sa conversion, faisait mettre en prison les disciples du Sauveur. Act., viii, 3 ; xxii, 19 ; xxvi, 10. Lui-même y alla à son tour. II Cor., vi, 5 ; xi, 23. À Philippes, il fut enfermé avec Silas dans un des cachots intérieurs de la prison, et aurait pu s’échapper s’il avait voulu. Act., xvi, 23-34. Les premiers chrétiens étaient souvent jetés en prison par leurs persécuteurs. Heb., xi, 36 ; Apoc., ii, 10.

5° Au sens figuré. — La plaie des ténèbres enchaînait les Égyptiens comme dans une prison. Sap., xvii, 15 ; xviii, 4. — Satan est dans son enfer comme dans une prison. Apoc, XX, 7. — Avant la rédemption, les rois et les peuples étaient comme en prison, dans les ténèbres de leur ignorance et pour l’expiation de leurs méfaits. Is., xxiv, 22 ; xlii, 22. Le Messie devait venir pour faire sortir les captifs de prison. Is., xlii, 7. — Le sage, même pauvre et sortant de prison, est capable

de régner. Eccle., iv, 14.

H. Lesêtre.

PRISONNIER. Voir Captif, t.n, col. 222 ; Prison, col. 678.

    1. PRISQUE##

PRISQUE (grec : Ilptaxa ; Vulgate : Prtsca, « ancienne, « nom de la femme du juif converti Aquila. Act., xvin, 2, 18, 26 ; I Cor., xvi, 19. On l’appelait aussi Priscilla, diminutif de Prisca, selon l’usage romain qui employait souvent les deux formes. Suétone appelle Claudilla et Livilla celles que Tacite appelle Claudia et Livia. Cf. Drusa et Drusilla, Quinta et Quintilla, Secunda et S ecundilla. Voir Aquila, t. i, col. 809.

    1. PROBATIQUE##

PROBATIQUE (PISCINE) à Jérusalem. Joa., v, 2. La Vulgate a appelé probatica piscina, la piscine (xoXu[iêT)6pa), qui, d’après le texte grec, est située èjt ttj Tzpo$aïïAîj (sous entendu icjXti), c’est-à-dire près de la porte des Brebis ou du Troupeau, cf. II Esd., iii, l, 32 ; xii, 38, où la Vulgate appelle cette porte porta Gregis. Voir Jérusalem, t. iii, 1°, col. 1364. On donnait en hébreu à cette piscine le nom de B- » )9Etr8à ; Vulgate : Bethsaida. Voir Bethsaïde 3, t. i, col. 1723.

    1. PROCÉDURE##

PROCÉDURE, manière dont s’exerce la justice publique. — Chez les Hébreux, comme en général chez les Orientaux, la procédure était assez sommaire. La justice se rendait aux portes des villes, où les juges s’asseyaient. Prov., xxxi, 23. Voir Porte, i, 3°, col. 553. La justice était rendue par les anciens, puis, à partir de la domination grecque, par des tribunaux appelés sanhédrins, formant trois juridictions graduées. Voir Juge, t. iii, col. 1833-1836. Les rois jugeaient naturellement dans leur palais, III Reg., vil, 7, et le grand sanhédrin dans un local du temple. Voir t. iii, col. 1843. Sur la comparution devant le tribunal, l’instruction de l’affaire, ia sentence et son exécution, voir Jugement judiciaire, t. iii, col. 1844, 1845. Quand la cause en litige ne pouvait être élucidée ni par la déposition des témoins, ni par le serment de l’accusé, on l’abandonnait au jugement de Dieu. La cause entendue, les juges donnaient chacun leur suffrage, soit pour absoudre, soit pour condamner, soit pour déclarer que la question ne leur paraissait pas claire. La sentence était rendue d’après le nombre des suffrages. S’il s’agissait d’une affaire grave, les juges ne pouvaient rendre leur sentence que le lendemain des débats. Ne prenant que peu de nourriture et s’abstenant de viii, ils passaient la nuit à conférer deux à deux sur la cause. Le matin, ils rendaient leur sentence définitive, et ne pouvaient d’ailleurs changer leur avis de la veille que dans un sens favo—